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EAN : 9782492596438
224 pages
DALVA (06/01/2022)
3.37/5   35 notes
Résumé :
Tout commence dans un immeuble de bureaux du centre d’Alger, avec le son d’une voix assurée, le corps élégant d’un homme, sa prestance certaine. Peu importe le sujet de cette réunion, l’essentiel est ailleurs : Sarah découvre Karim. Cet homme un peu plus âgé qu’elle. Cet homme qui vit en France. Cet homme, déjà marié. Et pourtant, au-delà de ce qui rend leur amour impossible, elle deviendra pour Karim la femme d’Alger. Dans les rues de la ville, la nuit ou dans les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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«Amour, extérieur nuit», voici un titre magnifique, à l'image de l'écriture évocatrice et sensible de Mina Namous. J'ai d'emblée été emportée par le charme de cette plume singulière et ensoleillée.

Sauf que passée cette agréable surprise, je n'ai pas été vraiment convaincue par l'ensemble.

Nina Namous nous fait entrer dans la tête de Sarah, Algéroise de 28 ans, qui tombe amoureuse en un regard de Karim, un collègue avocat plus âgé qu'elle vivant à Paris.

C'est le choc pour la jeune femme. Il n'y a plus que lui qui compte, il est son tout. Un amour ravageur, qui prend toute la place.

Karim est marié. Une relation clandestine d'amour et d'amants, très mal perçue, voit le jour entre ces deux-là. Mais le personnage principal reste la ville, Alger, ville de contraste entre traditions et modernité. On a les odeurs, le bruit, la mer, la nuit, la chaleur, les dangers de la ville.

Comme je l'ai dit plus haut, l'écriture est sublime, lumineuse. Elle a fait surgir en moi des éclats blancs, beaucoup de clarté. Mais ce roman, ou récit, manque vraiment d'une intrigue. Les rendez-vous se succèdent et se rassemblent trop. C'est dommage.

Ce texte reste à prendre comme une tranche de vie, le témoignage brûlant de l'amour, de l'espoir, de la jeunesse et de la vie en Algérie.

Dalva a pour vocation de faire entendre des voix de femmes à travers le monde. J'espère avoir l'occasion de lire d'autres romans publiés par cette belle maison !
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***

C'est à Alger que cette histoire se passe. A l'image de cette ville pleine de contrastes, l'amour qui lie Sarah à Karim est à la fois fragile et absolu. Sarah se heurte à la distance, l'adultère, les joies éphémères. Mais ce coeur qui bat, qui vibre, qui frémit, ne voit que lui, cet homme sûr de lui, un peu arrogant et au regard profond. Sarah se laisse porter par cet amour, prête à se brûler les ailes…

Depuis quelques mois, c'est un plaisir de découvrir les romans que déniche Jeanne, dans sa Lumières la box.

Ici, c'est un voyage en Algérie, un pays qui se cherche, qui tâtonne, qui avance doucement sur le chemin de la modernité. Au détour de ses rues, de ses restaurants, derrière ses portes closes, on fait la rencontre de Sarah. Cette jeune femme vit avec sa mère et sa grand-mère. Elle travaille et rencontre un homme qui l'a foudroie. Elle ne se l'explique pas. Elle ne cherchera jamais à déchiffrer cette attirance. Il est là et elle l'attendait.

Entre Paris et Alger, entre sa femme et son amante, Karim papillonne. Il n'est pas toujours franc, il est même souvent lâche, mais lui aussi vit cet amour qui le renverse et le chamboule.

Amour, extérieur nuit est un premier roman qui détient les effluves de la vie, de l'amour, mais qui laisse comme un petit goût de nostalgie et de désenchantement. L'écriture est belle, fluide, voyageuse. Mina Namous nous emmène avec délicatesse sur les sentiers chaotiques du coeur, jalonnés par la passion, le dévouement, la fièvre et l'oubli de soi…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Pendant 238 pages, on vit dans la tête de Sarah. Dès les premières phrases, l'auteure nous annonce ce qu'il en est dans un court prologue : "Une histoire d'amour, ... de regrets, de remords, de tout." On sait dès les premiers mots que cela finira. Pourtant, on chemine avec Sarah comme si on croyait qu'il peut y avoir une autre destinée, malgré les obstacles, malgré l'écart entre les deux personnages, malgré Alger, malgré tout. Je ne sais pas exactement pourquoi je me suis laissée prendre à ce récit d'amours contrariées, d'amours impossibles : en partie sans doute à cause de la ville, que je ne connais pas et qui est un personnage à part entière, ville qui attire et repousse, ville où la vie des femmes semble si loin de ce que nous connaissons en Europe occidentale, et dont l'auteure décrit si bien, par petites touches subtiles, l'ambivalence. Mais aussi parce que les émotions, pour autant qu'elles animent une femme dans une situation bien particulière, sont aussi absolument universelles, et que je me suis "sentie Sarah" à de très nombreuses reprises. Mina Namous reste toujours au plus près de la réalité, du quotidien, et pourtant elle nous emporte dans ce voyage amoureux entre envolées infinies et profondeurs abyssales...avant de ranger cette histoire dans les souvenirs de Sarah, au même titre que les années 70 à Alger, qu'elle n'a pas connues mais qui résonnent avec nostalgie tout au long du roman, le sont dans la mémoire de l'Histoire. Merci à Masse Critique et aux éditions Dalva pour cette belle découverte.
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Sarah rencontre Karim sur son lieu de travail. Il fait partie de l'équipe d'avocats qui s'occupe de son entreprise située à Alger. Assez vite Sarah est attirée par lui, son charisme, sa voix. Mais Karim ne vit pas à Alger. Il vit à Paris, où une femme l'attend. Pourtant une histoire d'amour se dessine entre eux et prend place dans les parenthèses où Karim vient à Alger, où ils se retrouvent à Paris ou à Londres, et dans lesquelles Sarah se laisse imaginer un avenir.

