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Citations sur Le Coeur des enfants léopards (36)

Tu peux partir l'ancêtre, je ne porte pas de colère, j'ai avec moi des diables et des esprits de grandes bontés, ne manque que la force de retrouver l'amour et la volonté de bâtir pour demain.
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Quand les mots de l'ancêtre sonnaient fort dans ma petite poitrine, à m'en faire titiber, l'école c'est essentiel !
N'oublie jamais que tu n'est pas chez toi, le fardeau de l'étranger. Sois toujours meilleur que le blanc, autrement il te méprisera.
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Le malheur est une maladie contagieuse, son odeur est tenace ; il pourrait s’incruster dans son âme
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Madame la policière tu n’as rien trouvé de mieux à faire que de torturer le citoyen ? Elle est pourtant jolie, coincée dans son pantalon bleu qui ne lui va pas du tout, ça lui fait un espèce de carré informe et plat là où commencent les jambes. Je la fixe comme me l’a appris l’ancêtre, essayer de sonder son cœur, de l’autre côté de ce qu’elle veut donner. Allez vas-y la flic, sors de ton masque violence légale. C’est pas comme le capitaine, il jubile, il a l’âme toute sèche dans ses fringues mal choisies. Je te vomis l’agent. Aujourd’hui et demain sont jours de fête pour lui, il sort de sa tanière médiocre, dans la rue tu n’existes pas, je passe sans te voir, maintenant il me tient, il réajuste sa cravate, ça doit même l’exciter. L’heure des loups a sonné.
Toi aussi mon capitaine, j’arrive à t’apercevoir quelque part dans l’espace, tu sais mon ami j’ai quelques commerces avec les pouvoirs occultes. Je t’aperçois déjà enfant timide et maladroit, tu as longtemps souffert de ta petite taille, de ton corps aussi, ce compagnon aux couleurs ternes constamment à tes côtés. Tes gémissements dans ta nuit solitaire, tes doigts calés entre tes jambes, tes draps souillés, tes pleurs. Tu fus ce genre d’enfants qui prend son pied en torturant sournoisement des insectes inoffensifs, j’ai ta jubilation malsaine plein le cerveau. Je décroche. Une brève image, ton aigreur alors que tu mâchais ta revanche, courbé sur les traités de droit privé. Exclu, mal-aimé, ta méchanceté te fait honte, elle t’isole, elle arrive à distiller en toi cette étrange satisfaction. La jouissance du bourreau. Tu as construit autrui, comme une meute méprisante et moqueuse. Tu es seul au premier rang, le plus virulent de tous. Tu t’enfuis chaque matin aussi loin que tu peux, rassuré de sentir le confort froid de l’acier de ton arme battre sur ta hanche le rythme parfait de tes jours.
Pour être dur à ce point, il doit me craindre ce bonhomme là ! Il essaie de parler de moi ou de quelqu’un qui devrait me ressembler. Il dit des tas de choses qu’il a dû apprendre par cœur, il insiste, préjuge, et je n’y comprends rien. Fous-moi la paix, j’ai mal à la tête. Tu m’ennuies policier, ton disque est rayé. C’est pas que ça le monde, pas seulement ton Code pénal, ta Bible, tes informations quotidiennes à 13 heures, pendant l’apéritif, et, entre le foot et la météo, le brouhaha inquiétant de jeunes sombres et frisés. Sans oublier l’insoutenable, les petites filles qui se prostituent un peu partout, sans que ça t’empêche de déguster le rôti du dimanche avec la belle-mère. Regarde, c’est moi j’ai une famille. Demande-moi comment ça va, un sourire.
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Tu viens d’Afrique ? Tu as pensé à ton avenir ? Tu n’as plus aucune raison d’avoir peur, je suis maintenant menotté entre quatre uniformes, à me battre tout seul avec ma défonce, j’avance tel un zombie, rancard chez la charogne à toute heure du jour ou de la nuit. La police, pourquoi je te dérange autant que ça ?
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De Vancouver à Brasilia, parmi les gangsters new-yorkais, à Bahia ou à Lagos, derrière les barreaux de Fleury-Mérogis ou sur les bancs des amphithéâtres de la Sorbonne, chez certains junkies de la gare centrale d'Amsterdam, pour les orphelins sidéens de Mombassa, pour un grand nombre de passagers pressés et serrés du RER A à Paris, dans la mémoire des défunts qui veillent sur le Kongo, sur tous les visages des participants des cérémonies vaudou en Haïti, pour ceux enfouis depuis des siècles sous le sol du continent africain, sous l'uniforme des tirailleurs coupeurs d'oreilles, drogués, enragés, embourbés dans les tranchées des Flandres pendant la guerre 14-18, sur les ossements qui jonchent le fond de l'Atlantique, chez les demandeurs d'asile aux autorités de l'Union européenne, pour les vendeuses du marché de Brixton, dans la liesse des Sounds Systems à Kingston, et surtout pour les génocidés du Rwanda,
....Afrique erre sur nos peaux noires.
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Mireille, ah Mireille, rancard place Saint-Michel avec ta robe à fleurs, en dessous tes parfums, je m’y noyais. Tes lèvres goût tiède d’eau de pluie, du bon venin, une bise veloutée quand elles taquinent les miennes. C’est le vin des amants. Paris, notre royaume conquis à la seule force d’être bien ensemble, la ville s’ouvrait à nous. Mireille, ah Mireille, je suis tombé Mireille, un faucon aux ailes cassées, un fauve en captivité. Je suis en prison Mireille, souillé, je suis tombé très bas. Ma chérie, mon secret. Mireille, ah Mireille c’est quoi l’amour Mireille ? C’est ma langue sur ta fleur mouillée, quand tu souffles non pas là, tu fermes un peu les yeux, tes lèvres tremblent aussi, puis tu retiens ma tête de tes doigts qui se crispent passionnément sur mon visage prisonnier.
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Elle me parle rarement d’elle et de sa famille, seulement de cette cascade de vers, de strophes, des kilos de prose qu’elle veut absolument partager avec moi, assis sur un banc ou parfois à même le sol, main dans la main. Quand les mots étaient trop beaux, le sens infiniment profond, nous nous embrassions, du magma dans la bouche.
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La parodie démocratique au Congo a métamorphosé les fiers léopards en vautours sans foi, d'une agressivité effrayante. Ils s'entre-tuent au-dessus de la charogne du pétrole. Les yeux plein de larmes qui ne savent plus couler devant l'horreur, tu répètes tristement que l'improbable peuple noir auquel nous avions cru est décédé. D'une mort atroce. On lui a salement réglé son compte, à la machette et au gourdin, un million de fois sur les collines du Rwanda. Le peuple noir n'exista jamais qu'au fond des cales sinistres des bateaux négriers traversant l'Atlantique...
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les mots mauvais que tu envoies pour blesser pourrissent avant tout ton propre sang.
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