Avec ce premier roman,
Anita Nair nous emmène dans sa région natale, au Malabar, dans le village fictif de Kaikurussi, petit hameau perdu au bout d'une route au milieu des collines et rizières qui ondulent à perte de vue. C'est là que revient Mukundan pour y couler une retraite qu'il espère paisible. Mais Mukundan est hanté par les fantômes de sa défunte mère qu'il se reproche de n'avoir pas su protéger de son père, un homme violent et tyrannique. Ses retrouvailles avec les villageois lui font aussi comprendre qu'il n'est pas forcément le bienvenu et Mukundan déchante rapidement.
Bhasi le peintre, un homme à la fois guérisseur des corps et des âmes, va lui faire prendre conscience qu'il peut se libérer de toutes ses entraves. En neuf mois symboliques, on assiste à la renaissance de Mukundan, ponctuée par des rencontres mêlées d'incompréhensions ou de quiproquos avec les villageois dont certains ont un destin qui évolue tragiquement.
Une fois encore, je suis séduite par l'écriture limpide et inspirée d'
Anita Nair. Ces mots font chanter les éléments et la beauté du Kerala car la romancière a le don de nous charmer avec sa manière de personnifier, d'incarner la nature, les éléments et les astres qu'il s'agisse de fruits, d'écorces, de la terre, du vent, de la lune ou du soleil.
Anita Nair insuffle de la vie dans l'inerte, une âme dans le règne végétal et toute cette poésie accompagne ses personnages au fil de leurs humeurs, mélancoliques, colériques ou apaisées.
Avec ce premier roman, une grande écrivaine était née.
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