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Si le moteur de votre lecture est l'histoire d'amour entre les 2 protagonistes, vous passerez à côté de l'essentiel : L'ivresse de la danse, des couleurs et des odeurs de l'Inde Installez-vous confortablement et laissez-vous porter.
le Kathakali, danse indienne, vous ouvrira les mystères des neuf visages du coeur. le personnage de Koman est une merveille de retenue, de passion, le feu et la glace, tel un danseur en équilibre transcendé par son art. le temps de la danse est le temps de la vie. Tout le reste n'est que mirage...


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Les neuf visages du coeur est un magnifique roman choral à trois voix d'Anita Nair dédié au kathakali, cette danse théâtrale du Kerala, réservée principalement aux hommes qui, lourdement maquillés et costumés, interprètent en musique pendant toute une nuit des personnages divins, masculins ou féminins, nobles ou démoniaques, issus des immenses épopées hindoues que sont le Mahabharata ou le Ramayana.

Chris, un jeune écrivain anglais, se rend au Kérala pour y rencontrer Koman, un célèbre danseur de kathakali et l'interroger sur sa vie passée, afin d'y puiser la matière d'un de ses futurs livres. Chris s'installe à l'hôtel tenu par Shyam et son épouse Radha, la nièce de Koman. Radha est incapable de rendre à Shyam l'amour qu'il lui porte et l'arrivée de Chris va très vite bouleverser le frêle équilibre de leur mariage. Tandis que Koman se raconte peu à peu à Chris et Radha, les deux jeunes gens tombent amoureux, au grand désespoir de Shyam qui assiste impuissant au délitement de son couple.

La construction du roman est admirable : ouvrant avec une délicate poésie chaque chapitre sur une des neuf émotions qu'un danseur de kathakali doit savoir interpréter avec son visage, Anita Nair nous fait vivre toutes les passions qui agitent chacun des personnages de ce triangle amoureux. Pour des yeux européens, il est sans aucun doute difficile d'apprécier, sans même parler de comprendre, un spectacle de kathakali qui se rapproche bien plus d'un art théâtral d'une durée interminable que d'une danse. Il nous sera plus facile de nous extasier sur la grâce, la beauté et le talent des danseuses d'un spectacle de baratha natyam. Pourtant, par la voix de Koman, la romancière réussit à nous faire toucher du doigt toute la complexité et la richesse de l'art du kathakali, les années d'apprentissage nécessaires, la dure exigence à laquelle les danseurs soumettent leurs corps pour incarner, pour être - et surtout pas "jouer" - Krishna, Dharmaputra, ou Draupadi la fille d'un roi.

Un grand coup de coeur !

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Chris arrive en Inde sous le prétexte d'écrire un livre et dans le but de rencontrer Koman, un célèbre danseur. Radha et Shyam, enfermés dans un mariage insatisfaisant, vont voir leur relation se désagréger un peu plus du fait de sa présence.

Nous sommes ici dans un roman se déroulant sur deux temporalités: le présent, dans lequel se noue un triangle amoureux entre Chris, Radha et Shyam, sous les yeux de Koman; le passé de Koman et de sa famille, qui nous est raconté par celui-ci, sur une grande partie du 20e siècle.

Les « neuf visages du coeur » du titre sont les expressions que doivent figurer les danseurs de kathakali, dont Koman est un célèbre artiste, lors de leurs représentations. Chaque chapitre porte le nom d'une de ces émotions, qui nous est expliquée et est mise en rapport avec les évènements dont on va nous parler.

Dans chacun de ces (longs) chapitres, les personnages vont tour à tour prendre la parole pour nous raconter leurs histoires, nous exposer leurs pensées et leurs sentiments. A chaque changement de point de vue, le nom du protagoniste que l'on va suivre est indiqué, mais même sans cela, il serait facile de savoir qui parle, l'autrice ayant donné à chacun sa propre façon de s'exprimer (il n'y a que dans le dernier chapitre que j'ai eu du mal à différencier deux d'entre eux dans la façon de raconter).

L'accent mis sur la danse et l'aspect historique sont les points forts du roman. La critique de l'ignorance des touristes est également intéressante.

