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Critique de Aela


Harry, c'est le comédien Harry Bauer, qui a eu une très belle carrière dans les années 30 et qui avait même tourné un film à Berlin. On a pu le voir dans le "Golgotha" de Julien Duvivier, "Un grand amour de Beethoven" d'Abel Gance, "Tarass Boulba" d'Alexis Granowsky "Crime et châtiment" de Pierre Chenal, "Les misérables" de Raymond Bernard. Une carrière très prometteuse.

Franz, c'est l'abbé Franz Stock, recteur de la mission catholique allemande à Paris, également aumônier dans les prisons. Franz assistait les prisonniers détenus par la Gestapo et c'est dans la prison du Cherche-Midi qu'il va rencontrer l'acteur Harry Bauer, détenu car dénoncé comme juif.

Des soupçons pèsent sur lui; on lui reproche ses liens familiaux, sa fille Loëna, mariée à un homme d'affaires juif établi à Oran. On l'accuse aussi d'espionnage. On le suspecte également d'avoir épousé en secondes noces une femme juive, Rebecca Behar, de son nom d'actrice, pourtant d'origine ottomane, donc musulmane.

L'abbé Franz Stock va tout faire pour libérer le comédien. Il va être assisté par Emilie, jeune étudiante qui a des liens secrets avec la Résistance.
Il va essayer aussi de faire libérer l'épouse d'Harry Bauer, détenue aussi.
Sa démarche, très difficile, va le mener à rencontrer successivement Paul Sézille, le responsable de l'abominable IEQJ, Institut d'étude des questions juives, et aussi le commandant en chef des forces d'occupation en France, le général Carl-Heinrich von Stülpnagel.
Il va rencontrer également Otto Abetz, autrefois proche des mouvements pacifistes avant de faire allégeance au Reich dont il deviendra ensuite l'ambassadeur dans l'Hexagone.

L'abbé Stock prend beaucoup de risques en se démenant pour essayer de faire libérer le comédien et sa femme.
Ses efforts répétés le rendent suspect aux yeux de sa hiérarchie. En effet les autorités nazies n'étaient pas tendres avec ceux qu'on jugeait trop indulgents envers l'ennemi. Ainsi un aumonier, Theodor Loevenich avait été précédemment démis de ses fonctions et envoyé sur le front russe!
C'est un magnifique récit plein d'humanité et de spiritualité que nous avons ici.
L'abbé Franz Stock mérite le titre de "juste" et un procès en béatification est d'ailleurs ouvert depuis 2009.
Emmanuel Macron lui-même lui a rendu hommage en janvier 2018. Celui qu'on appelait "l'archange des prisons" allait même jusqu'à glisser des messages codés au détenu pendant qu'il récitait les prières.

Ce magnifique récit plein d'humanité et de spiritualité m'a fait découvrir l'écrivain libanais Alexandre Najjar qui restitue à merveille l'atmosphère trouble du temps de l'Occupation.
Né au Liban en 1967, Alexnandre Najjar est l'auteur de plus de trente livres traduits dans douze langues, dont le "Roman de Beyrouth", "le Dictionnaire amoureux du Liban", "L'Ecole de la guerre" et "Berlin 36".
Il a obtenu la première Bourse de l'écrivain de la Fondation Lagardère, le prix Méditerranée et le prix Hervé Deluen de l'Académie française pour son action en faveur de la francophonie. Avocat, il dirige aussi L'Orient littéraire.
Un livre qu'on ne lâche pas d'un bout à l'autre du récit!!
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