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EAN : 9782702450796
232 pages
Le Masque (05/01/2022)
3.78/5   166 notes
Résumé :
Hervé est un homme ordinaire. Un voisin banal.
Un gentil mari sans histoires. Un retraité de soixante trois ans qui, pour tuer l’ennui, épie les autres depuis sa fenêtre ou erre dans les rues tranquilles d’Alfortville avec son chien, Billy. Et passe peut-être parfois une tête au Perroquet, le bistrot du coin.
Un jour, de nouveaux voisins emménagent au dessus de chez lui. Jeunes, beaux, riches, avec de magnifiques enfants. Ils sont tout ce qu’il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime cette phrase en haut de la couverture qui dit « Il n'y a pas de gens méchants, il n'y a que des gens malheureux ». C'était déjà écrit dans le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline : « Si les gens sont si méchants, c'est peut-être seulement parce qu'ils souffrent, mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs ».
Comprenez cela et l'indulgence, l'empathie, la tolérance devraient poindre le bout du nez. Cessons de juger trop vite, grattons et voyons donc.

Hervé est retraité, il vit en copropriété avec sa gentille épouse Elisabeth. Pour arrondir les fins de mois compliqués, Elisabeth donne des cours d'anglais. Pendant ce temps-là, Hervé picole un peu trop, fait des puzzles ou promène son bichon maltais Billie. Souvent c'est sûr il s'ennuie comme un rat mort. Et quand on s'ennuie qu'est ce qui se passe ? On rumine et ressasse. L'imagination s'en donne à coeur joie quand les journées sont grises et vides. L'équilibre déjà précaire d'Hervé va être mis à mal avec l'arrivée des nouveaux voisins de l'appartement du dessus. Hervé a l'oeil affûté et il remarque tout chez ses nouveaux voisins, les Kobon. Jeunesse, beauté, richesse, réussite familiale, professionnelle, sociale, ils ont et sont tout ce que Hervé n'a et n'est pas. Lui il est juste un gars ordinaire. Il vendait des pneus avant, c'est tout. Son appartement est miteux, usé, jaunit à l'image d'une vie passée à trépas. Alors ces nouveaux voisins, ils sont là pour le narguer, le rabaissé, l'humilier.

Audrey Najar signe un premier roman épatant sur l'escalade humaine d'un homme parmi tant d'autres. Un homme fragile, a l'imagination débordante. Un homme qui essuie plus de ratés que de réussites. Et puis vous savez, ces ratés on en a tous. On fait avec pour peu que personne ne vienne se pavaner en prince devant nous. Il n'y a rien de pire quand on se sent nul et tout petit que de voir les autres heureux. Ça nous donnerait presque envie de vomir tout ce bonheur guilleret devant nous. Hervé il en est là. Il ne voulait de mal à personne, il n'était pas bien méchant avec son petit Billie mais il ne fallait pas pousser trop près de lui des vies qui puent le bonheur à plein nez.

Deux éléments vont perturber et péricliter l'équilibre de cet homme. Deux événements qui je vous l'assure, écrits avec une telle acuité réaliste m'ont percutée tout autant qu'Hervé.

Il y a ce côté tellement vrai et plausible dans l'effondrement psychologique de cet homme que c'en est saisissant. Que ce soient les scènes extérieures ou les scènes qui tambourinent dans le cosmos de ce retraité, tout fait sens sans tomber dans le macabre, le glauque ou le sensationnel. C'est un livre qui dépoussière la vie d'un homme, d'un couple qui voulait juste vivre tranquille. Mais la vie est parfois taquine ou ingrate, là-haut ils ont plus d'un tour pour réveiller les petites gens.
Lien : https://coccinelledeslivres...
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Hervé a passé quarante ans à vendre des pneus. Maintenant qu'il est à la retraite depuis presque deux ans, ses journées s'écoulent très lentement, au bord de l'ennui. Il marche beaucoup, son chien, Billy, sur les talons. Fait des détours par le bar. Souvent. Sinon, c'est dans l'appartement qu'il habite, dans une copropriété d'Alfortville, qu'il s'en décapsule régulièrement. Sa femme, Élisabeth, continue à donner des cours d'anglais, histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards. Ce matin-là, alors qu'il discute avec Siméon, un voisin, la voisine leur apprend que Marie-Claire, qui habite juste au-dessus de chez lui, est décédée pendant la nuit. L'appartement ne tarde pas à être racheté et l'arrivée des nouveaux voisins, à grands coups de travaux bruyants, va perturber l'équilibre déjà fragile d'Hervé...

