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EAN : 9791037107435
128 pages
La Table ronde (21/03/2020)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Un père, une mère, six enfants. Avocat réputé, ténor du barreau de Beyrouth, le père plaide avec une rare éloquence. Dans l'exercice de sa profession, la parole est d'or. Son travail est sa vie. Il est craint, suit une discipline militaire, impose la gymnastique à ses enfants, les punit sévèrement lorsqu'ils transgressent les règles. Pourtant, derrière cette rigueur, se cache un homme affectueux, pétri d'humour, curieux de tout, à l'optimisme contagieux. Soudain, c'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tout petit livre (126 pages) est un véritable hommage, une déclaration d𠆚mour d’un fils à son père. Alexandre Najjar, puisqu’il s𠆚git bien de son père, nous dit toute l�miration qu’il a pour l’homme, le père, le mari, l𠆚mi, l𠆚vocat, le ténor comme il était surnommé. Son père, celui qui lui apprit tant, qui lui transmit ses valeurs (la patrie, le travail et la famille) était reconnu professionnellement pour son expérience, son sérieux et sa probité. Workaholic, il est impossible de dissocier l𠆚vocat du père, mais c𠆞st bien la même personne qui fit preuve de rigueur, de dureté, d𠆚utorité mais aussi de tendresse et de fierté envers ses six enfants, ce qui fait dire à cet aîné devenu avocat et écrivain (entre autre) qu’il eut une enfance heureuse.
Cette enfance est racontée avec une grande sincérité, beaucoup de délicatesse et dans une langue d’une maîtrise extraordinaire, acquise grâce à ses nombreuses lectures, mêmes les plus « subversives » (Albert Camus, dixit son père !!). On traverse les périodes à force d𠆚necdotes et de souvenirs plus émouvants les uns que les autres et on ne peut évidemment échapper à la guerre civile qu𠆚 connue le pays durant plus de quinze ans. La grande maison, lieu de réunion de la famille au sens élargi du terme, fut détruite mais tel le cèdre planté le jour de la naissance d𠆚lexandre, la famille résiste et le père garde espoir « Demain la paix viendra, et je dois être prêt. »
Alexandre Najjar nous raconte ce père avec finesse et volupté. À la lecture de cette petite pépite littéraire, je n𠆚i qu’une envie, découvrir la version féminine et maternelle, écrite onze ans après «(« Mimosa »).
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Alexandre Najjar est né en 1967 à Beyrouth. Dans ce récit dédié à sa mère, c'est son père qu'il nous présente. Né en 1923, au lendemain de la proclamation du Grand Liban, ce père est à lui seul un précieux témoin de l'histoire de son pays puisqu'il a "tout connu : le Mandat français, l'Indépendance de 1943, la Belle Époque (les années cinquante et soixante ), la guerre, l'occupation. le Liban est, en quelque sorte, son ami, son complice, son confident". Malgré tout, c'est également un fervent francophile, maîtrisant parfaitement la langue de Molière, bien que son nom de famille, "najjar" soit arabe, (cela veut dire "menuisier"). Un joli résumé du Liban à lui seul, je trouve. Ce père voue une admiration sans bornes à Bonaparte (sans doute à cause d'ancêtres corses !), mais aussi à De Gaulle. Bourreau de travail, avocat passionné et perfectionniste, il passait des heures enfermé dans son bureau à écrire. L'injustice le révoltait. Spécialisé en droit maritime, il etait surnommé "Amir al bihar" ("l'Armiral"), mais ses plaidoiries lui valurent le surnom de "ténor".



Le ténor en impose ! C'est un homme de principes et de valeurs : patrie, travail, famille. Marié sur le tard à 43 ans à une femme de... 26 ans, père de quatre enfants, on devine derrière l'homme austère et ce qu'on appellerait ici " vieille France", un être généreux, esthète, épicurien à sa façon, et drôle . Sa maison, c'était tout ! Quand Alexandre est né, il planta un Cèdre (le symbole du Liban) dans le jardin. "C'est donc qu'il m'aimait autant que son pays" déclare l'auteur. On n'en doute pas et son fils lui rend merveilleusement son amour dans ce portrait magnifique. On s'attache au personnage. On sourit quand il réprimande ses enfants et surprenant Alexandre à lire une lecture indécente : Camus ! Menant sa tribu d'un pas militaire (tous debouts à 7h pour une séance de "culture physique" et pas de foot, hein, du moins pas tout de suite...), il aimait aussi les bons plats du pays : taboulé, foul (fèves à l'huile), batenjen me'lé (tranches d'aubergines frites - miam !, poissons. Hors de sa vue pizzas et hamburgers !! Ah !, et la coupe de cheveux : hors de question qu'un poil dépasse sous peine d'être un "khanfouss" (mouton très frisé) ! Dire à son fils qu'il ressemblait à Mireille Mathieu était la solution pour qu'il aille chez le coiffeur. 😂



Bien évidemment, Alexandre Najjar va vous parler de la guerre civile, de la fuite hors de la maison, ravagée par les obus et les tirs, pillée par les miliciens. Pourtant... rien n'aura raison du cèdre ! Même pas Tsahal qui pilonne le Liban à la moindre provocation du Hezbollah.



J'ai aimé ce père ! J'ai aimé le Liban à travers ses yeux. J'ai adoré la plume de son fils qui brosse un portrait très attachant, avec beaucoup d'humour et d'amour. C'est un livre magnifique, très émouvant. On le termine au bord des larmes. J'avoue : je l'ai lu deux fois ! L'émotion est intacte. ❤


Coup de coeur .
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je savais à présent. Rien, des aubades paternelles, ne m’était plus étranger. Qu’avaient-elles en commun ? L’amour - de l’amante, de la mère, de la grand-mère - mais aussi la tendresse et la nostalgie…Mon père était donc un romantique. Ses chansons l’avaient trahi.
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Ils furent de véritables « chefs ». Aux yeux de mon père, tout était dans ce mot : « chef ». Il signifiait à la fois la volonté, la maîtrise de soi, la discipline et l’aptitude à commander.
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Parfois pendant notre promenade nocturne, le ténor lève la tête vers le ciel. Il fixe l’espace, les étoiles, là où tout est silence. Aspire-t-il au départ ? Attend-il l’ultime signal ? Je lui baise la main. Reste, p’pa, reste. L’absence de ta voix n’est rien à côté de ta présence. Et l’amour qu’on lit dans tes yeux est plus puissant que le silence qui a scellé tes lèvres !
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« La plus grande charité envers les morts qui nous sont chers est de faire ce qu’ils souhaiteraient que nous fissions s’ils étaient encore en ce monde. » Pascal
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Videos de Alexandre Najjar (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Najjar
A l'occasion du "Livre sur la Place" 2021 à Nancy, Alexandre Najjar vous présente son ouvrage "Le syndrome de Beyrouth" aux éditions Plon. Rentrée littéraire automne 2021.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2542178/alexandre-najjar-le-syndrome-de-beyrouth
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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