Si ce roman se retrouve malgré tout dans un billet sur mes lectures oubliables, c'est que je me suis beaucoup ennuyée. Je n'ai pas apprécié les personnages et les relations entre eux, alors que c'est ce qui forme la trame de l'intrigue. Leurs atermoiements amoureux m'ont plus agacée qu'émue ou intéressée. du coup j'ai trouvé le temps très long, j'avais l'impression que je ne verrais jamais la fin de ces presque 600 pages… Si je n'avais pas voulu en apprendre plus sur le kathakali, dont je n'avais jamais entendu parler avant d'ouvrir ce livre, j'aurais abandonné ma lecture. Une fois refermé, je me demande si ça valait bien la peine que je m'accroche jusqu'au bout.

Malgré tout, ça n'en fait pas un mauvais livre. Si vous aimez les histoires qui se penchent sur les relations amoureuses compliquées et les sentiments des personnages, le tout dans un contexte dépaysant, c'est un roman qui pourrait vous plaire.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Chris arrive en Inde où il est accueilli par Shyam, Radha et Koman.
Les narrateurs tout au long de ce roman seront les trois derniers. La voix de Chris est inaudible et pourtant il est important dans l'intrigue.
Radha a une trentaine d'années et est mariée depuis 8 ans à Shyam. le lecteur sent tout de suite que son mariage avec Shyam ne la rend pas heureuse. Elle méprise son mari, trop matérialiste à ses yeux.
Shyam, le mari, est le propriétaire de l'hôtel où Chris a choisi de rester pendant deux mois, le temps de rédiger un livre sur le troisième personnage Koman.
Koman est sexagénaire et est célèbre en Inde dans le domaine du Kathakali : une danse traditionnelle très appréciée en Inde mais peu connue en Occident.
Ce roman alterne entre le présent et le passé de Koman en commençant en 1937 avant la naissance de Koman puis sa naissance, son enfance et ses débuts dans le Kathakali.

Il y a donc alternance de 3 points de vue et de plusieurs époques : Shyam, jaloux de Chris, sent que Radha lui échappe, Radha tombe amoureuse de Chris et Koman observe le trio et se remémore son enfance.
L'alternance passé présent est régulière et je dois dire que la partie « passé » m'a totalement captivée alors que la partie « moderne » est moins intéressante (plus attendue sur l'usure d'un couple et l'adultère )
Comme Chris n'est pas un des narrateurs on se demande ce qu'il pense de tout cela.

Une lecture en demi teinte donc : passionnante par moment – la rencontre de Sethu, le père (hindou) de Koman avec Saadya (musulmane) est magnifique – et assez convenue par d'autres. Rien que pour la découverte du Kathakali, danse exclusivement masculine, ce livre vaut le déplacement.
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Une danse sacrée...
Voilà le fil conducteur d'un roman magnifique, d'une histoire de l'amour sur plusieurs générations.
Oui, une histoire de l'amour et non pas D'amour.
Tout ça sur une partition indienne, bercée par la musique des sentiments, les différentes strates du sentiment amoureux et surtout, rythmée par les pas de danse du danseur de Kathakali, lui-même investi, habité, sacralisé par le pandémonium, le monde des dieux, déesses et héros indiens, lorsqu'il invoque les neufs visages du coeur:
Srigaram l'amour,
Hasyam la joie,
Karunam le chagrin,
Raudram la fureur,
Viram le courage,
Bhayanakam la peur,
Bibhatsam le dégoût,
Adbhutam l'émerveillement et
enfin Shantam la sérénité.
Anita Nair nous fait découvrir un art sans équivalent pour nous Européens mais nous retrouvons à chaque étapes de ces neufs visages du coeur quelque chose d'universel et d'intemporel.
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Ce roman est construit très habilement: un prologue, neuf chapitres, un épilogue. Les personnages prennent la parole dans ce cadre préétabli. Chris, écrivain britannique, souhaite écrire une biographie de l'Oncle, Koman, ancien danseur de kathakali. Shyam l'accueille dans un bungalow de son hôtel. Chris et Rhada, la femme de Shyam, vont vivre une aventure passionnée.

