AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782843045813
337 pages
Zulma (08/03/2012)
3.67/5   63 notes
Résumé :
Libéré la veille de prison, Raju s'installe pour la nuit dans un vieux temple abandonné, non loin de Malgudi, cité emblématique née des mille souvenirs de l'auteur. C'est le moment de faire le point sur les errements de son karma. Plongé dans la rêverie des évocations, il est soudain interpellé par un paysan, naïf et humble, qui croit voir en lui un de ces solitaires surnaturels, swami en méditation.
Bon gré mal gré, Raju accepte le rôle qu'on veut lui faire ... >Voir plus
Que lire après Le guide et la danseuseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 63 notes
5
7 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un roman dépaysant puisqu'il se passe en Inde. Un homme, sorti de prison et cherchant refuge, va se retrouver le prophète d'un village où les habitants lui attribuent des pouvoirs qu'il n'a pas. Il va se plaire de plus en plus en imposteur. En alterné, et c'est la partie la plus intéressante, il décrit pourquoi il a été jugé. Comme le titre l'indique, une histoire d'amour entre un guide touristique et une danseuse. C'est sympa, mais j'ai trouvé les personnages secondaires pas très attachants.
Commenter  J’apprécie          122
J'ai eu un énorme coup de coeur pour "Le Guide et la Danseuse" qui se déroule comme une grande partie de l'oeuvre de Narayan dans la ville fictive de Malgudi. On suit l'existence de Raju, ancien guide touristique qui vient de sortir de prison et qui devient pour beaucoup de monde un prophète. Raju est le narrateur de sa propre vie, très tumultueuse, faite de hauts et de bas. C'est un personnage attachant, en dépit de tous ses défauts. Ce roman m'a fait découvrir l'Inde du Sud, les coutumes de ce pays. Beaucoup de scènes me marqueront longtemps. Comme le nouveau titre l'indique, la relation entre Raju et Rosie, la danseuse, est au coeur du roman, plus selon moi que le fait que Raju soit un faux-prophète, pris à son propre piège. C'est d'ailleurs cette relation amoureuse qui m'a le plus intéressé puisque Rosie est l'archétype même de la femme-serpent, manipulatrice et le pauvre Raju par amour se transforme, ce qui le mène à sa perte. Il se fait totalement mener par le bout du nez. Tous les travers de ce genre de relation amoureuse est exposé par Narayan. L'écriture très réaliste de l'auteur et son sens extraordinaire de la description et de la peinture des faiblesses et grandeurs chez l'homme, de la psychologie tout simplement des personnages m'ont totalement séduit. C'est un grand roman du siècle dernier assurément et je lirai d'autres livres de cet auteur et d'autres écrivains indiens, d'autant plus que les éditions Zulma ont déjà publié de nombreux écrivains de ce pays.
Commenter  J’apprécie          41
Rasipuram Krishnaswami Narayanswami de son vrai nom est né en 1906 et mort en 2001 à Madras. Ce roman, intitulé The guide en anglais, la langue d'écriture de RK Narayan, est publié en 1958, puis en 1990 en français chez Belfond, repris en 2012 chez Zulma puis en poche cette année.

Quel beau roman les amis, quel beau roman ! RK Narayan sait se faire caustique, drôle, tendre, critique, joyeux, sérieux tout cela par l'intermédiaire de son personnage principal Raju. C'est un jeune homme qui n'aime pas l'école qui préfère aider son père dans sa boutique. Il a des rêves, agrandit le magasin, rencontre Rosie et fait d'elle une danseuse reconnue. Bourré d'amour et d'ambition, il ne fait pas attention aux pièges et pêche autant par cupidité que naïveté. Il est à la fois agaçant et attachant. Peut-on lui reprocher de vouloir accéder à des richesses jusque là rêvées ? Non bien sûr. Peut-on lui reprocher de les vouloir en profitant des autres ? Sans doute un peu... Il devient gourou sans le vouloir, parce que la situation le sert, il a ainsi gîte et couvert sans se donner de mal. C'est une méprise qui lui offre ce rôle, puis la supercherie devient difficile à dévoiler : tout révéler signifie tout perdre et retourner dans sa petite ville d'origine où il sera moqué et regardé comme celui qui sort de prison.

On peut voir dans ce roman -et l'on doit y voir- une critique des sectes et des gourous de tout poil, ceux qui bâtissent une religion ou qui sont adorés par des illuminés ou des gens en plein désarroi. C'est même assez fou de voir qu'il faut peu d'ingrédients pour que Raju soit vite pris pour un prophète alors que sa vie passée est tout l'inverse de cela, il est très loin de Gandhi ! Mais on peut voir aussi la vie d'un homme amoureux qui se laisse déborder par ses rêves de gloire, de vie facile. La jalousie est aussi l'un de ses défauts, il ne supporte pas que Rosie soit heureuse avec d'autres que lui. Rosie est celle qui le révèlera à lui-même, celle qui à son insu fera naître ou grandir ses mauvais côtés.