C'est Sarah qui nous raconte cette rencontre et cette histoire à travers la plume de Mina Namous. C'est elle qui nous entraîne à travers les rues d'Alger. Sarah est une jeune femme libre. A vingt-huit ans, elle vit avec sa mère et sa grand-mère, travaille, sort avec ses amis, ignorent ceux qui lui disent qu'il est temps de se marier. Mais elle est aussi contrainte par cette société corsetée, sur ses gardes lorsqu'elle sort avec Karim dans des lieux publics.

L'auteure nous raconte une histoire d'amour, relativement prévisible, entre une jeune femme éprise d'indépendance mais malgré tout en attente de ce que cet homme consent à lui donner, et un homme de dix ans plus âgé qui ne semble pas prêt à tout donner. Alors oui, le déroulement et les péripéties de leur relation semblent écrits d'avance, ainsi que le dénouement. Oui Karim est un brin caricatural dans ses réactions et Sarah un peu trop tendre et rêveuse. Oui le style est parfois maladroit et ramené à trop de simplicité.

Mais Alger palpite sous la plume de Mina Namous. On entre dans le coeur de la ville, son atmosphère. On fait l'expérience, avec Sarah, de ces contraintes sociales, familiales et religieuses omniprésentes. Mais on comprend aussi sa volonté de continuer à y vivre, alors que Karim a fait le choix de s'installer ailleurs. On ressent ses agacements lorsque l'homme qu'elle aime et qui a vécu son enfance et sa jeunesse à Alger, critique une ville qu'il ne reconnait pas et dans laquelle il a perdu ses repères.

C'est ce personnage d'Alger, comme dressé entre ceux de Sarah et de Karim, qui donne du caractère au récit, lui permet de sortir de la banalité et qui incite le lecteur à poursuivre la promenade aux côtés de Sarah.
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Sarah, la narratrice de ce premier roman de Mina Namous connue pour son blog « Jeune Vie Algéroise », parle d'enchantement lorsqu'elle entend la voix de Karim.
À près de 30 ans, elle est toujours célibataire et vit dans la maison familiale d'Alger. C'est sur son lieu de travail qu'elle rencontre celui qui va la hanter le temps d'une passion dont on sait d'emblée qu'elle ne durera pas.
Avocat parisien pour l'entreprise dans laquelle travaille Sarah, l'homme, d'origine algérienne, est en effet marié. La jeune femme va alors vivre dans l'attente des retours de l'amant tout en s'accrochant aux rares espoirs que celui-ci fait naître en elle : quitter sa femme, s'installer au pays, instaurer une relation pérenne...
Comme elle, le lecteur va être dans l'expectative et, en ce qui me concerne, ressentir de l'ennui et de l'agacement face aux comportements des tourtereaux : l'ambivalence de Sarah, qui qualifie sa relation d'un peu moche mais de grandiose, versus la lâcheté et la duplicité de Karim. Même s'ils s'aiment, ces deux-là sont incapables de rompre avec leur existence d'avant leur rencontre. Peut-être parce qu'ils veulent préserver le caractère exceptionnel de leur relation qui serait forcément banalisée par la trivialité du quotidien ou, plus sûrement, parce que, confrontés à un choix cornélien, ils ont peur de choisir ...
Au-delà du récit d'un amour condamné qui m'a peu touchée, j'ai plutôt bien aimé le portrait que Mina Namous fait de sa ville qu'elle aime tant (quitte à la préférer à son bien-aimé ?), sorte de métaphore de la femme et capitale d'un pays oscillant entre inertie et énergie, entre tradition et modernité où le qu'en-dira-t-on hypocrite régit encore bien souvent les relations humaines et où la femme subit le jugement d'une société empreinte de religion refusant tous les particularismes au profit de l'oumma, la communauté.
En creux, c'est le passé douloureux d'une Algérie marquée par la décennie noire qui a effacé la relative insouciance des années postcolonisation, que nous raconte l'autrice.
« Amour, extérieur nuit » ferait en quelque sorte, par la voix de ses personnages, oeuvre de mémoire, car chacun d'entre nous transporte l'histoire de ses ancêtres. En tombant amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle, Sarah ne veut-elle pas retrouver la figure de son père disparu ?
C'est cette piste que j'aurais aimé que Mina Namous creuse. Malheureusement, elle ne fait que l'effleurer, préférant privilégier la narration d'un événement somme toute bien ordinaire, celle d'un coup de foudre fugace qui ne m'a pas transcendée. Loin de là.

