Quand viennent les cyclones : ou le chaos que les non-dits génèrent quand ils éclatent en pleine lumière. Ou la détresse d'une femme dépendante financièrement et socialement quand son mari la quitte. Ou la détresse d'un père quand sa fille paye un prix terrible pour son engagement féministe.
Vu le titre, je m'attendais à de véritables ravages, de la haine, de la destruction, des drames. En fin de compte, ce n'était qu'un mauvais coup de vent, une épreuve difficile qui met les familles à rude épreuve, mais que tout un chacun est susceptible de vivre. Arrivée à la fin du roman, j'ai eu un goût de « tout ça pour ça » ?
Malgré tout, je me suis beaucoup attachée à ces personnages empêtrés dans des rôles qui ne leur conviennent pas. Hommes comme femmes, les traditions indiennes ont des attentes précises que chacun se doit de remplir dans l'ordre – et malheur à celui qui oserait y déroger. J'ai adoré les descriptions de ce pays que je ne connais pas, l'ambiance pesante de la saison sèche, les tensions révélatrices, les liens familiaux complexes… Par petites touches,
Anita Nair dévoile ses protagonistes : leurs attentes, leur passé, leurs drames et leurs orgueils. Une écriture subtile, qui fait des allers-retours entre plusieurs temporalités pour révéler en douceur une intrigue de plus en plus complexe.
Mais comme je le disais plus haut, et même si j'ai été touchée par la profonde humanité qui émane de tous ces personnages, je m'attendais à plus. 500 pages, c'est long pour une histoire somme toute aussi banale.
Mais peut-être est-ce mon regard européen ? Sûrement qu'en Inde il est impensable, quand on est une femme divorcée, de trouver un travail, de refaire sa vie et de garder la tête haute. Ce que vit Meera ressemblerait beaucoup plus à une authentique catastrophe pour une femme indienne qui n'a pas le droit de vivre pour elle-même.