C'est vraiment un pur plaisir que de se plonger dans ce roman indien des années 50. C'est drôle, léger et sérieux, simple à lire, RK Narayan ne nous noie pas sous des déluges de détails typiquement indiens, même s'il est bien ancré dans la société du pays. Phrases simples, rythme assez soutenu pour ne pas perdre le lecteur, et la magie opère sur les à peine 270 pages. Je l'ai commencé un peu dubitatif mais confiant quand même, Zulma me décevant rarement, et dois-je vous préciser que je ne l'ai pas lâché, c'est typiquement le genre de bouquins qui vous font passer un après-midi pluvieux sur le canapé avec d'abord un café (ils en boivent beaucoup dans le roman), puis avec un thé, sans oublier les éventuels gâteaux et verres d'eau entre... (pensez aux pauses-toilettes, parce qu'avec tout ça, elles seront nombreuses et nécessaires, mais en format poche, le livre se trimballe partout, quand je vous disais qu'on ne peut plus le quitter...)
Lien : http://lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          32
Tout juste sorti de prison, Raju va chez le coiffeur, se fait tailler la barbe puis, ne sachant où aller, s'installe dans un temple abandonné. Alors qu'il médite sur sa vie future, il rencontre Velan qui lui fait part d'un problème qui empoisonne sa vie familiale : sa plus jeune soeur ne veut pas se marier. Raju propose à Velan de lui parler mais, le jour dit, assailli par ses propres soucis, il ne parle pas à la jeune femme et renvoie le paysan et sa soeur chez eux. Quelques jours plus tard, Velan vient le voir pour lui annoncer que sa soeur accepte d'épouser l'homme choisi par son frère. Dès lors, aux yeux de Velan, Raju est un saint et rien de ce que lui dit Raju ne peut l'en dissuader. D'ailleurs, tous les habitants du village commencent bientôt à le prendre pour un gourou et lui apportent de la nourriture. Affamé et sans ressource, Raju décide alors de jouer le jeu et distribue conseils et prophéties à ces paysans en manque de spiritualité.

Les saisons passent et une terrible sécheresse s'abat sur la région : les puits des villages sont à sec, les récoltes sont fichues, le bétail meurt, la rivière au bord de laquelle se trouve le temple s'amenuise peu à peu et la révolte gronde au sein de la population. Alors qu'il est sollicité pour arbitrer un esclandre, Raju se met en colère contre l'homme venu lui demander de l'aide. Se méprenant totalement sur les paroles de son gourou, le jeune homme rapporte à tous les villageois que le Swami a décidé de jeûner jusqu'à ce que la pluie revienne ! Les paysans arrêtent alors d'apporter de la nourriture Raju et voient en cette action, l'accomplissement d'une prophétie que leur avait raconté leur gourou.
Regrettant amèrement sa prophétie et en proie au doute, Raju décide de raconter sa vie à Velan : guide touristique dans la petite ville de Malgudi, sa vie bascule le jour où il rencontre Rosie, la belle danseuse mariée à un archéologue qui ne pense qu'à son travail...

C'était la première fois que je plongeais dans l'univers de R.K. Narayan et, après en avoir entendu tant de bien, je ne suis pas déçue du voyage ! Car il s'agit bien là d'un voyage qui nous est proposé par l'auteur : voyage au coeur de l'Inde bien sûr mais également voyage au coeur de la vie d'un homme qui, bien que talentueux et intelligent fera les mauvais choix et atterrira en prison : mensonge, jalousie, adultère, irresponsabilité, faussaire, voleur, les actions de Raju démontrent que sa vie n'a pas été des plus respectable et sa prétendue sainteté pour profiter de la nourriture que lui distribuent les villageois démontre que son passage en prison ne l'a pas transformé. Ce n'est d'ailleurs que lorsqu'il constate que Velan, malgré sa confession, lui conserve toute son adoration, qu'il semblera prendre ses responsabilités et assumer ses actes. Raju en est-il pour autant transformé ? La fin quelque peu abrupte du roman ne nous permet pas de trancher pleinement la question et laisse la place à la spéculation...

Alors que le roman nous amène à nous interroger sur les choix qui s'offrent à nous et les chemins que nous avons choisis d'emprunter au détriment d'autres, parfois plus ardus mais peut-être également plus nobles, le Guide est la Danseuse est un livre extrêmement facile à lire : les phrases sont courtes, simples et l'histoire très agréable. Il peut donc tout à fait être lu comme un joli conte à lire au coin du feu...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
Commenter  J’apprécie          10
Un vieux temple abandonné au bord de la rivière : voilà un endroit idéal pour un homme à peine sorti de prison qui cherche où passer la nuit. Persuadé d'y trouver le calme nécessaire à la réflexion, Raju s'installe, loin d'imaginer que sa tranquillité sera de courte durée. "J'ai un problème, monsieur". Ainsi l'interpelle Velan, un paysan du coin que sa naïveté incite à croire que tout individu vivant dans un temple est un "Sage".

