Ce recueil contient :
On ne badine pas avec l'amour,
Lorenzaccio,
Les caprices de Marianne,
le chandelier et
Il ne faut jurer de rien. Curieusement, alors que l'estampille de comédie est présente sur quasiment toutes les pièces, seules les deux dernières sont réellement des comédies, les trois autres ayant plus l'aspect d'un drame. Et d'un drame bien cruel.
Pour mon premier contact avec
Musset, je ressors avec des étoiles plein les yeux ! Et pour une première raison qui est suffisante à elle seule : le style. Quelle beauté dans la langue, la verve est magnifique et le texte résonne bien souvent comme une poésie. Un texte comme celui-ci vaut plus qu'on ne pourrait l'imaginer pour comprendre la beauté de la langue française, et c'est tout l'intérêt.
En dehors du simple aspect littéraire, ces textes tournent tous autour d'un même thème repris en tout sens : l'amour, ou la passion. Mais de façon subtile parfois, notamment dans
Lorenzaccio, qui traite presque plus de politique que du reste, tout en contenant quelques petites perles de réflexion.
Ce qui est saisissant, c'est que
Musset croque des portraits d'amours dans tous les sens : heureux, contrariés, violent, tendre, c'est toutes les formes qui sont présentés, et se finissant bien souvent de manière tragique pour l'un ou l'autre des protagonistes, parfois pour tous.
De manière globale, j'ai adoré ces pièces, qui contiennent des réflexions excellentes, et des pitchs bien différents mais tous étonnants dans leurs tournures, jusqu'au dénouement final qui est souvent marquant, notamment
On ne badine pas avec l'amour, qui m'a rappelé La mouette dans sa dernière réplique. D'ailleurs, cet aspect est aussi bien présent, la cruauté dans les actions. le jeu de l'amour est d'une cruauté sans pareil ici. Et quels personnages ! C'est presque indécent parfois.
Pour un premier contact avec l'auteur, j'ai largement été bluffé, il faut l'admettre. Sur les cinq pièces présentes dans le recueil, trois m'ont éblouie, et les deux autres m'ont émerveillé. Et surtout, la surprise fut au rendez-vous à chaque fois, mais également la beauté du langage et la poésie des tirades. Pour du théâtre, c'est en outre extrêmement bien lisible, et j'ai fini par me laisser bercer par le style sans même y prendre garde. Pour un peu, je dirais que je prends goût à lire du théâtre. Alors si vous avez l'occasion, tentez le coup, ça vaut la peine de faire l'effort. Et puis, quelle fierté ensuite d'avoir lu du
Musset ! Un classique, mesdames et messieurs.