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EAN : 9782710377825
96 pages
La Table ronde (03/03/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
«Parfois il faut choisir un mot comme on ajuste un tenon dans une mortaise», écrit Frédéric Musso. Artisan méticuleux, il dépose ces mots choisis sur l’établi. Il les hume et les caresse, les fait sonner haut et clair avant de les apparier. Des images se forment. Peu à peu, le poème prend naissance. Il le laisse reposer puis s’en empare à nouveau pour le polir avec ferveur.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce livre de soixante-dix poèmes en prose, Frédéric Musso nous mène et promène habilement au coeur de la vie et de la création. le soleil et la source, quels processus précèdent et engendrent, d'où naissent et croissent un poème, une âme humaine ? Terrain propice, éclosion, étincelle, aisance, maturation ?

« Dégoupillées par jeu tes métaphores explosaient sur la crête des vagues. Des roses trémières faisaient feu de tout ciel. le rayon vert s'épuisait dans un dédale de nuages et toi tu retrouvais le fil de ton poème. »

Quatre lignes par page, pour nous éblouir.

« Certains chantaient l'orage. D'autres murmuraient l'éclair. Ils croyaient que la musique décrit le monde. Toi tu faisais silence à chaque mot et le réel rendu à lui-même retrouvait la gloire des ciels de traîne. »

Frédéric Musso manipule les mots avec une dextérité saisissante, fantastique. Il joue avec leur sens, tous les sens, tant physiques que sémantiques, et ouvre ainsi le poème devenu vecteur, à l'univers tout entier. le lecteur est acteur et va donner ses propres sens à ce qu'il lit. Sa compréhension s'en trouve élargie, débridée, vagabonde.

« le songe à lunettes noires qui te visita au bord d'un sommeil de plumes. Des phrases de feu s'inscrivaient dans le ciel de lit. de quelle voie lactée surgissait le ciel indécis où tu poussas ton premier cri ? »

C'est presque du rêve au sens psychanalytique, cette voie royale menant à l'inconscient. Oracle ?

« Ne succombe pas aux mirages de la raison où l'ici ne donne plus le la. Prends du chant. Des allégories cognent aux fenêtres. On voit des caravanes qui se meuvent loin du désert et des chiens assis sur le toit du monde.

Et puis il y a les appendices, en fin d‘ouvrage ; le numéro (5) m'a tout particulièrement exaltée : « [Les menuisiers] parlent aussi du martyr, le bois qui sert de support à la pièce qu'on travaille afin d'éviter à l'outil de rencontrer du minéral. « le martyr, m'a dit l'une d'entre eux, est un élément précieux qu'on range scrupuleusement parce qu'on ne peut rien faire sans lui. Il prend des coups de scie qui ne lui sont pas destinés. Alors que les ouvrages partent il reste à l'atelier, fidèle. On le reconnait d'un coup d'oeil parmi les morceaux de bois entassés contre un mur. » de même les mots martyrs subissent ratures et autres offenses. le poème achevé ils restent entre les lignes, fidèles, eux aussi, dans l'attente d'une autre poème. »

Tout au long de ces pages qui tournent plus ou moins vite ou s'en retournent au fil des lectures et relectures, je me suis régalée. Une superbe découverte, merci encore aux éditions la Table ronde.

« La claudication des âmes s'aggravait dans les flaques où s'abime le plus profond de soi. Mirages. L'ombre du présent tremblait à chaque pas. Réel à ras de terre. de lents nuages flottaient à fleur d'eau. »
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dégoupillées par jeu tes métaphores explosaient sur la crête des vagues. Des roses trémières faisaient feu de tout ciel. Le rayon vert s'épuisait dans un dédale de nuages et toi tu retrouvais le fil de ton poème.
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Certains chantaient l'orage. D'autres murmuraient l'éclair. Ils croyaient que la musique décrit le monde. Toi tu faisais silence à chaque mot et le réel rendu à lui-même retrouvait la gloire des ciels de traîne.
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La claudication des âmes s’aggravait dans les flaques où s’abîme le plus profond de soi. Mirages. L’ombre du présent tremblait à chaque pas. Réel à ras de terre. De lents nuages flottaient à fleur d’eau.
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