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EAN : 9791022610612
220 pages
Editions Métailié (10/09/2020)
3.23/5   20 notes
Résumé :
Entre trafic de pierres précieuses et boîtes de nuit frénétiques, entre l’Angola en pleine guerre civile et un Zaïre au bord de l’explosion, une exploration de la débrouille.
Toute la vitalité et le charme de Tram 83 reviennent en force avec la langue inimitable de Fiston Mwanza Mujila.

Sanza, exaspéré par la vie familiale, quitte ses parents et rejoint le Parvis de la Poste, où vivent d’autres gamins de la rue. Commence la dolce vita, larcins ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a une trentaine d'années, la République Démocratique du Congo s'appelait encore Zaïre et étouffait toujours sous la dictature – certes faiblissante – de Mobutu. le parvis de la Poste à Lubumbashi est le repaire des gamins des rues, orphelins ou fugueurs fatigués des contraintes de la vie familiale. A eux la liberté, faite de bagarres, de petite délinquance et de voyages délirants dans les vapeurs de colle. A eux les rêves de richesse, qui les poussent parfois jusqu'en Angola, où la guerre civile et le trafic de diamants font rage. Et malheur à celui qui échoue : comme Sanza à Lubumbashi, il pourrait bien être recruté par les cruels services de renseignements pour espionner les opposants politiques. Ou comme Molakisi à Lunda Norte en Angola, il pourrait bien perdre sa vie à la risquer dans les mines ou dans les rivières à la recherche de la précieuse pierre, en dépit de la protection de Tshiamuena, la madone des mines, vieillarde loufoque de 200 ans qui hurle et tempête et affabule pour régenter son royaume d'orpailleurs miséreux.
De chaque côté de la frontière, une cour des miracles joue sa survie au quotidien. Entre les deux, Franz, un improbable écrivain autrichien venu écrire un roman sur les gendarmes katangais, se voit prié d'écrire les mémoires de Tshiamuena. Cherchant l'inspiration jusqu'à Lubumbashi, il atterrit à la boîte de nuit "le Mambo de la fête", où tous ces petits mondes se retrouvent sur la piste pour la Danse du Vilain, une rumba endiablée, pour tout oublier, avant de recommencer.
"[...] ils dansent
jusqu'à se briser l'épine dorsale
la danse du vilain
la danse de ceux qui méprisent l'argent
jettent l'argent par la porte
jettent l'argent par la fenêtre
par les latrines
et les égouts
des gamins, des gamins,
ils dansent et dansent
la merveilleuse danse du vilain".

Dans une langue riche et inventive, avec des personnages hauts en couleurs et versatiles, l'auteur nous emmène à la rencontre de destins dans lesquels le chaos est l'ordinaire et où la nécessité fait loi. Roman baroque et fiévreux, teinté de réalisme magique, "La Danse du Vilain" nous fait virevolter, dans une ambiance de fin de règne, entre Zaïre et Angola, entre dictature et guerre civile, entre corruption et rébellion, entre ruée vers le diamant souvent calamiteuse et sens de la débrouille défiant toute morale. Un roman un peu trop exubérant à mon goût et, même si cela ne gêne pas trop la lecture, j'aurais aimé avoir davantage de repères pour éclairer le contexte historico-politique.

En partenariat avec les Éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Molakisi, Ngungi et Sanza sont trois enfants vivants dans les rues du Zaire ( ou également la République actuelle du Congo).

Ils ont coupé les ponts avec leurs familles pour faire leur premiers pas d'adulteset vivotent tant bien que mal entre délinquance, et débrouille par le biais de trafic de pierre précieuses dans un Angola si proche et si livrée à une guerre civile sans fin.

Heureusement, il y a la fameuse danse du Vilain, mélange de jazz, mambo et de rumba, le tout sous effleuves d'alcool. le pouvoir catharsthique de la danse permettra t il de mettre du baume sur cette jeunesse en perdition?

Il paraitrait que Fiston Mwanza Mujila a appris le lingala en se gavant de rumba. Rien d'étonnant alors à ce que la musique la danse et l'acool soit autant présente dans son second roman, quelques années après un premier roman, " Tram 83" qui imposait déjà un univers poétique d'une belle puissance.

"La danse du vilain" continue sur la même lignée avec ce récit saissisant qui rend hommage à une Afrique poétique et échevelée où l'inconstance politique se confronte à la joie et à la danse de ses personnages attachants, même dans leurs errements.

