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Voici un genre tout à fait singulier dans le théâtre : le proverbe.
Une sorte de comédie, le plus souvent en un acte, à l'origine destiné à être représenté dans les salons mondains et dont le public — un cercle d'invités — devait retrouver à quel adage, dicton ou maxime cette petite farce faisait référence.
Alfred de Musset a su donner quelque relief au genre qui, bien qu'assez populaire à une époque (XVIIè puis XVIIIè s.), n'a jamais vraiment livré à la postérité une bien longue descendance.
Ici, l'auteur s'approprie la formule " il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée " et l'applique au toujours épineux moment d'une déclaration amoureuse.
Nous voici donc aux prises avec un comte et une marquise qui ne se haïssent point...
Le début est véritablement excellent, Musset sait mener se barque avec énergie, finesse et drôlerie. Sur cette lancée jusqu'à la fin, c'eut été une perle rare, malheureusement, la machinerie s'essouffle un peu à partir de la moitié et le tout perd de son jus et de sa naturelle répartie.
Sur une pièce aussi courte, c'est tout de même dommageable, d'où mes trois étoiles seulement. Mais on ne risque pas grand-chose à s'essayer à la lire tellement c'est court et parce que du Musset, ça se boit même sans soif, du moins c'est mon avis, autant dire, presque rien.
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Un face à face piquant, subtil, prenant.

Le comte et la marquise prennent de l'âge - la voilà trentenaire, elle s'ennuie, craint de perdre «le talent de vivre», et lui de l'acquérir:
«En prenant des années on devient plat ou fou, et j'ai une peur atroce de mourir comme un sage.»
Bref, c'est la crise de la trentaine, et le temps semble bien venu pour eux de décider s'ils vont ou non fermer cette fichue porte toujours entrouverte, se décider à conclure cette année de fréquentation assidue, s'engager...

On suit avec beaucoup de plaisir et d'intérêt leur jolie joute verbale. C'est très bien écrit, plein de grâce et de finesse... mais trop court à mes yeux, un peu frustrant.
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée fait partie de ce qui est un genre théâtral, les proverbes, qui connut un certain succès au XIXème, et déjà au XVIIIème. Ces proverbes faisaient partie des pièces à lire de l'auteur, connues sous le titre de Spectacle dans un fauteuil. Musset s'en servit pour renouveler la comédie moeurs.


Ici, on a une Marquise et un Comte, typiques de la société riche et oisive du XIXème, dont l'auteur se moque, et qui pratiquent d'ailleurs eux-mêmes l'auto-dérision. Chaque jour, le Comte entre chez la Marquise, mais chaque jour la société qu'elle reçoit - car il faut bien recevoir la société - finit par le faire fuir le salon de la Marquise. Or un beau jour, il entre, soi-disant sans savoir pourquoi, comme ça, en passant, par ennui... et elle est seule. S'ensuit une véritable discussion entre eux deux, seuls, peut-être et même sans doute la première. S'ensuit une joute verbale, mais aussi une tentative du Comte, qu'on imagine maintes fois avortée, de déclarer sa flamme. Mais c'est qu'il n'est pas question pour la Marquise de parler sentiments. Dès que le mot en question est prononcé, la voilà qui s'exclame : "Ah ! Ciel ! vous allez faire une phrase."


Courte pièce de théâtre dans laquelle Musset aborde la difficulté de parler de ce qu'on ressent, la difficulté d'accepter ce qu'on ressent, le jeu qui permet d'éviter d'aborder le sujet qui fâche, et la critique sociale ; à l'énorme agacement de la Marquise face au comportement des hommes avec les femmes, qui ne leur parlent que de leur beauté, répond la réaction du Comte qui l'accuse de mettre tous les hommes dans le même panier pour mieux les écarter.


C'est court mais finement analysé et composé, et pas seulement agréable à lire.





Challenge Théâtre 2020
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Une petite pièce intime dite proverbe agréable à lire, sans prise de tête, ça se joue autour de la drague entre un comte et une marquise... ha yaya on voit comment c'est parfois marrant, chiant ou pénible de bâtir une stratégie pour faire la cour...par où commencer, comment commencer... enfin quand on se rend compte que notre fleur d'ange n'attendait que ça, on se dit pourquoi j'ai attendu...

Enfin entre le comte et la marquise, on a besoin d'une porte fermée ou ouverte!
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Charmante pièce de théâtre en un acte ; un proverbe sous forme de vaudeville !

Le Comte visite la Marquise car il s'ennuie et n'a trouvé personne jusque-là. Il se rappelle que c'est son Jour et il veut repartir car il semble misanthrope mais indécis !

Quelques faux départs plus tard la Marquise le rabroue car il ne fait que lui dire qu'elle est jolie et trouve ce compliment très banal à facile à dire. Il se résout donc à lui faire une déclaration mais elle ne semble pas le croire si impliqué !

Le théâtre n'étant pas du tout ma lecture préférée, alors que j'adore aller au théâtre, j'ai été bien contente de lire ce court texte guilleret et moqueur ! Un face à face où la Marquise ne laisse pas voir ce qu'elle pense et ridiculise un peu le Comte, tout cela avec des phrases joliment tournées !

