Les visés

Le 1er août 1966, sur le campus de l'Université du Texas à Austin, Charles Joseph Whitman, un ancien marine, commet un massacre de masse en milieu scolaire : la fusillade de l'université du Texas. Après avoir poignardé sa mère et sa femme la veille, Charles Whitman s'installe dans la tour du bâtiment principal de l'université, un point à partir duquel il domine le campus. Il tire sur des personnes au hasard : après une heure et demi, il a abattu 16 personnes - une 17ème personne décédera 35 ans plus tard à la suite d'une blessure infligée par Charles Joseph Whitman : sur son avis de décès, la mention « meurtre » sera inscrite pour cause du décès - et en a blessé 32 autres. La fusillade se termine lorsqu'un policier et un civil parviennent à tuer Joseph Whitman.

C'est de cette tuerie que s'inspire plus ou moins librement Thomas Gosselin (scénario) et Giacomo Nanni (dessin) pour reconstituer la trajectoire conduisant un individu à commettre un meurtre de masse en milieu scolaire.

Ici, le tueur s'appelle Richard Emerson - dans une séquence, il explique à sa mère inquiète à la lecture de son journal intime qu'il écrit une oeuvre de fiction sur un tueur : « Tiens, je réfléchis, on peut le rebaptiser Charles, en hommage au pieux écrivain anglais, et Whitman, en l'honneur du poète national, qu'en dis-tu ? ». Les auteurs présentent quelques réflexions du tueur - entre autres, « Toute cette vie passée sur les routes, à l'horizontale... Il faudra que je meure à la verticale, pour être sûr de voir la différence. » (p. 23) - et le processus et le parcours psychologique - « Je souhaite qu'après ma mort, si les derniers voeux d'un assassin restent encore sacrés, l'on fasse une autopsie de mon corps. Afin de déterminer si je n'étais pas victime d'un désordre physiologique. (p. 92) » alors que Charles Whitman écrivait dans une note la veille du massacre « Je me suis préparé à mourir. Après ma mort, je souhaite qu'une autopsie soit effectuée pour voir si j'ai un trouble mental » - dans lequel le tueur se trouvait les jours précédents et le jour du massacre.

Le scénario de Thomas Gosselin est solidement ficelé - l'auteur évite l'écueil d'explications hasardeuses sur les motivations de cet assassin de masse, une quelconque forme de moralisation et un pathos lourd ; le dessin de Giacomo Nanni peut surprendre par son côté pop et vintage qui pourrait ne pas coïncider avec le sujet. En fait, tant Thomas Gosselin que Giacomo Nanni prennent de la distance avec leur sujet, ce qui dans ce cas d'espèce est loin d'être préjudiciable.

Vu la difficulté du sujet - massacre de masse + massacre en milieu scolaire -, Les visés est une belle réussite si le terme est possible à propos de l'acte d'un homme qui a tué 16 ( ou 17 ) personnes et blessé 32 personnes.

Les visés... Ou une autre bd prix des lycéens.. je commence a faire overdose...

Et je prends ma respiration pour parler de cette bd.. Bon...

Pitch:
Austin Texas, les années soixante... (alors il faut que je vous dise que je ne lis jamais niveau bd les quatrièmes de couverture.. jamais! je veux être neutre le plus possible, me laisser surprendre par une chose ou une autre... )
Donc on suit un gars, qui a une petite femme enceinte toute choupette enfin je la trouvais vraiment choupette et puis y a eu les nègres dans sa bouche et ça m'a refroidie direct.. et j'ai mon cerveau qui a hurlé contexte merde! oui je sais mais j'aime pas... .
Mais lui clair qu'il va pas bien, clairement pas complètement dingue..
Bon à la fin de la lecture j'ai lu la quatrième de couv (comme ça on évite le spoile pourri, vu que c'est écrit) Donc oui.. le gars bin c'est le premier meurtrier de masse reconnu.. Austin Texas 1966... 16 morts et 32 blessés..
Voila... l'histoire des quelques jours avant ce fameux 1er août.. Une histoire vraie donc...

Et heu... oui bon, je le connaissais pas celui-là, mais c'est drôlement verbeux, si les pensées sont celles de Charles Whitman, on peut pas dire que le scénariste ce soit bien foulé, parce qu'il n'y a pratiquement que ça, les passages de ces carnets ( il en a pléthore).. donc je ne sais pas trop... mais la narration est efficace, l'enchaînement, la montée, la tension qui avance dans les élucubrations et les délire de Charles...


Niveau dessins c'est pas transcendant, assez moche par moments ( pour les visages parfois), assez choupi par moment (et j'ai la case de sa femme qui rit)...assez particulier par moment.. le contraste du noir et de cette trame... oui niveau colorisation d'abord y a toujours des trames, et les couleurs par dessus, et ça marche bien ça amène ce côté un peu kitch, un peu vieillot de l'époque..
Mais il y a de belles planches, celles de la fin avec justement ces contrastes couleur trame, visés, noir... c'était plutôt intéressant..