On aime la langue riche et inventive, et poétique de Fiston Mwanza Mujila qui nous plonge avec énormément de talent dans un tourbillon bigarré, et hauts en couleur!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voici un roman bien étrange, indubitablement original, comme je les apprécie. En effet, derrière une déconstruction narrative et des voix multiples, qui semblent comme mêlées de manière anarchique tout au long des pages – un même personnage peut en effet, selon les chapitres, s'exprimer à la première personne, ou au contraire laisser le narrateur s'exprimer pour lui à la troisième personne -, à l'image des lieux dans lesquels elles évoluent, se dessine finalement une histoire, plus rigoureuse qu'il n'y paraît – la boucle narrative finit en effet par se boucler – du Zaïre et de ses habitants, qui deviendra la République Démocratique du Congo vers la fin du récit.

Les deux personnages centraux, Molakisi, qui partira à la quête des diamants en Angola, en pleine guerre civile, et Sanza, qu'il hébergeait et finira dans les rues de Lubumbashi, avec d'autres gamins paumés comme lui, en sont des avatars, allant par monts et par vaux, au rythme, pour l'un, des mines conduites par leur Madone, Tshiamuena, femme mythe aux histoires innombrables, pour l'autre, de la Danse du Vilain, rumba à rallonge, entêtante et entraînante, qui fait et défait, à chaque passage, tout le chaos de la ville, pour enfin lui donner une harmonie comme surréaliste.

La passerelle entre les deux, plus encore que leur amitié, c'est Franz, un écrivain autrichien en manque d'inspiration, venu en Afrique pour la trouver, passant d'un pays à l'autre, rencontrant ainsi tous les protagonistes, et sûrement, finalement, par une mise en abyme réussie, étant celui qui les raconte par l'intermédiaire de ce roman carnavalesque, dans un mélange tout aussi réussi de genres, de registres, de tons, de niveaux de langue, de syntaxes, mimant toute la complexité et la richesse d'un pays en pleine mutation.

