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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alors, il faut le savoir, les théories de Naouri ne plaisent pas à tout le monde, et notamment dans le petit cercle fermé de psychanalystes parisiens. Je le sais pour l'avoir encensé lors de ma lecture il y bien longtemps à présent, et j'avais été tancé vertement par une psychanalyste amie qui s'était limite fichu de moi.
Ce dont je me souviens, c'est d'une justesse et d'une précision redoutables.
Relations mère/fille, ce n'est pas facile.
S'ensuit une théorie que j'avais trouvée intéressante à l'époque quoiqu'un peu farfelue, qui voulait que les femmes ayant eu de mauvaises relations avec leur mère fassent davantage de garçons que de filles, et/ou inversement. Quid ??
Cela voudrait dire que les spermatozoïdes ont eux aussi un inconscient, et que ceux qui portent les gènes féminin ou masculin "sauraient" par l'inconscient de la mère, s'il vaut mieux un garçon ou une fille ?
Alors dit comme ça, ça paraît complètement dément, je l'avoue. Mais apparemment, certains y croient.
Bon, il n'y a pas que cette théorie, le livre est bien écrit, facile d'accès, avec beaucoup d'idées très intéressantes.
Ne réduisons pas cet ouvrage à une querelle de psys, et lisez le, vous apprendrez beaucoup de choses sur les relations fille/mère.
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Un livre très étrange car il n'est pas véritablement structuré, ne paraît pas scientifique comme la plupart des ouvrages psy. Il s'agit de quelques chapitres très arbitrairement nommés, selon moi, qui ne sont ou plutôt qui sont des réflexions personnelles, mais aussi théoriques fortes autour d'une situation vécue par Naouri et qui a bouleversé sa pratique personnelle mais aussi l'être humain qu'il est. Un livre très personnel donc.

J'ai eu beaucoup de mal à le lire, je dois le reconnaître. Parfois ça m'a même saoulé et j'ai eu l'impression de multiples répétitions et d'un type qui n'arrête pas de se regarder le nombril.

Je pense que beaucoup de lecteurs seront perdus dans le dédale du texte. Mais ceux qui s'y accrocheront et accrocheront peuvent plus que probablement en tirer beaucoup, pour eux et pour leur pratique professionnelle.

L'auteur commence d'emblée par un « Avertissement »

« On pourra se sentir étonné ou irrité à la lecture de cet ouvrage par le nombre de références à mes écrits précédents. Cela s'explique par le fait qu j'explore l'univers des relations familiales depuis plus de vingt ans et que je ne supporte pas de me répéter. Or, comme je ne peux éviter de repasser par des notions dont j'ai déjà démonté les mécanismes et que j'ai longuement analysées ailleurs, les implications que j'en retire pourraient paraître arbitraires ou péremptoires si je n'invitais pas ainsi le lecteur à aller vérifier, s'il le veut, le bien-fondé de ce que j'avance.

Je souhaiterais qu'on ne voie pas dans ce défaut, si tant est que ce soit possible, la moindre trace d'affectation. »


De l'auto-explication :

« Je n'ai rien du technicien froid travaillé par l constant souci de garder une distance respectable entre lui-même et la matière dont il veut traiter. Je n'ai aucun goût pour un tel rôle, et encore moins de dispositions à le tenir. Je ne crois pas non plus pouvoir me réformer. Je ne vois donc pas pourquoi j'irais lutter contre ma lenteur extrême à me dégager des événements ou contre mon incapacité radicale )à m'extraire d'une situation pour adopter à son endroit la neutralité convenue. »


Se livrer sans fard :

« Je ne me protégerai donc pas plus derrière le matériel que j'apporterai que je ne resterai masqué derrière les réflexions qu'il suscitera en moi. Et si le procédé peut affleurer, parfois et par certains côtés, à un étalage par trop complaisant ou indécent, il me semble néanmoins avoir le mérite de fournir à chacun matière à élaborer sa propre perception, sans lui interdire l'accès à son émotion ou à l'étayage de son opinion propre. »


Un remerciement permanent aux mères rencontrées :

« Je tiens au contraire à dire que tout e que j'avance aujourd'hui, toutes les questions que je soulève, touts les hypothèses que je forme, toutes les réponses que j'esquisse, tout ce que, en un mot, je sais des mères, c'est ce qu'elles m'ont appris, elles, au long de ces années sur la part secrète de leur condition, sur l'insu de leur discours. »


De la justification encore :

« Et si j'use d'un mode narratif qui prend les choses sur le vif et exactement comme elles se présentent, c'est pour montrer que je n'ai pas pour habitude de m'embarquer dans une histoire avec une idée préconçue, en espérant aussi que la récurrence des situations permettra de comprendre le cri d'alarme de mes confrères. »


Pour une libération des femmes de leur carcan mater :

« Tout comme les femmes ont réussi, par leurs luttes à faire reconnaître leurs droits à une sexualité et au plaisir, il importerait qu'elles se fassent reconnaître, aujourd'hui, le droit de briser les chromos et de s'autoriser à ressentir, et donc à assumer sans remords, la violence qu'elles ont développée et entretenue à l'endroit de leurs mères. Cela leur permettrait de ne plus être indéfiniment tenues en sujétion et de n'avoir plus ) régler leurs problèmes par déplacement. Rien ne peut être plus salutaire pour leurs couples et par leurs descendances »


Je dois encore dire que le titre du livre semble lui aussi très arbitraire ou mal choisi ou choisi par défaut, parce qu'il s'agit beaucoup aussi des hommes, des pères, pendant plusieurs « chapitres » on ne parle même que d'eux ou des fils également. Enfin, c'est pour faire un contrepoint ou un distinguo entre ce que peuvent vivre les femmes, et peuvent vivre les hommes. L'un et l'autre de toute façon s'enchevêtrent mais tous ont un rapport à leur mère qui ne cessera de les poursuivre, de les pousser, de les toucher etc etc etc.


Bref, si vous accrochez à Naouri, l'homme, et l'appréciez vous pourrez pleinement apprécier ce livre, les autres vont devoir s'accrocher... Et je ne suis pas certain que le jeu et l'effort en valent la chandelle.

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