Hervé est un homme ordinaire. Pas méchant, apprécié par ses amis et le voisinage, aimé par sa femme, malgré son alcoolisme. Mais Hervé s'emmerde depuis qu'il est à la retraite. Il se sent inutile, marginal, se laisse aller... L'arrivée de nouveaux voisins fait ressurgir chez lui des sentiments étouffés : l'échec, l'humiliation, l'abandon, le malheur. Des sentiments qui, peu à peu, vont le conduire au drame. Car ces nouveaux voisins sont tout ce qu'il n'est pas et ce qu'il, secrètement, jalouse. Pour son premier roman, Audrey Najar dresse le portrait d'un homme amer, malheureux, déçu par la vie et à tout jamais blessé par ce qu'elle lui a pris. C'est en s'attardant sur quelques pans de sa vie passés que l'on comprend l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Et l'on assiste, impuissant, comme gardé à distance, au drame qui va venir. Un roman court mais terriblement prenant, une plume sobre mais brute, des mots juste posés.
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Ca , c'est un sacré roman noir , les amateurs , je vous le dis , et c'est présenté d'une façon superbement sinistre , vous pouvez me faire confiance .
La retraite , on en parle beaucoup en ce moment , mais lorsqu'elle arrive , que votre épouse travaille encore , que vous vous retrouvez toute la journée seul avec votre chien , seul fidèle entre les fidèles , c'est une nouvelle vie qui démarre , une vie qui vous exclut peu à peu du monde si vous n'y prenez pas garde .Ajoutez à cette sensation de vide qui s'impose de façon insidieuse , LE drame de votre vie , la perte de votre seul enfant , et vous comprendrez pourquoi le sympathique et dévoué Hervé se trouve une compagnie bien peu sûre , l'alcool ...
Heureusement , la voisine du dessus décède ( bon ,"heureusement" , je n'aurais pas dû dire ça ) et un nouveau couple s'installe .Un espoir pour Hervé ? Et la présidence des coopropriétaires de l'immeuble en prime ?
Le titre est excellemment choisi , " Ordinaire " , oui , tout est ordinaire .La retraite , ses avantages et inconvénients , la vie en collectivité ou presque , les échanges sincères ou sournois . C'est un long ruban de faits ordinaires qui se déroule sous nos yeux et il est parfois difficile de discerner le fiel qui glisse ses effets pervers , qui s'insinue comme dispensé avec un goutte à goutte qui accélère lentement mais sûrement ses effets .J'ai adoré .
Les personnages sont peu nombreux , on suit surtout Hervé , bien entendu plus anti-héros que héros , un être malheureux qui ...Les autres personnages méritent aussi notre attention et l'on risque bien de s'identifier ou d'identifier quelques traits ordinaires du caractère humain .Vous ? moi ? nous ? eux ? Une sacrée " belle " et impitoyable peinture de notre société actuelle .
La retraite ? La vie sociale ? Les rapports humains ? Tout y est .
C'est " sinistrement beau " , je le répête et j'insiste .
Allez , on garde le moral , hein . Parfois , il est bon que l'on nous mette les faits sous les yeux , le nez dans notre caca ...( c'est bien ORDINAIRE , cette expression .)
Aprés tout , ne pourrions - nous pas être Hervé ? Non , pas possible , je plaisante .Je ris , même ... mais NOIR .
Bonne soirée à tous et toutes , et à trés bientôt .
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Hervé, retraité depuis peu, a passé des décennies dans les pneus.
Les rechapés, les neufs, il en connaît un rayon sur les pneus.
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Mais depuis qu'il est inactif, c'est plutôt lui qui joue au bonhomme Michelin. En effet il a une nette tendance à s'empâter.
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Sa femme adorée, la femme de sa vie, celle sans qui il ne peut pas vivre, Elisabeth, travaille encore pour mettre du beurre dans les épinards. Les cours particuliers qu'elle dispense l'amènent à s'absenter toute la semaine.
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Et notre Hervé s'ennuie, se sent inutile, cherche vaguement des occupations, en plus de promener Billy, un bichon maltais blanc.
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Le couple vit dans une copropriété plutôt sympa, petits immeubles où tout le monde se connaît, s'apprécie.
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Mais la dame âgée du troisième étage décède, victime de deshydratation et très vite, son appartement est racheté par les Kobon, jeune couple avec trois enfants.
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Hervé et Elisabeth occupant le second étage, l'ambiance change drastiquement et après avoir subi les travaux entrepris par leurs nouveaux voisins, ils voient leur tranquillité menacée par la musique, les pas, les rires et cris des enfants.
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Et Hervé qui n'a rien à faire de ses journées tourne en rond, au propre et au figuré, mais surtout dans sa tête.
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Lui, l'enfant qui n'a jamais été aimé ni par ses parents ni par ses camarades de classe n'a plus que sa chère femme pour se raccrocher à la vie.
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Son épouse l'adore, mais entre sa plongée dans l'alcoolisme et sa paranoïa grandissante... non seulement le monde entier lui en veut mais en plus on veut lui prendre sa chère Elisabeth... une lente descente aux enfers commence pour le sexagénaire.
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C'est un roman très prenant, et pour un premier livre, l'auteure frappe très fort, sans avoir besoin d'effets spectaculaires.
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J'ai beaucoup aimé le style d'Audrey Najar, subtil mais efficace.
Les personnages sont parfaitement dessinés, leur psychologie fouillée, même si vue au travers des yeux du héros.
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Un excellent moment de lecture, pour lequel je remercie ma Magali.
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Voilà un roman extrêmement dérangeant, que je suis bien contente d'avoir terminé.
Hervé est retraité, et tandis que son épouse donne des cours d'Anglais, il s'ennuie un peu dans leur appartement. Il promène son chien, fait des puzzles, gratte des tickets de jeu au café du coin. Il boit en cachette aussi. Et il épie ses voisins, surtout la jeune famille qui vient de s'installer au-dessus de chez lui. Des Noirs. Et alors quelque chose commence à se détraquer dans la tête d'Hervé.

