Il y a longtemps, j'ai lu quelques Musso et je ne m'en souviens plus du tout. Je me souviens juste que j'ai eu l'impression de lire à peu près le même livre à chaque fois. J'ai essayé d'en lire un autre il y a quelques mois (
7 ans après), mais je n'ai pas pu dépasser le quart du livre.
Je viens de refaire une tentative au cas où. Après tout, il y a beaucoup de gens qui aiment. Il doit bien y avoir quelque chose. J'ai réussi à le lire en entier, c'est déjà ça. Bon c'est vrai que le style n'est pas terrible, même si Musso place de temps en temps un mot compliqué, peut-être pour faire oublier son style justement, mais du coup le mélange est bizarre.
Mais ce n'est pas le style qui m'a gênée. Un style très simple peut être agréable à lire si l'histoire est à la hauteur. Ce qui m'a beaucoup gênée ce sont toutes ces invraisemblances et son étalage de culture et de noms de marque.
Chez Musso, quand vous sonnez chez un inconnu pour avoir des informations, celui-ci vous fait entrer chez lui sans savoir qui vous êtes exactement, répond à vos nombreuses questions, parfois indiscrètes et en plus vous raconte sa vie. Ça marche avec une voisine, la famille d'un policier ou un responsable de labo qui vous livre sans problème des résultats d'analyses confidentiels et j'en passe. Chez Musso, quand vous louez l'ancienne maison d'un peintre très connu et décédé, vous y trouvez tous ses vêtements, ses factures et son courrier personnel. Chez Musso, vous avez beau ne jamais avoir eu de portable, ni d'ordinateur car vous refusez les nouvelles technologies, vous finissez quand même par acheter un téléphone et vous réussissez à surfer sur le net, à rapatrier des fichiers presque les doigts dans le nez. Chez Musso, quand vous voulez vous introduire dans une école de nuit pour récupérer quelque chose que le peintre y a caché, c'est facile. La courte échelle, un tour dans la cour et hop, vous trouvez la clé en 5 minutes. Ben oui, tout le monde sait que les maîtresses cachent souvent une clé de l'école dans le tableau électrique du local à poubelles ! Et je ne parle pas de la façon dont vous trouvez ce quelque chose dans une classe, si vite que c'en est ridicule. Tout est facile chez Musso. C'est sacrément pratique pour faire avancer l'enquête, mais pas crédible du tout.
Chez Musso, quand vous arrivez chez quelqu'un, vous commencez par voir la marque du canapé, des valises posées dans l'entrée et des chaussettes de l'interlocuteur. Chez Musso, vous n'avez pas des chaussures, vous avez des Converse, des Moon Boots ou des Doc Martens. Vous n'avez pas un beau sac à main cher, vous avez un Bulgari. Vous n'avez jamais un téléphone portable mais toujours un IPhone bien sûr. Je pourrais trouver plein d'autres exemples. Est-il payé par les marques pour les citer sans cesse ?
Je trouve ça horripilant toutes ces marques citées qui n'apportent rien. Dans le cas du responsable de labo, j'imagine que le but est de faire comprendre qu'il est aisé et a envie de le montrer. Mais Musso pourrait être plus fin et ne pas avoir besoin de marques pour nous le faire comprendre. Je suppose que ce sont des marques chères vu le contexte, mais je ne les connais même pas ces marques, connaissant moins le monde de la mode, du luxe et du design que Musso.
Autre chose qui me sort par les yeux, c'est son étalage de culture littéraire, cinématographique, musicale, picturale, culinaire … amenée avec ses gros sabots, n'importe quand, n'importe comment. Insupportable de faire citer régulièrement à ses personnages des phrases tirées de livres d'auteurs connus ou de leur rappeler une chanson, une séquence de film. La page 48 en est une belle illustration. En effet, sur une même page, un personnage nous détaille une scène de film, nous cite plusieurs grands écrivains, puis une phrase d'
Hemingway ! Ça n'apporte rien, ça meuble c'est tout. C'est lourd et en plus pédant.
Même chose pour ses citations en début de chapitre qui n'apportent rien sinon encore à placer sa culture. Elles le desservent plutôt car si on compare son style à celui de certains des grands auteurs qu'il cite, ce n'est pas à son avantage.
Donc pas un grand livre loin de là. Peut-être aurais-je pu apprécier un peu sans les trop nombreuses invraisemblances et cet étalage grossier de culture et de noms de marques. Je n'arrive pas à passer outre et ça gâche trop ma lecture pour que j'arrive à apprécier l'histoire qui en soi n'est pas nulle.
Je n'en resterai pas traumatisée non plus puisque terminé hier, ce livre est déjà oublié.