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EAN : 9782812619229
167 pages
Editions du Rouergue (05/02/2020)
3.52/5   23 notes
Résumé :
Ça pourrait être une histoire triste, grise et pleine de violons qui grincent. Ça pourrait car ça commence par un deuil. Celui d'Emjie, 17 ans, orpheline depuis quelques jours et recueillie par son oncle Balou. Mais c'est bien plus que ça. C'est aussi l'histoire d'une amitié belle à en pleurer avec l'hilarante Nitsa. C'est une rando pleine de rencontres dans l'Aubrac. C'est des moments de joie pure, de tristesse et de désir. Car Emjie est vivante et bien décidée à t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est le récit d'une jeune fille, Emilie,17 ans, qui vient de perdre tragiquement ses parents. La tension, la force du drame de ce roman est dans ce pitch associé à cette photo, troublante par ce masque de cheveux prise en couverture.
C'est l'histoire d'une jeune fille qui décide de prendre la route pour faire le deuil de sa vie passée, parce qu'il vaut continuer d'avancer.
Et ce road movie dans le paysage de l'Aubrac confronte l'héroïne à la réalité et à la rencontre avec une belle histoire d'amitié, cette Nitsa qui contre balance le récit par ses témoignages touchants d'amitié
Malgre la rudesse des propos, ce roman touche car il est avant tout un témoignage du triomphe de la vie.

Lien : http://www.liresousletilleul..
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Emjie est une jeune fille de 17 ans qui vient de perdre tragiquement ses parents dans un accident de voiture. Elle est maintenant connue de tous comme "l'orpheline" et essaie tant bien que mal de remonter la pente.
Après avoir vu un reportage à la tv sur des pèlerins randonnant sur le chemin de Compostelle, elle se dit que ce serait peut-être salvateur d'entreprendre également une randonnée.
Sur un coup de tête, la voilà partie pour l'Aubrac. Accompagnée de sa meilleure amie, elle part d'Hagenthal (en Alsace) et suis les chemins GR balisés. Cette randonnée sera l'occasion de faire des rencontres, souvent improbables, parfois salvatrices. Elle sera surtout le moyen pour Emjie de commencer une nouvelle vie.

