Ce fameux livre paru en 1812 renferme une collection d'histoires de fantômes. Ces récits sont un choix du traducteur auquel on doit le recueil, grand amateur en la matière, qui les a puisés chez 4 auteurs allemands. On peut d'ailleurs faire sa connaissance grâce à la charmante préface de sa main qui révèle un bien sympathique bougre en plus de constituer une pertinente et intéressante entrée en matière.
La célébrité du livre tient au fait qu'il a été lu par un cercle d'illustres individus et qu'il a contribué, parmi d'autres facteurs, à installer chez eux un état d'esprit propice à la création de certains classiques dont le rayonnement se fait encore sentir. Cette lecture commune amena le défi d'écrire un conte fantastique, et quelques années plus tard, Mary Shelley publiait ''Frankenstein'', et Polidori, basé sur une idée de Lord Byron, publiait ''Le vampire'', première fiction moderne sur ce thème. La réédition récente du recueil chez Otrante est agrémentée de documents et d'information sur cette filiation.
Parmi les 8 récits, on trouve le genre d'ambiance et de malaise qui règne lorsqu'on s'échange d'inquiétantes rumeurs au coin du feu par une nuit d'orage. C'est le cas notamment dans ''Portraits de famille'', ''La tête de mort'' et ''La morte fiancée''. Cependant, le rire aussi est de la partie, dans les dernières nouvelles et également dans ''L'amour muet'' qui ouvre le bal ; un assez grand conte tout à fait plaisant, où l'épisode du spectre m'a autant amusé que le protagoniste a frissonné d'effroi.
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Préparez-vous aux événements les plus étranges et les plus surprenants. Mais l'air humide et froid de la soirée ayant pénétré dans cet appartement, il convient de faire allumer du feu, afin que le frisson que mon récit pourrait produire ne soit pas accru par une cause extérieure.