CHALLENGE RIQUIQUIS 2020
CHALLENGE XIXè SIECLE 2020
CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
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"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" est un échange frais et agréable, comme savait en écrire Musset. Certes, il n'y a là rien d'exceptionnel à mon avis, mais quelques réflexions intéressantes sur l'amour, des qualités dans l'écriture de dialogues, où l'on trouve une grande désinvolture, une grande élégance et beaucoup d'intelligence.
Cette courte pièce facile à lire et sans grande prétention se lit rapidement et agréablement.
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Après l'échec cinglant de sa première pièce, La nuit vénitienne, alors qu'il avait à peine vingt ans, Musset continue d'écrire des pièces de théâtre, mais sans les faire jouer. Elle paraissent essentiellement dans la Revue des Deux Mondes, et en 1834 il fait paraître un volume qui en rassemble un certain nombre sous le titre Un spectacle dans un fauteuil. C'est une façon d'afficher un véritable programme artistique : écrire des pièces qui n'ont pas vocation à être jouées, qui s'adressent directement à un lecteur, conçues pour être lues, et qui peuvent donc s'affranchir des conventions de la scène, des compromis consentis pour être jouées. Ainsi ses pièces les plus célèbres, qui sont ses oeuvres les plus connues aujourd'hui, ne seront données que beaucoup plus tard, certaines après la mort de leur auteur.

Les représentations du théâtre de Musset de son vivant à Paris sont dues à une actrice : Mme Allan-Despréaux, qui les a découvert en Russie, a eu envie de jouer du Musset, et a fait donner en 1847 Un caprice dans la capitale française. D'autres pièces suivront rapidement, avec un réel succès. Pas les grandes pièces très connues et jouées maintenant, plutôt les petites pièces en un acte, comme Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Publiée dans la Revue des Deux Mondes en 1845, elle est jouée dès 1848. La première n'est pas un franc succès : il faut dire qu'elle a lieu pendant la révolution et que le public a d'autres soucis. Mais très rapidement elle s'impose, et entre durablement au répertoire. Avant de connaître une éclipse, due sans doute aux changements intervenus dans les représentations théâtrales. En effet, les petites pièces en un acte, après avoir été introduites au XVIIe siècle comme un complément de programme, après la grande pièce, et avoir été utilisées au XIXe comme lever de rideau, une sorte de mise en bouche, n'ont plus vraiment de place de nos jours, une seule pièce étant devenu maintenant la règle.

Nous sommes dans le salon de la Marquise. C'est son jour, elle est censée attendre les visiteurs. Qui ne viennent pas : est-ce le temps ? Ou peut-être s'est-elle arrangée pour qu'ils ne viennent pas ? Sauf un seul : le Comte. Il vient depuis un an, il la voit presque tous les jours. Mais leurs relations restent formelles, leurs rencontres se passent toujours en présence de tiers. Une joute verbale s'amorce, le Comte hésite : partir ou rester. Entre apparence, jeu social, et une envie de dépasser tout cela pour trouver une parole véritable, sur les sentiments, sur le désir, sur le rapport à l'autre. Entre complicité et antagonisme, entre sincérité et jeu.

C'est d'une très grande finesse et intelligence, dans une langue somptueuse, toute en suggestions. La difficultés de dépasser les conventions, les règles sociales pour arriver à se trouver, à se dire et à parler véritablement à l'autre. Elégant, par moments un peu cruel sans être cynique.

Un vrai bonheur, à la lecture comme au spectacle.
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermer, il fait froid et la porte ne cesse de rester ouverte. Une discussion que l'on suit gentiment commence entre le comte et la marquise. La marquise semble blasé de l'amour et le comte être un charmeur, ils se tournent autour l'un de l'autre, parlent de ce qu'on dit de l'autre un va et vient qui se finit bien.

Un caprice pièce de théâtre amusante en un âcte, l'histoire d'un jeune couple marié les Chavigny dans un moment charnière de leur mariage. Mathilde la femme avec l'aide de sa meilleure amie madame de Léry essais de sauver son couple.

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Entre une déclaration d'amour qui prend son temps et une affaire de jalousie par défaut de communication qui se résout par l'entremise d'une bonne âme, ces deux pièces De Musset sont de jolies romances, un brin compliquées par les frasques verbales des protagonistes mais le verbe est haut, le propos est léger.
Ca se lit facilement et se savoure comme de belles histoires d'amour, entre une porte et une bourse rouge.
***
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée m'a vraiment beaucoup plu ! Cet homme qui essaye tant bien que mal de faire la cour à sa voisine, qui elle ne fait que le faire fuir pour toujours le rappeler, cette pièce est vraiment très bien écrite. Là j'ai retrouvé la plume que j'aime ! de la poésie, un style lyrique, de belles phrases remplis de mots doux et d'amour.

L'évolution entre les deux personnages est très intéressante à suivre. Ce jeu entre le froid et le chaud qui détermine les actions de ces deux voisins avec cette porte qui s'ouvre et se referme est très plaisant à suivre.
Et puis la fin m'a laissé échapper un rire, me rendant compte que cette jeune femme n'est pas aussi fermée aux déclarations de cet homme comme elle veut le faire paraître.

Pour la deuxième pièce, Un caprice, j'ai eu un peu plus de mal même si j'ai réussi à apprécier ma lecture. le début m'a quelque peu freiné, pour ensuite être transportée par l'histoire de cette femme qui pense être trompée par son mari. J'ai beaucoup apprécié Mme de Léry, qui est le noyau central, car c'est elle qui débloque la situation entre les deux conjoints. le dialogue qu'elle partage avec Chavigny m'a beaucoup plu.

On cerne davantage les personnages dans la deuxième pièce, car Musset laisse paraître plus de traits de caractères, notamment avec le mari. Je ne savais pas sur quel pied danser avec lui. A-t-il vraiment une maîtresse ou reste-t-il fidèle à n'importe quel prix ? On sent aussi la détresse de la jeune femme qui se sent seule et désarmée par cette présence féminine, qu'elle soit réelle ou non.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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