Je ne sais pas si j'ai aimé ou non ce livre. le sujet abordé (le travail sur soi après un deuil brutal) est très intéressant. Et l'idée de faire une randonnée et de "tracer" afin de se laver de toute cette tristesse et de redémarrer une nouvelle vie est original.
Mais quelque chose m'a dérangé dans ma lecture. En général, un livre de moins de 200 pages ne fait pas 2 jours entre mes mains. Là j'ai parfois rechigné à tourner les pages.
Peut-être est-ce le style d'écriture qui ma freiné. En effet, dans la 1ère moitié du livre, les phrases sont courtes. Parfois un mot, juste un verbe. J'imagine que c'est pour marquer la détresse d'Emjie, refléter son état d'esprit. Car lorsqu'elle entame réellement sa randonnée, libérée de toutes entraves (et surtout libérée de sa meilleure amie), l'écriture devient plus fluide et parallèlement on sent qu'Emjie se libère petit à petit de son deuil. Ma lecture est également devenue plus fluide et plus rapide.
Ce qui m'a peut-être freiné aussi, c'est que le sujet abordé est bien réel et que la solution apportée me semble "irréelle". le trajet Hagenthal-Aubrac fait près de 600km et j'ai du mal à imaginer deux jeunes filles mineures, puis une seule, faire tout ce trajet à pied, seules. Bon, certes, parfois elles ont triché et ont fait de l'auto-stop. Mais cela fait tout de même une sacré trotte. de même, les rencontres qu'elles font sont parfois hautement improbables.
Je ne me suis pas ennuyée en lisant ce livre, mais l'invraisemblabilité d'une bonne partie du livre m'a déplu.
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J'ai découvert ce texte de Guillaume NAIL dans le cadre d'un jury de pré-sélection d'un prix littéraire destiné aux collégiens à partir de la troisième et aux lycéens,
Suite au décès de ses parents, tués dans un accident de la route, Emjie, jeune fille de 17 ans est recueillie par son oncle Balou, qu'elle connait peu et à qui elle ne se confie pas.
Brisée par le chagrin et incapable de l'exprimer, Emjie va mal, fait de mauvais choix, s'isole et tente même de se suicider.
A la faveur d'un documentaire sur L'Aubrac, elle entreprend une randonnée de la dernière chance, censée l'aider à tout oublier pour faire son deuil, accompagnée malgré elle par Nitsa, sa meilleure amie, inquiète pour elle.
Les deux jeunes filles, marcheuses débutantes entreprennent un road-movie salvateur vers un Aubrac rêvé, sans avoir anticipé les difficultés de tous ordres.
En traçant leur route, elles font des rencontres improbables, prennent des risques inconsidérés et finissent par se séparer.
Emjie poursuit seule sa route et son chemin, souvent semé d'embûches en raison de sa négligence et de sa naïveté, la conduit néanmoins vers la sérénité. de rencontre en entraide, elle finit par découvrir qui elle est vraiment, notamment en matière d'orientation sexuelle, et s'en trouve apaisée pour affronter le futur.
Ce récit écrit à la première personne m'a dérangé à plusieurs titres.
La reconstruction par la marche pouvait être une bonne idée de résilience et les émotions à fleur de peau à la suite d'un deuil brutal, intéressantes à décrire pour un public adolescent.
Mais les héroïnes, deux filles présentées comme mineures, prennent des risques insensés, se laissent entraîner par des personnages louches : dealer faux italien et sympa (!!), scouts alcooliques… ont des relations avec le premier venu, se mettent en danger souvent…
Une fois toute seule pour marcher en pleine campagne, Emjie, sans argent ni nourriture, avec un bagage de plus en plus léger (elle abandonne peu à peu ses vêtements, sa toile de tente…) a la chance de croiser des figures plus qu'amicales comme la grand-mère aveugle, le maire peu regardant ou la pharmacienne qui la recueillent sans jamais s'interroger ou s'inquiéter de sa situation !!
L'histoire ne m'a pas paru crédible et surtout peu adaptée à la tranche d'âge des lecteurs (collège) auquel il est censé s'adresser (adolescents à partir de 14 ans).
Les faits relatés et les situations improbables se succèdent à un rythme saccadé avec des prises de risque banalisées et des relations intimes aux images brutales présentées comme normales, voire habituelles.
Quant au langage, haché, direct et cru, il pourra choquer les plus sensibles.
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Je ressors de ce livre avec un sentiment étrange. Déjà parce que je ne suis pas sûre qu'il m'aie plu. Mais aussi parce que je suis sûre qu'il ne m'a pas déplu. Sentiment moyen alors ? Non plus. Un sentiment étrange je te dis. Peut-être l'envie d'entreprendre, de tracer moi aussi. Peut-être l'écriture nerveuse, qui parfois m'a perdue. Cette chronique nous permettra d'y voir plus clair !

Mon avis

Comme promis Guillaume Nail (Nail comme portail), ne nous livre pas une histoire triste et grise, morne en soi, morte aussi, comme peuvent l'être parfois les romans sur le deuil. A la place, il offre un roman tour à tour lumineux et orageux sur le désir d'avancer, de tromper ses émotions et de chercher le bonheur. Difficile, lorsqu'on est orpheline du jour au lendemain, coincée à vivre chez un homme qu'on ne connaît qu'un Noël sur deux, et dont la bouche a un goût de moisi même après des dizaines de brossages de dents. Difficile mais pas impossible. Pas quand on possède une volonté aussi forte que celle d'Emilie-Jacques et qu'on est bien décidée à tracer et à retrouver cette image de la joie vue sur un documentaire à la télévision. A Aubrac. Juste au sud du massif central.

Cette décision elle la prend sur un coup de tête, après avoir compris que le quotidien ne la rattraperai pas de la chute. Après avoir sucé un mec sans raison. Après avoir dansé sur Madonna avec Nitsa. Après avoir, enfin, pleuré. Cette partie de l'intrigue ne m'avait pas plus intéressée que cela. Je trouvais étrange que Emjie veuille coucher avec un mec sans raison, sans que cette pulsion ne soit décrite. Je trouvais bizarre que Balou ne soit pas plus présent, lui « qui a aussi perdu un frère ». Je trouvais ça carrément vu et revu de partir sur un road trip. Bon, donc, en vrai, je m'y suis vachement intéressée.