Sans être un polar, c'est un roman noir qui sonde les tréfonds de l'âme d'un brave gars pas si net que ça. Et c'est glaçant. On est pris entre pitié et dégoût envers Hervé.
Pour un premier roman, Audrey Najar fait preuve d'une maîtrise narrative impressionnante, et son histoire s'imprègne en nous comme un mauvais rêve. Un affreux sentiment d'oppression émane de ce récit : à force de détails troublants, l'auteur crée un sentiment de malaise croissant -et c'est drôlement bien fichu. Les chapitres sont courts et s'enchaînent fébrilement, on a envie de connaître la suite même si on la redoute, et le livre se lit très vite.

Tentés ? N'hésitez pas ! C'est le genre de roman qui fait baisser la température de quelques degrés ; tout aussi efficace et plus écolo qu'un climatiseur.
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
09 mai 2023
Dès l’ouverture du roman d’Audrey Najar, on devine que le bonheur n’est pas dans l’escalier de cette résidence d’apparence si paisible. Ni chez la concierge d’ailleurs, parce que le syndic a dû s’en séparer pour faire des économies. Aziz, peut-être ?
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Liberation
05 mai 2022
Avec son premier roman noir, Audrey Najar nous brosse le portrait d'un homme ordinaire que la vie va nourrir de rancœurs et frustrations, jusqu'à le pousser à tuer.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
La solidarité est un leurre, un conte de fées. L'individualisme règne. Il faut marcher sur les autres pour toucher du doigt les nuages.
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Il aimerait tant être comme elle, se dit-il encore, être à la hauteur juste de ses genoux, ses genoux ronds, lui donner raison de l’avoir choisi, lui, lui et pas l’autre. Il aimerait se jeter à ses pieds, lui demander pardon, pardon de lui avoir donné un fils parti trop tôt et trop vite. Pardon d’être jaloux et lâche, d’être con, minable, pauvre et raté. Pardon d’être vieux, pardon d’être fou bientôt, pardon d’être sale parfois, d’être flemmard souvent. Pardon de l’aimer trop, à l’étouffer, elle, la plante grimpante qui cherche le soleil, la lumière, la vie quand il s’entortille autour d’elle pour vivre un peu en même temps, par procuration.
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Dormir sans penser au travail, à ce qui suit. Regarder les enfants faire des châteaux de sable avec leurs parents agenouillés, et les ados se jeter sur leurs bodyboards dans l’eau bleu marine. S’endormir côte à côte, attraper un coup de soleil, remplir sa tête du cri des mouettes, du cri des vagues.
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Elle ne sait pas que la vie peut basculer en un claquement de doigts, quand elle le décide, qu’il ne faut jamais, jamais, se laisser aller à croire qu’on peut être tranquille. Non, toujours être sur ses gardes, en position de défense.
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Manuela baisse les yeux, c'est ce qu'on doit faire dans ces cas-là. En cas de deuil, on baisse les yeux. On compte les cailloux, on n'a plus le droit au ciel. Le ciel, c'est pour les anges et les oiseaux.
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