EXTRAIT
La singularité est rare en Algérie, les états et sentiments sont toujours mêlés à ceux des autres.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
17 janvier 2022
Entre Sarah et Karim, dans une Alger moralement étriquée. Dans "Amour, extérieur nuit", la Franco-Algérienne Mina Namous donne voix à une femme qui veut être libre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il pose beaucoup de questions, et par habitude je reste vague. On m'a appris à faire ça, dire les choses sans rien dire. Je regarde sa peau, elle devient une obsession. Elle a la même texture que sa voix, je ne pourrais pas l'expliquer, c'est indicible. Tout ce que je sais c'est que ça vient de loin, de loin dans le corps, et ça porte un monde. C'est cette façon de porter son corps aussi, un corps grand aux épaules larges, cette façon de marcher et de s'asseoir, ces millions de places qu'il prend. Il ne laisse rien aux autres, rien aux autres hommes.
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Nous avons des témoins, tous ceux que l'on croise lorsqu'on marche ensemble, vite ou lentement. Tous ceux-là nous dévisagent, ils ne laissent rien, certains se retournent sur nous. Qu'est-ce qu'on fait là, si tard dans la nuit, qu'est-ce qu'on fait là, chaque jeudi, chaque vendredi, autour de ces tables.
Nous avons aussi des complices, les patrons de restaurants, les serveurs, les gardiens de parkings, les enfants qui jouent autour des immeubles, les jeunes garçons qui y fument, les gendarmes qui nous laissent toujours passer.
Et puis, nous avons notre gardienne, l'Alger du jour et de la nuit, qui mue au gré des heures et des quartiers, qui sent mauvais, qui n'est pas nette, qui va mourir par endroits, et qui semble tout refermer dans un étau. L'Alger visible et invisible. L'Alger magique, qui peut se transformer en une fraction de seconde. Du laid au sublime et inversement, un peu comme ses habitants.
C'est tout cela que je devrais dire à ma grand-mère, que je vis une histoire un peu moche, mais grandiose.
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Karim n'est pas un homme marié et il n'y a pas d'autre femme. Il n'y a que lui et moi, nos pas dans la nuit, les regards échangés, les messages complices et les éclats de rire enfouis. Il n'y a que sa silhouette qui se déplace doucement et que je suis religieusement. Il n'y a que les petites ruelles d'Alger qui nous encapsulent, et que nous avons fini par connaître par cœur à force d'y chercher une place.
Ce n'est pas une aventure, ou alors c'est la plus belle des aventures, comme les plus beaux voyages. C'est la montagne qu'on devine, et la mer à perte de vue, partout. C'est la ville et ses souffles coupés. Ce sont les escaliers qui ne mènent à rien et les couloirs secrets. C'est un voyage qu'on ne pourrait pas prendre en photo, aucune image ne lui serait fidèle. C'est une bulle invincible, qui est venue se loger à l'intérieur de nous.
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Je suis dans cette odeur qui se fond à celle des rues, qui tombe dans les ravins, qui tournoie autour des arcades, qui monte et qui descend la ville entière, qui hurle du haut des mosquées. Dans cette odeur de fonds de cour, d’anciens palais, dans ce recueillement qui s’empare de la ville quand le soleil se couche enfin.
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C'était donc ce que j'étais, un risque. Il n'y avait rien à répondre. Le misérable de notre histoire était là. Dans cette histoire de quelques mois entre deux personnes, entre deux ou trois réunions, entre deux villes.
Cette histoire d'une femme qui découvre tout. D'une fille qui tombe amoureuse alors qu'elle n'aurait pas dû, qu'on l'avait prévenue pourtant.
D'un type, avec des chaussettes grises, dans une petite chambre d’hôtel, un lundi, un début de soirée, qui s'excuse comme un con. Dans la banalité des gens qui soupirent parce qu'ils n'ont plus rien à dire, des dents qui se serrent, et des boules dans la gorge qui prennent acte.
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