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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je vous embarque à bord d'un train , plus précisément dans un de ses compartiments réservés aux femmes...
Là, Akhila qui s'apprête à prendre son indépendance, réfléchit à sa vie, consacrée, après la mort de son père à sa famille dont elle a assuré la subsistance en bonne fille aînée qu'elle est . Akhila s'est trop sacrifiée, Akhila a désormais 45 ans et a l'impression d'être passée à côté de la vie. C'est à dire "la vie d'une indienne", ce qui implique mari et enfantS. Dans cet endroit feutré, isolé du reste du monde, comme un confessionnal, entre deux lieux, , elle va interroger les autres dames du compartiment , lesquelles vont se raconter sans pudeur, après tout elles ne se reverront plus jamais !


Et si le procédé de narration est un peu malabile , Akhila pose une question, et hop, l'autre femme embraye sur sa vie ... On est très vite embarqué dans l'intimité de ces femmes pour le meilleur et pour le pire !
Et le pire est "costaud" ! La vie de ces femmes ne fait pas envie, elles passent directement de chez leurs parents à un mariage avec un inconnu... Et ça se passe bien, ou pas... Certains récits sont glaçants...
Toute la société repose sur le regard des autres, sur le "qu'en-dira-t-on", sur ce que pensent et peuvent colporter les voisins, sur la religion, sur les interdits (et ils sont nombreux , Akhila est brahmane) .
Si le père disparaît (ou le mari) la femme et les enfants se trouvent fort démunis. la protection masculine ne fonctionne plus...
Mais la protection a du bon parfois, car dans les rues et les campagnes, le danger rôde et le viol est courant et la fille déshonorée...
La protection a du bon aussi, quand le père décéde, son employeur propose un poste à un membre de la famille, la solidarité joue à fond...
Oui, ce pays peut-être compliqué pour les femmes , leurs droits sont balbutiants... mais Akhila a bien l'intention de prendre sa vie en main, d'éclore enfin ...
Et il est fascinant pour le lecteur ou la lectrice, de découvrir encore des choses sur ce pays si différent du nôtre. Et j'ai été embarquée, complétement, dans ce compartiment pour dames, me faisant du souci pour Margaret, Akhila, Sheela, Janaki, Prabha Devi... et toutes les âmes croisées en chemin...