Encore une belle découverte permise par les éditions Métailié, qui est en train de devenir une de mes maisons d'édition favorites. Je vais désormais me procurer Tram 83, premier roman de Fiston Mwanza Mujila, pour continuer ma lecture de cet auteur à la plume inaccoutumée, et en cela plus qu'appréciable.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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" le parvis de la poste
un réservoir de rêves
éclatés
des gamins avachis
roupillent
en toisant le ciel
bouche ouverte
paupières incendiées
par la colle
dans leurs rêves
océan d'images incandescentes
ils dansent
jusqu'à se briser l'épine dorsale
la danse du vilain
la danse de ceux qui méprisent l'argent
jettent l'argent par la porte
jettent l'argent par la fenêtre
par les latrines
et les égouts
des gamins, des gamins,
ils dansent et dansent
la merveilleuse danse du vilain " (p.261)
A l'image de ce petit poème endiablé qui le clôt, on retrouve avec plaisir dans ce roman, après l'exquis Tram 83 (Métailié, 2014), la plume truculente de Fiston Mwanza Mujila, pour une épopée baroque, inspirée du meilleur réalisme magique, entre Zaïre et Angola, à Lubumbashi ou au coeur du Katanga, des noms qui évoquent des guerres civiles interminables et d'affreux trafics de diamants, à la fin du règne du tristement inoubliable Mobutu. Sanza, un adolescent qui ne supporte plus la routine familiale, fuit la maison de ses parents et s'installe sur le parvis de la Poste à Lubumbashi, refuge et base d'opérations de plusieurs bandes de gamins de la rue. Dès son arrivée, pourtant, le voilà mal reçu, humilié par le petit gang de Ngungi, Anarchiste et Le Blanc. Mais ce trio découvre bientôt la puissance de son intelligence et la force de ses poings, et Sanza devient l'ami de Ngungi, un enfant-sorcier qui lui raconte ses rêves, ses explorations en soucoupe volante d'un inframonde, peuplé de nababs, bâtissant fortunes et châteaux, se gavant dans d'opulentes orgies… Quand on parlait de réalisme magique ! La réalité, pourtant, est moins drôle, faite de petits larcins, de bagarres et d'évasions à coup de colle à sniffer. Un jour de détresse, Sanza est recueilli par Monsieur Guillaume, qui, sous son habit de bon Samaritain, se révélera bientôt, le responsable local de la redoutée DDD, un service de renseignements aux méthodes sadiques et brutales… Face à cette Cour des miracles de Lubumbashi, peuplée de petits caïds, de gourous fantasques et de barbouzes cultivés, le roman dresse la figure imposante de Tshiamuena, la Madone des mines de Cafunfu. « Conteuse hors pair », cette bavarde impénitente prétend avoir vécu plus de deux cents ans (et cela nous rappelle certaine grand-mère sud-américaine !) et s'emploie à veiller sur le petit monde des orpailleurs et autres chasseurs de diamants en Angola. Elle charge Franz, un écrivain autrichien arrivé là à la recherche de renseignements sur les « gendarmes katangais » pour rédiger un roman, d'écrire ses mémoires, tout en se révélant elle-même comme une étonnante biographe de l'écrivain… Curieux renversement des rôles, assez logiquement appelé par la logique carnavalesque du roman, habile mise en abyme aussi (Fiston Mwanza Mutila, bien que congolais, habite en Autriche !) dans ce jeu de miroir interne au texte ! Tandis que les rebelles de l'armée de libération menacent le pouvoir de Mobutu, c'est sur la piste du Mambo de la fête, la boîte de nuit de Lubumbashi, que tous se retrouvent, Franz, les mineurs, les nantis de la ville et la faune de la Poste, dans le grand brassage social et culturel d'une rumba exultante, la Danse du Vilain, dix-huit minutes ou une heure trente-sept ( !) de transe, selon les soirs. Et Franz/Fiston encore, c'est là, au milieu du tintamarre, qu'il nous taille, pour les ranger dans sa valise de phrases ou dans le texte du roman, ces petits diamants verbaux : « Ils le caressaient dans le sens du poil pubien », « ils nasillaient des rêves… », « on baigne dans un monde bâclé », « Un homme amoureux peut être chiant, encombrant, vraiment casse-pied comme un sac-poubelle qu'on a pas vidé depuis un mois », « c'est un homme à gonzesse. Un gars comme lui, ça ne pisse pas au sol »… Alors, vous hésitez encore ? Entrez dans la danse, la danse du Vilain !
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Rien ne nous prépare à entrer dans la Danse du Vilain qui chahute les frontières de l'écriture et de la fiction, en naviguant sans cesse entre roman de non-apprentissage et conte, entre satire et épopée, entre narration directe et omnisciente.
À la fin de l'ère Mobutu, deux adolescents de Lubumbashi, capitale de la province du Katanga, décident d'en finir avec la famille pour voler de leurs propres ailes. Âgé de seize ans, voyou bagarreur, Molakisi part faire fortune à Lunda Norte, en Angola. Malgré la guerre civile, certains Zaïrois n'hésitent pas à passer la frontière pour tenter leur chance dans l'extraction clandestine de diamants. Sous la protection de Tshiamuena, appelée la Madone, extravagante bicentenaire qui règne sur les orpailleurs, Molakisi dilapide gaiement l'argent gagné. Quant à son ami Sanza, sa soif de liberté l'a conduit à rejoindre une bande de gamins traînant autour de la Poste. Alors qu'il vit de menus services rendus aux passants, il rencontre au dancing le Mambo Monsieur Guillaume, triste personnage fomentant de mauvais coups contre les opposants au régime. le destin rocambolesque des deux adolescents va se tisser de façon de plus en plus chaotique, au fil de leurs infortunes.