Le fait est que l'écriture m'a dérangée. Moi qui suis adepte de la phrase courte qui te percute, je n'ai pas su apprécier le verbe de Guillaume Nail. Pas su apprécier les pensées d'Emjie. Pas su apprécier les descriptions des paysages. Non il y a véritablement quelque chose qui m'a bloquée sans que je n'arrive réellement à mettre le doigt dessus, et peut être que vous même, en lisant ce roman, n'aurez absolument pas ce ressenti tant il est inexpliqué. Entièrement subjectif.

Par contre j'ai réellement aimé les dialogues entre Nitsa et Emjie ou l'héroïne et d'autres personnages. Ils avaient un petit côté naturel que j'ai beaucoup apprécié, un caractère authentique revigorant, à l'image des nombreuses douches froides que les deux jeunes filles devront essuyer.

Sur les routes du GR, les deux adolescentes vont croiser tout un tas de personnes : de l'aubergiste sympa à la cuisinière de compétition ; des flics au dealer de drogues (passeur à ses heures perdues) ; de la boulangère à la pharmacienne. Finalement, pas trop de mésaventures sur la route, c'est plutôt la nature qui s'est montrée capricieuse enchaînant pluie, froid, attaque de tiques et chaleur écrasante. En cela, le roman de Guillaume Nail n'a rien à envier aux romans d'aventures, puisqu'il s'agit bien là d'une aventure : humaine, naturelle, amicale… Je lui reprocherai peut-être sa facilité, mais il fallait bien faire entrevoir le bonheur à cette jeune fille au bord du gouffre plutôt que les affres du genre humain.

Je ne pense pas que cette lecture me marquera longtemps mais elle permet de voir le monde différemment, peut-être de manière plus sereine, à l'aune de tout ce qu'il a à offrir. Et puis, il s'agit tout de même d'une belle randonnée, et c'est déjà beaucoup.

En résumé

Tracer. Sans s'arrêter. Sans regarder derrière. Une image bien fixée sur la rétine. C'est à ce voyage que vous convie Emjie, aux côtés de laquelle vous allez cheminer, vous perdre, tomber malade, et vous empêtrer dans une tente. Avec qui vous allez aussi danser sur du Madonna, traîner vos pieds sur la pierre, et frôler des eaux tumultueuses. L'aventure sera grande et humaine, avec des phrases écorchées et des dialogues lumineux pour compagnie.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Quand j'ai un Doado en main, je sais qu'il va se passer quelque chose.

En témoignent les nombreux titres que j'ai ici chroniqués : Guenon de Pierre-Antoine Brossaud, Même pas en rêve de Vivien Bessières, Dix de Marine Carteron (Doado Noir mais Doado quand même) , Nos mains en l'air de Coline Pierré, Titan noir de Florence Aubry... Et la liste est loin d'être complète.

Avec Tracer, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Mais j'étais impatiente de partir.

J'avais lu sur les réseaux sociaux que ce roman faisait écho à un autre que je venais tout juste de lire ( et pour lequel j'ai eu un coup de coeur): le cercueil à roulettes d'Alexandre Chardin paru chez Casterman. Et effectivement, j'ai trouvé quelques similitudes entre les deux textes. Tracer, comme son roman de comparaison, a su me surprendre par une fraîcheur et une légèreté de ton (apparente) au service d'une histoire qui prend son point de départ dans la douleur.

Pour Emjie qui vient de perdre ses deux parents dans un accident de la route, la vie est état de décomposition. Tout sent désormais le moisi, une odeur qui lui donne la nausée et qui lui revient dès qu'elle pense au drame survenu. En même temps, comment ne plus y penser? Même si parfois, quelques minutes, elle "oublie" ( une promenade en forêt, une danse, un baiser ou plus...) bien vite les souvenirs comme l'envie de vomir refluent.

"Mais au moment même où elle se rend compte qu'elle oublie, ça revient. Ca la prend par surprise, l'odeur de moisi arrive de partout, impossible à réfréner, la pièce toute entière est putréfaction, Emjie sent que ça déferle, (...)"