Un joli voyage...
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Chers lecteurs, avez-vous eu déjà l'occasion de voyager en train et de vous retrouver enfermé dans un compartiment pour dames ? Bon, le mot « enfermé » n'est pas à prendre au pied de la lettre, dans son sens premier bien sûr. Disons plutôt que ce lieu confiné comme un huis-clos se prêtait, le temps d'un long voyage dans un train de nuit indien, à recueillir les confidences de quelques dames… Cette aventure m'est arrivée naguère en lisant le très beau récit d'Anita Nair, autrice indienne, récit au titre si bien nommé : Compartiment pour dames.
Akhila est employée aux impôts, quadragénaire, elle est la fille aînée d'une famille dont elle a la charge depuis le décès de son père. Prisonnière d'un carcan familial dont elle n'a jamais pu encore s'évader, elle se retrouve encore célibataire, vieille fille comme on dit là-bas, comme on le disait ici il n'y a pas encore si longtemps.
Elle a toujours été la fille, la soeur, la tante de quelqu'un, celle qui fait vivre la famille. Cette charge familiale ne lui a jamais laissé du temps pour elle. Mais aujourd'hui tout va changer…
Un jour elle décide presque sur un coup de tête de partir seule en voyage. Elle prend le train, achète un aller simple pour Kanyakumari, vous savez cette petite ville balnéaire du sud de l'Inde, et se trouve dans un compartiment avec cinq autres femmes.
Ke bonheur !
Dans l'intimité du sleeping – le fameux compartiment pour dames – qu'elle partage avec cinq autres compagnes, Akhila va oser poser la question qui la hante depuis longtemps : une femme a-t-elle vraiment besoin d'un homme pour être heureuse et épanouie ?
Poser cette question pourrait paraître saugrenu, d'autant plus que le récit se passe de nos jours. Mais voilà, nous sommes en Inde, une Inde demeurée archaïque par bien des aspects, à commencer par la condition des femmes, le poids des traditions, les carcans imposés par la religion mais aussi, il faut bien l'avouer, par une société faite encore par la loi des hommes, pour des hommes.
Entendre ces voix de femmes, c'est entendre aussi des récits de servitude, la parole muselée qui se libère dans la confidence étroite d'un sleeping.
Le temps d'un voyage de nuit, chaque femme va raconter son histoire comme un témoignage âpre et parfois douloureux. Et devant toutes ces vies exposées qui disent le renoncement, la frustration, parfois la révolte, Akhila va les entendre, les recueillir, en faire à son tour des modèles de réflexion.
Dans ce voyage en train de nuit, chers amis lecteurs, vous l'aurez compris, Anita Nair prend prétexte de ces récits pour nous parler de la condition féminine dans son pays et de thèmes qui lui sont chers : l'avortement, l'homosexualité, la pédophilie, la contraception… Ce sont autant de thèmes abordés par l'autrice ici, comme s'il s'agissait pour elle de sortir de la boîte de Pandore tous les tabous de son pays et de régler des comptes…
Compartiment pour dames est un livre délicieux, chaleureux, révoltant aussi, jamais lourd ni ostentatoire, qui nous ouvre le coeur de ces femmes indiennes dont je me suis senti très proche. J'ai aimé la bienveillance, la compassion qui s'en dégagent, j'ai aimé découvrir ici un texte fortement engagé sur le sort qui est réservé aujourd'hui encore aux femmes dans de nombreux pays du monde. Il faut bien reconnaître, qu'à ce titre, l'Inde ne détient pas à elle seule le monopole de l'innommable.
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Voici un roman étonnant pour les contrastes qu'il développe : un ton résolument moderne qui se heurte à chaque page aux traditions rigides de l'Inde contemporaine. L'héroïne, Akhila, en est d'ailleurs un exemple vivant : elle prend tous les jours le train pour aller travailler en banlieue mais ne prend aucune décision personnelle sans en référer à ses frères, elle qui a été élevée par ses parents dans l'idée que la femme est inférieure à l'homme...,et que son seul destin est dans le mariage.
Dans une société où une fille n'est qu'un tas "d'embêtements" car il faut lui constituer une dot, la rendre docile et bien élevée pour pouvoir la marier, être une femme, c'est toujours vivre par procuration. Certaines femmes indiennes rêvent devant la liberté supposée ou réelle des femmes occidentales, libérées de la tutelle des hommes. Mais comment adapter cette liberté en terre indienne, où le poids des castes et des traditions est un frein à l'émancipation?
A travers les confidences des ses compagnes de voyage, faites de renoncements, de frustrations et parfois de révoltes, Akhila recherche la réponse aux questions qu'elle se pose : un homme est-il indispensable au bonheur d'une femme ? Comment redevenir maitresse de son destin ?
Voilà donc un magnifique livre sur la condition des femmes en Inde.
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Être célibataire à quarante-cinq ans peut paraître anodin pour nous, sauf qu'en Inde, on a plutôt tendance à vous regarder de travers. C'est à la suite de la mort de son père qu'Akhila a arrêté ses études pour pouvoir travailler et subvenir aux besoins de la famille, et élever ses frères et soeurs. Toujours dévouée, elle n'a presque pas penser à elle et à ses besoins sauf une fois lorsqu'elle fait la connaissance d'Hari, mais leur chemin se sépareront à son initiative.
Lors d'un trajet en train, on découvre sa vie et celle des autres dames du compartiment. Chacune lui livre son point de vue sur le célibat de par leur expérience personnelle. Quel sera son choix? Va-t-elle décider de vivre sa vie en s'opposant aux valeurs traditionnelles indiennes?
L'écriture d'Anita Nair nous invite au voyage au travers le portrait croisé de ses femmes qui ont sacrifié leur vie pour les autres en raison du poids des traditions. Ce pays encore marqué par de nombreux tabous que l'auteur aborde subtilement ou frontalement dans ses livres tels que l'I.V.G., le port du préservatif ou les relations homosexuelles.
Là où le roman tient sa force c'est qu'il aurait pu être construit sous forme de nouvelles, mais Anita Nair a réussi à enchevêtrer le destin de ces femmes courageuses lors d'un trajet en train.
J'ai apprécié me replonger dans la culture indienne si riche de traditions et de respect des valeurs au détriment de leur choix personnels.
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Rencontre de six hindoues pour un voyage d'une nuit, une nuit de confidences.

C'est Akhila qui raconte, vieille fille malgré elle, du jour où au décès de son père, elle est devenue chef de famille, prisonnière d'un carcan familial dont elle espère encore s'évader.

La vie des femmes de différents milieux est intéressante, certaines brimées par le mari ou la famille mais d'autres ayant réussi à mener une vie indépendante, sans homme, sèment des germes d'espoir chez Akhila.