Se mêlent l'intrigue amoureuse de Chris et Rhada, le récit de la vie de l'Oncle, l'échec du mariage de Shyam. Koman, évoque les mythes de l'Hindouisme, les héros du Ramayana qu'il a incarné. Ces récits s'intègrent dans les aventures modernes. Cette polyphonie donne un roman d'une grande richesse :
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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On pourrait aussi donner ce titre : les 9 émotions du Kathakali car c'est de cet art, de théâtre dansé originaire de la province du Kérala dont il est question dans ce superbe roman.
Toutes les émotions qui sont traduites dans cet art sont aussi toutes les facettes d'un amour difficile entre une jeune indienne mariée et son amant occidental.
On vit à travers tous les personnages : Radha la femme, Shyam, son mari, Chris son amant écrivain voyageur, et Koman son oncle, danseur de Kathakali.
Et toutes les subtilités du jeu des danseur , toutes les nuances des caractères sont décrites avec minutie et délicatesse.
De page en page on décode un peu plus l'Inde aux mille visages, le poids des traditions laïques ou religieuses, la condition féminine et par petites touches, l'auteure distille le cheminement de cet amour, la superposition de ces vies.
Un bel hymne à l'Inde et à son art de la danse.
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Le point de départ de l'histoire est l'arrivée d'un journaliste étranger dans un centre hôtelier du Kerala, au sud de l'Inde. Il vient faire un reportage sur un ancien danseur de Kathakali, art ancestral qui se situe entre la danse et le théâtre. le danseur, prénommé Koman, est l'oncle par alliance du propriétaire de l'hôtel. L'arrivée du journaliste va semer le trouble dans le couple formé par l'hotelier et sa femme.
le Kathakali met en scène les neufs visages du coeur humain : amour, mépris, chagrin, fureur, courage, peur, dégoût, émerveillement.

Neuf visages, neuf chapitres.

C'est le troisième voyage littéraire en Inde que je fais cette année : après Compartiment pour dames, j'ai lu Nocturne indien. Ce troisième voyage est je crois le plus beau, le plus profond. Anita Nair est une grande conteuse !

C'est un très beau roman qui explore de façon très profonde les sentiments humains. L'histoire se passe en Inde, mais elle pourrait se situer ailleurs finalement, les sentiments humains sont universels, c'est le contexte qui change.

Ce livre nous offre également une très intéressante réflexion sur l'art, au travers de l'histoire de Koman, danseur indien. Son parcours d'artiste est passionnant à suivre : L'apprentissage difficile d'un art exigeant, les sacrifices, les doutes, le regard des critiques mais aussi l'immense satisfaction de vivre à fond sa passion.

Si vous souhaitez lire ce roman prévoyez d'avoir un peu de temps devant vous car il est très dense. L'idéal, à mon sens, est de faire une pause entre chaque chapitre

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Un voyage au Kerala (un des états du sud de l'Inde), au pays du kathakali, sorte de théâtre dansé traditionnel représentant les scènes de la mythologie hindoue. Chris, un écrivain joueur de violoncelle, est venu à la rencontre de Koman (l'Oncle), un célèbre interprète de ce spectacle total, qui touche autant au corporel qu'au spirituel. Koman va petit à petit lui raconter sa vie et celle de ses proches, en la mêlant inextricablement aux scènes qu'il a interprétées tout au long de sa carrière. Un mystère plane autour de ces deux personnages, qui éprouvent une étrange attirance l'un pour l'autre malgré l'éloignement de leurs cultures. Chris va tomber amoureux de la nièce de Koman, Radha, qui s'ennuie très fort dans les bras de son mari, un homme d'affaires trop avide de richesses matérielles et peu attiré par le spirituel et la culture. Anita Nair joue sur les contrastes entre les multiples facettes de ces personnages, partagés entre modernité et tradition, entre désir et réalité. Ce roman psychologique, à la construction particulièrement soignée, se lit en fait comme un roman policier, tant on est avide de connaître la face cachée des personnages, de leur passé, qui se dévoile petit à petit pour le plus grand bonheur du lecteur. Une réussite...
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A la suite d'une conversation où j'ai dit avoir vraiment beaucoup aimé « Shantaram » de Gregory David Roberts on m'a conseillé de lire « les neufs visages du coeur » pour me replonger dans l'univers de l'Inde.
J'ai commencé par avoir du mal à rentrer dans l'histoire et petit à petit la découverte de la vie de Koman, danseur de Kathakali, m'a intéressé. Toutes les descriptions de la vie des danseurs, leur interprétation des personnages des légendes indous est captivante. Mais le vaudeville indou qui traine en longueur, les histoires d'amour contrariées qui rythment le roman ont caché mon plaisir. Je me suis demandé plusieurs fois si je n'allais pas stopper ma lecture. C'est Koman avec son approche de la vie et de son art qui m'ont fait aller jusqu'au bout.
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