Après bon.. perso ça m'a pas ému plus que ça... une plongé dans la folie d'un mec qui va déboucher a un massacre..
Et je dois dire que j'en ai mare de lire des trucs pas drôles.. toutes les bd que ma fille me refile c'est jamais drôle... non pas que je sois contre les livres qui font réfléchir ou qui apprennent des trucs... mais on peut tout à fait faire ça sans tomber dans un didactisme forcené ou du glauque moche et triste...
Mais ce n'était pas désagréable à lire du tout... Une bd bien construite, qui dévoile petit à petit, avec une narration et une monté en tension qui marche et qu'on attend le pire on sait qu'il va arriver...

Et pour ma fille, les dessins des persos sont moches sauf la femme choupette, le tramage est intéressant. Comment les choses sont amenés, la narration. Voir le cheminement de ce cinglé, ça monte.. Comment le dessinateur a réussi à montrer comment le monde extérieur à partir d'un moment n'existe plus pour lui... l'évolution de ce qu'il a dans la tête et le dessin qui arrive a le montrer, c'est bien fait

Elle a beaucoup aimé... avec un grand sourire..
Moi un peu moins... avec une petite moue

Charles Joseph Whitman est l'auteur de l'une des premières tueries de masse aux Etats-Unis. Thomas Gosselin et Giacomo Nanni dressent le portrait de cet homme qui "aimait tout le monde" et racontent ce qui l'a entraîné à commettre cet acte.

Le style graphique de cette bande-dessinée est particulière. Elle est même un peu repoussante au premier abord mais on s'y habitue vite. Par contre, il y a un jeu dans les détails des personnages et dans le cadrage qui sont vraiment dignes d'intérêt.

L'histoire de Joseph Whiteman est triste. Ce type à l'intelligence sur-développée a vécu avec un père violent, et c'est cette aversion pour son père, la peur de devenir comme lui, et une tumeur au cerveau qui vont le rendre totalement paranoïaque et instable.
L'achat d'armes à feu en presque libre-service est aussi l'une des grandes responsables. On voit bien que ce type peut s'acheter son matériel d'assassin aussi facilement que ses bières et son corned-beef. C'est désolant.

Cet ouvrage ne plaira sans doute pas à ceux qui sont du côté des victimes sans vouloir comprendre les motivations d'un meurtrier. En effet, il s'agit de retracer le parcours psychologique d'un des plus grands tueurs de masse aux States. Cela s'est passé en 1966 soit 4 ans après l'assassinat de Kennedy avec également un tireur d'élite placé au sommet d'une tour et qui a visé dans la foule en bas. Il y a eu 17 morts et de nombreux blessés. Il est vrai que ce crime est impardonnable.

Je suis également du côté de ceux qui essaye de comprendre les motivations d'un tueur en série qui a été un monsieur tout le monde sans histoire. le passage à l'acte est toujours terrifiant et quelque soit les raisons, il ne faut jamais s'en prendre à d'innocentes victimes. On comprend qu'il est le produit d'une société avec un père qui a été violent ect... Bref, il n'a pas réussi à canaliser sa violence.

A noter que cet ouvrage prend le soin de ne jamais pointer du doigt le terrible lobby des armes à feu. Non, ils ne sont pour rien dans la folie d'un homme à pulsion suicidaire. A noter également un graphisme assez austère sur fond de narration glaçante. le mal peut se trouver au coeur du bien. Moralité: se méfier de monsieur tout le monde.

Je n'avais encore jamais entendu parler de Charles Whitman et c'est donc avec grand intérêt que j'ai découvert son histoire à travers cette lecture captivante.
L'histoire vraie d'un jeune homme perturbé, traumatisé par la violence de son père.
Les auteurs se sont appuyés sur les divers journaux intimes du tueur pour suivre ses traces pendant les quelques heures qui ont précédé son passage à l'acte.
Ils dressent le portrait d'un homme déséquilibré, parfois violent, souffrant d'une grande solitude et présentant un intérêt morbide pour les tueurs en série.
Des signes qui auraient du alerter mais qui n'ont malheureusement pas été pris au sérieux à temps.

Le dessin sert à merveille la narration, le trait est rétro, original avec tous ces pointillés et très coloré. J'ai trouvé l'esthétique de l'album vraiment superbe.

La bande dessinée dénonce le mépris de l'entourage face à la détresse d'un homme visiblement atteint psychologiquement et les dangers de la vente libre d'armes à feu.
Le tueur n'est pas présenté comme un monstre sanguinaire mais comme un homme atteint de folie et qui n'a pas été accompagné, soigné, à temps.

Un biopic saisissant, portrait d'un homme devenu tueur.