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Critique de saigneurdeguerre


Studios MGM, Beverly Hills. 1960.
Andrew est jeune et rêve de travailler dans le monde du cinéma. Il a le rôle ingrat d'un petit assistant. le réalisateur le charge d'aller chercher la doublure de l'acteur principal pour faire les réglages lumière. Problème : la doublure a la gastro…
Le jeune assistant a une idée : pourquoi ne pas demander à l'acteur principal de venir lui-même ? le réalisateur lui offre alors le choix. Soit il ramène la vedette en question pour se prêter à ces réglages, soit il est viré. C'est plein d'inquiétude qu'il va frapper à la porte de la loge de monsieur Buster Keaton.
Là, il va entreprendre un voyage dans le temps qui va lui faire découvrir celui qui fut le premier Roi d'Hollywood… Fatty ! Fatty qui ? Quoi ? Connais pas…

Critique :

Si vous vivez déjà depuis six décennies ou plus, vous vous souvenez certainement de ces films en noir et blanc du cinéma muet avec Charlot, Laurel et Hardy, Buster Keaton… On les diffusait le dimanche à la télévision (qui n'émettait qu'en noir et blanc) et ils étaient souvent programmés dans les cinémas de quartier le dimanche avant LE grand film en couleurs. Je vous parle des années '60…

Vous souvenez-vous aussi de Fatty ? Je gage que non ! Ce nom ne vous dit pas grand-chose. Et pour cause… Il va se retrouver mêlé à un des pires scandales auquel le cinéma américain ait été confronté. Roscoe, c'est ainsi que ses amis l'appelaient, avait un talent fou, selon les critères de l'époque, et était connu et admiré dans toute l'Amérique. Dans toute l'Amérique, mais pas par toute l'Amérique. Une vague de puritanisme envahit le pays et dans ses films, Roscoe « Fatty » qui est acteur et réalisateur, n'hésite pas à placer des scènes de meurtres, de beuveries, des jolies filles en maillot de bain… et il se moque avec délectation de la police. La consommation d'alcool va être interdite dans les années 1920 et Hollywood n'est pas en reste. Hollywood veut « moraliser » la profession.

Fatty, Roscoe Arbuckle, donne des fêtes somptueuses où l'alcool coule à flot, où la drogue est présente et où les jolies femmes sont les bienvenues. Ces fêtes ont souvent lieu dans des hôtels, les lits ne manquent pas. C'est au cours d'une de celles-ci qu'une jeune et très jolie actrice, peu ou pas connue, va se retrouver en train de mourir dans la chambre de Fatty. S'ensuit alors une accusation lourde de conséquences pour celui qui est le Roi d'Hollywood. Il sera accusé de viol et d'homicide involontaire. Les dirigeants de la MGM, plutôt moralistes ne tardent pas à lâcher leur acteur fétiche, d'autant que, comme toujours, des foules de « justiciers » se pressent pour réclamer la tête du monstre, Fatty, et justice pour Virginia (du déjà vu et qu'on verra encore). L'affaire tombe bien pour Matthew Brady, procureur de San Francisco. Il a besoin d'une belle affaire pour gagner en popularité et devenir le prochain gouverneur de San Francisco. Au besoin, s'il manque des preuves, la police se chargera d'en fabriquer… Pardon, d'en trouver ! Et si certains témoins font des déclarations en faveur de l'accusé, les services du procureur, et donc la police, vont vite s'empresser de les discréditer ou de les faire changer d'avis. J'ajoute encore que la presse à scandale en rajoute plusieurs couches… Et pour cause, cela fait vendre et assure la fortune de ceux qui publient ces soi-disant informations.

C'est la vie, la gloire et la chute de ce premier roi d'Hollywood que julien Frey retrace dans ce fantastique scénario au travers du témoignage de Buster Keaton qui devait à Fatty d'avoir embrassé ce métier d'y avoir rencontré le succès.

A ce splendide scénario, relatant plutôt fidèlement les faits, viennent s'ajouter les dessins pleins de vie aux magnifiques couleurs issues d'une jolie palette d'aquarelles de Nadar.

Vous n'aimez pas la BD ? Vous lui préférez des romans ? Essayez donc ce roman graphique. Il serait étonnant que vous ne soyez pas conquis !
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