Dans ce roman touffu, à la langue éruptive, truculente – un flot impossible à canaliser et endiguer – une galerie de personnages s'agite, chacun se faisant orateur quand la nécessité s'en fait sentir. de ce fait, le propos de Fiston Mwanza Mujila passe parfois inaperçu, au risque de n'être que la trame d'aventures picaresques. Or, derrière la comédie, l'écrivain s'interroge sur l'identité de son pays, sur ce qui le fait exister. Fait-on « pays » par le nom ? Congo belge, puis République démocratique du Congo et Congo-Kinshasa, le régime de Mobutu, lancé dans une politique d'authenticité, le baptise Zaïre, avant un énième changement dû à un renversement politique. Alors est-ce la proclamation de la nature zaïroise des habitants qui charpente l'édifice ? « Ah ! le Zaïrois est un cas d'école » proclame un militaire angolais. D'où des conférences sur « l'invention du Zaïrois moyen » qui s'échappe chaque fois qu'on cherche à l'identifier. Peut-être est-ce la nationalité qui fait la nation ? Leurre ultime pour Franziskus Baumgartner, l'écrivain errant autrichien, qui l'adopte pour découvrir qu'elle lui ouvre tout droit les portes de la prison.
Fiston Mwanza Mujila répond peut-être à la question de façon allégorique, par un contre-exemple, avec le conte de la sirène : tant que la poursuite de la richesse et des plaisirs est le but ultime des membres d'une société, donc du ressort d'un féticheur, ils courent à leur perte pour assouvir des désirs vains.
L'humour, l'art de la dérision de Fiston Mwanza Mujila est l'arbre qui cache la forêt, le propos est mordant et l'analyse désabusée.
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critiques presse (1)
NonFiction
16 septembre 2020
Un roman choral et chorégraphique, inscrit dans le Zaïre des années 1980, où les multiples personnages s’approprient leur vie à force de raconter des histoires.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
- Il te faut quitter ta zone de confort, mon gamin. Voyager par exemple. Voyager permet à l'homme de se mesurer et de se confronter à ses semblables, à leurs us et coutumes, pensées, cultures, manières d'être, de vivre, de boire, de manger et de jouir. mon tout premier passeport, c'était la littérature. Mon père était un simple valet de chambre et j'en suis fier. Toute sa vie durant, il avait bossé chez des Portugais, des Belges, des Français... Il rentrait presque toujours avec des livres. Et moi, comme un con, je lisais et je lisais. Je lisais pour me défenestrer de la misère dans laquelle la famille était engoncée. chaque texte se révélait à mes yeux comme une invitation à l'exil, à l'exotisme et au voyage. je décortiquais un écrivain argentin, je me retrouvais en Argentine - et sans visa ! -; un grec, j'atterrissais à Athènes; un écrivain roumain, à Bucarest... Au fil de ces fréquentations, il se créa en moi un désir - ardent et incontrôlable - pour les littératures d'Europe centrale et celles de l'Est : Rilke, Kafka, ingeborg Bachmann, Paul Celan, Josip Murn, Canetti, Wofgang Borchert, Dragotin Kette, Kosovel, ah ! Kosovel, Kosovel, du sublime à l'état pur. Tout chez lui est une architecture du regret. La littérature, savourée à mon corps défendant, m'autorisa des exils - parfois inutiles -, des voyages clandestins, vagabondages surannés, des allers sans retour à l'intérieur de terres inconnues, des transhumances déambulatoires... (p.192)
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La chance est un petit animal moche, intraitable et rusé. Dès qu’elle se présente devant toi, ne la laisse pas filer. Arme-toi de tout ce qui te tombe sous la main et démerde-toi comme tu peux pour la retenir. Tout homme normal, disait Tshiamuena, possède trois chances majeures dans sa vie. Mais hélas, poursuivait la Madone, la chance ne sonne pas le tocsin pour s’annoncer. Certaines personnes sont tellement distraites qu’elles ne remarquent pas quand la chance leur sourit, ou du moins elles ne savent pas en profiter. Des années plus tard, elles n’auront que leurs gros yeux pour pleurer ; à ressasser des jours et des nuits le nombre de fois où elles ont attrapé la chance et où elles n’ont pas su réellement en tire profit ou qu’elles ont été trop dociles avec elle. Or avec la chance point de pitié.
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Elle continua à me harceler, à déployer des raisons débiles pour un retour au bercail. Elle évoquait (avec beaucoup de subtilité) la reprise des études, le petit-déjeuner, le repas du matin et du soir, la bibliothèque familiale, les vêtements propres, le lit mousseux, un voyage à Kinshasa, l'argent de poche, la télévision, les soins de santé... Je me mis à rire lorsqu'elle énuméra ces salades. Rien ne peut compenser la liberté. Ni la mangeaille, ni l'argent de poche, ni la télévision... Dehors, j'étais mon propre père, ma propre mère, mon propre dieu, mon propre ancêtre, mon propre président du Zaïre. Le monde était grand, plus vaste et juteux qu'une triste vie à grimper dans le lit à 20 heures, sarcler le jardin, s'user à des devoirs scolaires. Et puis, des gars comme Le Blanc, Ngungi, il fallait être quelqu'un du dehors pour les avoir dans son sérail. Ma mère prétendit que j'étais un enfant.
- Tu ne sais m^me pas repasser une chemise ! (p.40)
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Un homme amoureux peut être chiant, encombrant, vraiment casse-pieds comme un sac-poubelle qu'on n'a pas vidé depuis un mois.
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Chez Tshiamuena, les sentiments étaient tellement mélangés qu'on peinait à déceler ses états d'âme; même quand elle était heureuse, elle grognait, boudait la salutation et sermonnait à tout va les Zaïrois ( de sexe masculin et de sexe féminin) et les Angolais.
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