Il suffit de quelques pages à
Musset pour peindre toutes les douceurs et tous les tourments d'un premier amour.
Margot est présentée comme une enfant de quinze ans qui se live à des « enfantillages » comme porter la couleur préférée de celui qu'elle aime, guetter sa lumière le matin et le soir à la fenêtre, rougir et bafouiller quand il lui parle, trembler dès qu'elle l'effleure...
Mais
Margot est une jeune fille innocente, bien élevée, respectant les enseignements de ses parents et de son curé, et Gaston est plus âgé, un homme fait, et, surtout, c'est un hussard, habitué à la vie de garnison, aux filles de café. Il ne regarde pas « cette petite fille », ne se souciant pas de ses sentiments. Mais la grande différence vient de leur statut social, même si la Révolution est passée par là puisque nous sommes en 1804 : Gaston est fils de bourgeois, fortuné, et
Margot n'est que la fille de riches fermiers employés par la mère de Gaston. Elle est présente dans la maison comme dame de compagnie, mais c'est un statut de domestique même si elle est bien habillée et vit dans un appartement doré.
Margot est attirée par la lumière, elle va ainsi tomber sous le charme de la fiancée de Gaston, belle, blanche, blonde, aimable...
Dommage que Pierrot n'est pas une place plus importante, garçon de ferme, gardien des dindons même, lui qui aime
Margot, la fille de ses maîtres. Lui aussi aime plus haut que sa condition. Il pourrait être ridicule avec ses sabots, il est juste touchant en faisant tout pour sauver
Margot, offrant toutes ses économies au docteur ou en pleurant auprès de Gaston.
Une nouvelle qui serre le coeur, même si son dénouement est un peu rapide, jolie découverte.