Aya Nakahara, auteure de Lovely Complex, Courage Nako et Berry Dynamite, signe son retour en France avec un nouveau titre décalé mais adressé, cette fois, à un public plus âgé.
Please Love Me suit les péripéties de Michiko, jeune femme de 29 ans au chômage. Alors qu'elle se pensait au fond du gouffre, se voyant constamment claquer la porte au nez par de nombreux employeurs au vu de son âge avancé et son peu de diplômes, Michiko rencontre son ancien chef de service. Celui-ci lui offre un travail à temps partiel dans son tout nouveau restaurant. Malgré ses réserves, la jeune femme accepte. Elle découvrira alors une tout autre facette de ce jeune homme qu'elle ne voyait que comme un tyran.
Au Japon, cette série fait un carton dans le magazine You des éditions Shueisha dont le septième tome relié est sorti fin août 2015. En France, ce sont les éditions Delcourt qui font paraître ce manga dont le deuxième tome est prévu pour le 18 novembre 2015.
Une entrée en matière difficile.
Aya Nakahara est connue pour ses séries humoristiques et dynamiques. Mais le premier chapitre de Please Love Me ne met cependant pas le lecteur dans cette ambiance. Il nous présente plutôt une triste réalité. le lecteur peine à entrer dans l'histoire qui piétine pendant plusieurs pages.
le personnage de Michiko pourrait se rapprocher d'un certain lectorat ; bientôt la trentaine, sans enfant, fréquentant un jeune homme qui ne souhaite pas se marier et venant tout juste de perdre son travail. A notre époque, ce genre de situation n'est plus aussi inconcevable qu'il y a cinquante ans et touche une population de plus en plus large (au Japon également). D'autres josei abordent également ces thématiques, tel que Totsuzen desu ga, Kekkon shimasu (titre encore inédit en France) qui suit les déboires d'une jeune trentenaire en quête d'un partenaire pour se marier. Mais dans Please Love Me ces critères semblent avoir été choisis par l'auteur pour justifier le côté pathétique du personnage ainsi que son côté immature.
En outre, la première moitié de ce premier tome est pratiquement vide d'action et semble se cantonner à la description de la vie monotone de Michiko.
Une histoire qui surprend pourtant.
L'auteur a cependant parsemé son histoire de retournements de situation des plus surprenants, ce qui permet de garder le lecteur en haleine. Une fois le premier chapitre passé,
Aya Nakahara nous entraîne dans un enchaînement de rebondissements.
Bien que l'histoire reste dans la lignée des josei classiques et reprenne beaucoup de clichés du genre, l'auteur s'amuse à nous prendre complètement au dépourvu.
Nous avons, par exemple, tout juste le temps de nous questionner sur la possibilité de la naissance d'un triangle amoureux que l'auteur prend une toute autre direction. Ou encore, lorsqu'on se demande si l'héroïne va enfin laisser tomber son petit-ami, l'auteur fait en sorte que la situation empire. En somme,
Nakahara se joue des attentes du lecteur en ne cessant de prendre des chemins surprenants.
Please Love Me se révèle donc être un josei intéressant qui permet de passer un bon moment. Bien que l'histoire ne cesse de vaciller entre le « déjà-vu » et les retournements de situation inattendus mais le côté comique rend cette oeuvre unique et ses personnages attachants.