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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Auteur vilipendée en Inde pour avoir directement évoqué la sensualité féminine dans ses romans, Sreelakshmi se suicide en 1965. Quelque cinquante ans plus tard, la découverte fortuite d'un fragment de ses os, conservé comme une relique par son amant, réveille le fantôme de la jeune femme : au fur et à mesure que l'osselet passe de main en main, la disparue se retrouve à même d'observer et de commenter l'existence de plusieurs femmes dans l'Inde d'aujourd'hui.


En entrecroisant le destin de ces femmes séparées par un demi-siècle, le récit dessine peu à peu un motif qui se répète inlassablement au fil du temps : celui des drames de la condition féminine en Inde. Car, si la tentative d'émancipation de Sreelakshmi dans les années soixante peut paraître en avance sur son temps, force est de constater que les histoires des autres femmes et filles du roman jusqu'à nos jours ne sont que les multiples répliques d'un scenario quasi immuable. Discrimination à la naissance, difficulté d'accès à l'éducation et à la vie professionnelle, harcèlement et violences le plus souvent impunis continuent à marquer une société fortement attachée à des traditions et des conventions qui accordent aux hommes tout pouvoir sur les femmes.


Sur la base d'un parti-pris narratif parfaitement maîtrisé et au fil d'une narration fluide au style agréable qui sait tenir le lecteur en haleine tout en suscitant son émotion, Anita Nair dresse ainsi le triste constat d'une sorte de fatalité qui semble peser en Inde. Malgré tous les progrès de l'ère moderne, la condition féminine y demeure catastrophique. A l'instar des personnages de ce roman, quantité de femmes indiennes en paient le prix tous les jours.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Pourquoi Sreelakshmi s'est-elle suicidée? Chagrin d'amour, maladie, les rumeurs ont circulé mais nul n'a d'explication.
Auteure reconnue souvent vilipendée, universitaire et enseignante, Sreelakshmi affiche son célibat. Elle a 35 ans et être une femme libre, indépendante et l'afficher dans la société patriarcale du Kerala n'est pas chose aisée en 1965.
Est-ce si différent 50 ans plus tard?
Anita Nair évoque avec talent la condition féminine en Inde et dans le monde. Roman choral où tour à tour des voix de femmes ou celle d'une enfant s'élèvent pour dire qu'elles sont là, vivantes, qu'elles ont le droit au respect et à la considération de tous, que cesse enfin la discrimination , que l'accès à l'instruction soit paritaire, que harcèlement et violences faites aux femmes soient enfin proscrits.
Eternel combat du Nord au Sud, d'Est en Ouest servi par une plume de toute beauté , un roman nécessaire à toutes et à tous.

merci aux éditions De Borée pour ce partage.

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A.Nair représente la littérature féminine indienne depuis de nombreuses années, et ici encore elle donne à lire un bien joli roman . Toute l'histoire tourne autour d'un os, plus exactement un petit bout de phalange récupéré par un amant sur le bûcher funéraire d'une jeune femme suicidée,(on le sait dès la première page). Dit comme ça, s'est assez sinistre, mais en fait ce petit bout d'os devenu craie presque, va passer de main de femme en main de femme, comme on a une bricole dans la poche, sinon, qu'à chaque changement on apprend l'histoire de ces femmes, et toutes sont passionnantes.
S'y mêle bien sûr l'histoire première de la romancière suicidée, qui petite fille avait mangé une guêpe pensant manger une abeille et tout le miel de la ruche, mais c'est là l'art de l'auteur de nous faire "languir", son histoire avance doucement , entremêlée aux autres.
La condition féminine en Inde est bien décrite, en particulier dans le Kerala. S'y mêlent ,joie de vivre, modernité pas toujours facile, le poids des traditions.
Mon séjour à Bénarès(préféré à Vanarasi) n'est pas étranger à ce plaisir de lire des écrivains indiens, même après avoir lu le Mahabharata... mais c'est là une autre histoire.
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La mangeuse de guêpes est l'histoire très étrange d'une phalange volée du corps d'une suicidée par son amant et qui, après avoir été oubliée (l'os, pas la morte), va passer de mains en mains, de femmes, exclusivement. L'âme de la défunte, 50 ans après sa disparition, n'est toujours pas en paix, mais en peine, et elle flotte au-dessus de notre monde comme un fantôme insatisfait. de cet argument fort romanesque, Anita Nair, dont on connait le talent depuis longtemps, tire une succession de récits enchevêtrés, qui disent tous un peu/beaucoup de la condition féminine, aujourd'hui, en Inde. Au gré des allers et retours entre son héroïne, qui a choqué ses proches avant sa mort par ses écrits très "libérés", et d'autres figures féminines, dont une autre majeure, harcelée par un ancien amant, peut naître une certaine frustration du lecteur qui aurait voulu passer plus de temps avec les deux protagonistes essentielles du livre, celle du passé et celle du présent. La romancière a peut-être trop de destinées à raconter mais une fois compris ce passage incessant de l'une à une autre, l'on s'en accommode assez facilement, cela devient même un jeu amusant, bien que beaucoup d'histoires soient dramatiques, car il y a la quasi certitude que Anita Nair finira tôt ou tard par nous narrer la façon dont la femme à la phalange s'est ôtée la vie. La mangeuse de guêpes, outre son fort intérêt sociologique, est donc aussi un bon thriller sentimental et existentiel.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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En 1965, Sreelakshmi se suicide. La jeune écrivaine indienne a été beaucoup critiquée par ses contemporains pour avoir oser évoquer le désir féminin dans ses oeuvres. de plus, elle menait une vie de femme libérée et à contre-courant des moeurs de l'époque. Lors de sa crémation, son amant vole un morceau d'os, un bout de doigt, et le garde telle une relique enfermée dans une boite.
Cinquante ans plus tard, une petite fille trouve le reliquaire et libère alors l'âme et le secret de la jeune femme.
A partir de la petite fille, la relique va passer de main en main et révéler au lecteur l'histoire des personnes, hommes et femmes, qui font l'Inde d'aujourd'hui.
L'un des personnages principaux de ce roman est Urvashi, cette femme d'âge mûr qui, prise dans un mariage désormais sans passion, a pris un amant mais le regrette.
Anita Nair livre ici un roman laissant la part belle aux femmes comme elle l'avait fait dans Compartiments pour dames. Ce sont de belles histoires, comme un livre de contes, qui montrent un paysage varié et complexe de l'Inde.
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Originalité ! Sensibilité ! Deux mots qui définissent ce roman.