Emjie va bientôt avoir 18 ans. Emjie va bientôt passer le bac. Emjie a toute la vie devant elle mais elle n'a plus vraiment envie de la vivre.
Alors, après une soirée où la catastrophe est évitée de justesse (grâce à Nitsa), Emjie se trouve un but, une échappatoire, une nouvelle route à suivre. Elle va partir, elle doit partir. Direction l'Aubrac. Là-bas, tout a l'air si calme, si beau, si apaisant. Elle pourra peut-être y trouver elle aussi un moyen de panser ses blessures ?

Tracer, c'est l'histoire d'Emjie mais c'est surtout celle de tous les gens qui gravitent autour d'elle. Avant et pendant son voyage.
Il y a Nitsa, sa meilleure amie qui en plus d'être drôle, est un soutien sans faille. Nitsa aime Emjie et lui prouve en étant là dans les bons moments comme dans les mauvais. Ce personnage n'est pas là tout du long mais il permet de vivre plus facilement le début difficile du récit et les premiers moments de deuil. Elle est aussi celle qui évite le pire à Emjie. Nitsa m'a vraiment beaucoup amusée. Elle est une bouffée d'oxygène et une personne surprenante que je suis ravie d'avoir rencontrée.

Il y a aussi Walter et ses problèmes de sudation frontale... Il m'a fait rire et attendri. Même si j'avoue que j'ai trouvé les rapports entre Emjie et lui assez bizarres. En même temps, commencer une relation amoureuse quand on vient de perdre ses parents, pas évident... Pourtant Walter est là aussi, maladroit parfois mais offrant certains moments entre parenthèses. Il ne l'accompagne pas sur le chemin mais lui change un peu les idées avant de tracer.

Et puis, il y a tous les gens de passage, croisés par hasard. Eux, on ne saura pas grand chose de leur vie mais ils sont autant d'expériences qui permettent à Emjie d'avancer même si parfois elle doit rebrousser chemin.
Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils mettent du piment dans l'aventure. Les scouts présumés coupables, les policiers qui ne plaisantent pas, l'italien et son énergie folle, le pervers de la route, la pharmacienne réconfortante... autant de petits moments inquiétants ou joyeux qui font le voyage d'Emjie, celui qui la mènera (ou non) dans l'Aubrac, celui qui lui permettra de reprendre goût à la vie.

Clairement, malgré quelques moments de déroute, en lisant "Tracer" c'est le rire et l'optimiste qui l'ont emporté sur tout le reste. Une belle escapade !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Comme un goût de moisi dans la bouche.
Emjie frotte chaque dent, brosse à poils durs et crache. Le mince filet de bave s’écoule lentement. Puis plonge vers le néant. Elle imbibe d’alcool un coton, tapote. L’effluve mentholé pique le palais, agace ses gencives, au tour de la langue maintenant. Emjie râpe, astique, s’arrache la peau pour faire partir ce PUTAIN DE GOÛT FAISANDÉ qui envahit ses narines, inonde son corps fatigué. Elle déglutit. Ça brûle dans sa bouche.
Emjie lève la tête, son reflet dans le miroir. Ses cernes ont viré jaune cadavre. Non, pas cadavre : vaseline périmée, plutôt. Elle approche sa main, souffle, puis inspire par le nez. Toujours ce même goût de moisi. La saveur du sang dans sa bouche, métallique. Elle a frotté trop fort.
Alors Emjie attend, le regard fixe.
Aller au bout de cette tristesse qui perce ses pupilles.
Ça vient…
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Bon, donc je les écoutais me parler du bois, et puis des poignées – métal ou laiton, chêne ou châtaigner ? Comme si je choisissais des étagères Billy chez Ikea, tu sais les trucs bas de gamme, là. Et c’était tellement bizarre, d’être à la fois dans le concret – quelle plaque on prend, qu’est-ce qu’on marque dessus – à maman et papa ou à mon père et ma mère. Des détails aussi cons que ça, tu vois. Genre, je me rappelle, Balou qui me demande, pour le marbre, tu préfères gris ou rose… Que des choses hyper matérielles. Alors qu’en réalité, on parlait en permanence de deux êtres abstraits, deux absences. Oui c’est ça. Mes parents, pfft. Envolés. Deux manques intangibles.
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Elle part demain à l'aube. Aube.Aubrac. On verra bien.
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Vidéo de Guillaume Nail
Mon interview de Guillaume Nail pour son roman On ne se baigne pas dans la Loire paru aux Editions Denoël.
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