Le récit d'Anita Naïr séduira plus des femmes en questionnement que le vieux retraité que je suis et j'ai trouvé l'écriture un peu lourde.
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Ça se passe très loin, heureusement ( !!! ??? !!!) ; la lectrice et surtout le lecteur peut presque ( ??? !!!) se dire que tout ça n'arriverait pas chez nous.
Le contenu n'est pas surprenant au début : dans un train en Inde, six femmes se parlent, se racontent. Des chapitres intercalés permettent au lecteur d'en savoir plus sur leurs histoires. Elles sont de conditions sociales très différentes, de castes aussi même si seule la brahmane est identifiée comme telle, et rappelle combien c'est encore important. de la très jeune à la très âgée, l'impression initiale est que les femmes indiennes ne vivent qu'en fonction du regard des autres ; il y a des choses qui ne se font pas. Et surtout, la vie d'une femme n'a pour seul but que la satisfaction d'un homme, et accessoirement de la mère de celui-ci, souvent sous le même toit.
Ce qui est au début certitude est ensuite questionnement : dans quelle mesure une femme peut-elle vivre aussi pour elle-même ? Et même : peut-elle malgré le poids de la société et du regard de la famille et du voisinage, vivre sans homme ?
Ces histoires se mêlent habilement, et Anita Nair a une parole qui m'a mené, de la stupéfaction devant ces conditions sociales persistant aujourd'hui, à beaucoup d'empathie pour ses personnages et leur vécu. Ces femmes ne sont pas toutes admirables, mais ce sont des personnages justes (réels et bien décrits). Ce livre m'a touché, il m'a rappelé que nous les mâles pouvons être égoïstes, odieux et même criminels. Même ici.
Pour conclure positivement, j'ajoute que la construction du livre nous fait vivre quelques journées de la vie d'Akhila, que ses rencontres dans le train vont amener à une ouverture sur des possibles... que vous apprécierez sans doute en parcourant ce roman.
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Me too India, mais pas que...
Daté de 2001, ce roman est une plongée terrible dans le quotidien des femmes indiennes à travers le destin de plusieurs d'entre elles, d'âge et de classe sociale variés. le livre est à la fois un vrai roman qui pourrait évoquer les films à sketch d'autrefois en ce sens qu'il y a là un coté un peu artificiel et mécanique de la construction ( un chapitre pour raconter le destin du personnage principal, puis un autre pour une des passagères de son compartiment), mais, tout à la fois, l'histoire est passionnante, car les destins de ces femmes font vraiment réfléchir. Il me semble que ce livre a une portée littéraire, mais qu'il offre aussi une perspective sur une société indienne dont on a pu apprendre depuis à quel point elle est violente envers les femmes. Certains passages sont réellement puissants et marquants.
le livre ne se réduit toutefois pas à cela car c'est aussi un livre avec de belles pages sur la famille, la cuisine, les villes indiennes, les gares...
Un roman dépaysant et fort, dont le caractère un peu artificiel n'est pas un problème car on embarque bien volontiers, en tout bien tout honneur, dans ce compartiment pour dames.
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Je ne vais pas raconter l'histoire de ces femmes, et notamment Akhila, qui décident de leur vie. Qui ne veulent plus se laisser avoir par les traditions indiennes. Entre Akhila cheffe de famille après la mort de son père dont finalement personne ne se soucie, son rôle est d'aider sa mère et ensuite ses frères et soeurs. Mais elle connaît l'amour avec un homme plus jeune. Et prabha devi, et d'autres. le sort des femmes en Inde est dur, Il me fait penser à celui des femmes des pays musulmans. Mais au bout de la détresse et d'une tradition patriarcale, il y a la volonté de s'en sortir seule. L'amour n'étant pas l'attente d'un homme rédempteur mais de l'amour sinon rien, sans être dépendante. Magnifique lecture que je recommande !
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Après avoir passé des années à s'occuper de sa famille et sacrifié sa vie personnelle, Akhila décide de faire un long voyage en train. Dans le « compartiment des dames », elle va rencontrer cinq autres femmes qui vont partager leur histoire avec elle.

A travers ces portraits, c'est la condition des femmes en Inde que nous décrit Anita Nair. Bien que très différentes et issues de milieux variés, ces personnages vont se comprendre, au-delà des classes sociales dont elles sont issues et de leurs parcours de vie. C'est aussi leur quotidien dans un pays extrêmement patriarcal qu'elles vont partager.

(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Structure de récit qui ressemble finalement à des nouvelles, une pour chaque femme que l'on rencontre, avec la vie d'Akhila en fil rouge. Cela fonctionne, on est embarqué avec chacune. Je n'ai pu m'empêcher de penser à deux livres lus et appréciés aussi : "Ce qui nous sépare" d'Anne Collongues, construit de la même façon mais dans un RER français ainsi que "Les Vierges du paradis" de Barbara Wood, le lien étant ici la découverte de la vie dans un autre pays par le regard des femmes.

C'était très intéressant même si je pense qu'il faudrait lire d'autres livres se déroulant en Inde pour se faire un vrai avis. Jusqu'à quel point est-ce réellement la vie d'indiennes d'aujourd'hui ?

~ Challenge multidéfis 20 : nationalité jamais lue
~ Plumes fém. 2020 : se déroule en Inde
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