Le bout d'une phalange d'une suicidée, volé par son amant, sera au fil du temps, récupéré par diverses personnes : le dessein, et le lien, pour l'auteur d'introduire ses personnages; et l'opportunité pour le lecteur, de découvrir ces vies différentes, quasi exclusivement féminines.
Sreelakhmi, la mangeuse de guêpes au doigt dérobé, Urvashi, Maya, Liliana, Rupa, Brinda, Molly et Thérésa, Najma, Megha, sont les héroïnes --deux personnages féminins principaux autour desquels gravitent les autres--, dont nous suivons avidement la destinée; et qui révèlent la place de la femme dans la société indienne.

Car le thème du roman est la description de la condition féminine actuelle en Inde; et ces récits enchevêtrés, à la fois, distillent les informations et créent le suspense.
Nous découvrons avec le plus grand intérêt et plaisir réel, non seulement la vie de ces femmes, mais leurs aspirations, leurs luttes, les injustices parfois monstrueuses qu'elles subissent quotidiennement, tout autant que les moyens qu'elles utilisent pour les juguler, contourner, détourner, surmonter.
Narrations où se côtoient en toute intimité, les thèmes puissants de la liberté, du mariage, de l'amour, haine, dépendance, indépendance, viol, violence, croyances, foi, tentations, chagrin, crémation, …
Et nous comprenons rapidement qu'est, par ce biais, décrit le vécu propre de l'auteur.

Ce livre m'a re-transportée aux Indes où je suis allée il y a une quinzaine d'années.
Et je revoyais ces femmes héroïques, leur magnifique chevelure de jais nimbée de soleil, parées de leurs saris colorés, aux gestes mesurés certes, et inévitablement dominées, mais toujours animées de cette volonté d'exister et d'être reconnues en tant qu'être humain à part entière.
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🌺La mangeuse de guêpe🌺 d'Anita Nair.
- 358 pages. - 8,90€

« Le jour où je me suis donné la mort, il faisait un temps radieux. C'était un lundi. Un début de semaine. »

🐝Le suicide de Sreelakshmi donne le point de départ de ce livre. Cette femme intelligente, professeure en zoologie et écrivaine a osé parler du désir féminin, ça va malheureusement causé sa perte et l'os de son index va être le fil conducteur de ce roman.

🐝A travers plusieurs destins de femmes, l'auteure parle du dysfonctionnement de la condition des femmes, de leurs désirs de liberté, de choix de vie.

🐝Des histoires de vie passionnantes, touchantes, déchirantes, où règnent parfois le mépris, l'injustice et la méchanceté. Des femmes qui cherchent leurs places dans la société, qui crient et souffrent à l'intérieur de leurs corps, qui sont bloqués par des coutumes et leur famille.

🐝Des personnages bien travaillés, des femmes et des hommes attachants. Un roman bouleversant, touchant, qui prends aux tripes et qui a réussi à me mettre les larmes aux yeux.

🐝Chaque femme a son destin, je vous invite à suivre la vie de Megha, d'Urvashi, Najma, Thérèse et Molly, Maya et son fils Naveen et bien d'autres.
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j'ai beaucoup aimé ce livre ces portraits de femmes surtout de femmes ayant vécu
Certaines font échos à mon expérience même si ce n'est pas le. même pays la même culture
Les questionnements de femmes sont ils universels ? Je ne connaissais pas cette auteure mais j'aime son écriture
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