Le problème, c'est sa jeune soeur qui refuse d'épouser l'homme auquel elle est destinée. Peut-être le saint homme pourrait-il lui parler, la convaincre... Quelques offrandes plus tard, Velan est de retour avec sa soeur, mais Raju n'est pas d'humeur. Sous prétexte de devoir réfléchir, il renvoie le paysan et la jeune femme. Or, miracle : celle-ci change d'avis et se résout au mariage. Il n'en faut pas plus pour que la réputation de Raju soit faite : c'est un véritable sage, un saddhu qu'il faut honorer. Dès lors, tous se pressent au temple pour déposer des offrandes et demander audience au "Swami" qui profite sans vergogne de la situation.

Oui mais voilà, Raju n'est pas plus saint que vous et moi ! Et son incapacité à faire tomber la pluie alors que la région tout entière se meurt sous la sécheresse l'incite à révéler sa véritable identité. Avant d'être emprisonné, Raju était guide touristique. Un guide qui savait comment satisfaire ses clients et jouissait d'une bonne réputation. Jusqu'à sa rencontre fatale avec Marco, un archéologue, et sa femme Rosie, férue de danse...

Sur le thème de l'imposture et de la crédulité, R.K. Narayan, grand maître de la littérature indienne, livre une satire savoureuse d'une société partagée entre tradition et modernité. de Raju à Gaffur, son ami chauffeur, en passant par Rosie, le barbier à qui Raju confie sa barbe en sortant de prison ou encore son oncle, chaque figure haute en couleurs nous plonge dans l'un ou l'autre aspect de la réalité indienne : l'importance des croyances, le respect que l'on doit à la famille, le poids de l'héritage culturel... Mais au-delà de l'Inde et de ses particularismes, c'est sur l'homme et ses travers que l'auteur nous interpelle. La soif de reconnaissance et de célébrité qui anime Raju est-elle si différente de celle qui anime nombre de nos contemporains prêts à tout pour briller au firmament d'une gloire éphémère ? Ecrit en 1958, le guide et la danseuse pourrait bien avoir des allures prophétiques !
Lien : http://livredailleurs.blogsp..
Commenter  J’apprécie          31


critiques presse (1)
Lexpress
18 mai 2012
Une satire grinçante qui dénonce l'imposture d'un prophète et la crédulité de ses adeptes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Vous me demanderez peut-être pourquoi et à quel moment je suis devenu guide. Pour la même raison qu'on devient aiguilleur, porteur ou chef de gare : le destin en a voulu ainsi. Ne riez pas de mes allusions ferroviaires : les chemins de fer ont tenu très tôt une grande place dans ma vie. Les locomotives, leur vacarme, leur panache de fumée m'enchantaient. Je me sentais chez moi sur les quais, je considérais que le chef de gare et le porteur étaient les meilleurs compagnons qui soient; leurs conversations, qui tournaient autour des problèmes de chemin de fer, me paraissaient des plus enrichissantes. C'est avec eux que j'ai grandi." (Zulma - p.14)
Commenter  J’apprécie          60
La terre se desséchait rapidement. On retrouva un buffle mort sur un sentier. Ce fut Velan qui apporta la nouvelle au Swami, un matin de bonne heure. Celui-ci dormait encore lorsque Velan se pencha au-dessus de lui et dit :
- Swami, je voudrais que vous veniez avec moi.
- Pour quelle raison ?
- Les bêtes commencent à mourir, annonça Vela d'une voix résignée.
Raju, se dressant sur son séant, eut envie de s'écrier "Je n'y peux rien !". Mais ce n'était pas ce qu'on attendait de lui. Il prit un ton rassurant pour dire :
- Mais non, ce n'est pas possible, voyons ...
- On a retrouvé un buffle mort en dehors du village, sur le chemin de la forêt.
- L'as-tu vu toi-même ?
- Oui, Swami, j'en viens.
- Il ne faut pas t'alarmer, Velan, il est peut-être mort de maladie.
- Je vous en prie, venez le voir. Si vous pouvez nous dire de quoi il est mort, cela nous rassurera. Un homme savant comme vous doit être capable de savoir.
il était clair qu'ils commençaient à perdre la tête et à entrer dans un cauchemar. le Swami ne connaissait rien aux bêtes, mortes ou vivantes ; il savait que cela ne servirait à rien qu'il aille voir ce buffle, mais, comme ses disciples y tenaient, il demanda à Velan de l'attendre quelques instants.
Commenter  J’apprécie          10
Il était fasciné par sa propre voix et à voir, dans la pénombre, tous ces visages enfantins tournés vers lui tandis qu’il parlait, il se sentait pénétré de son importance. Personne n’était plus impressionné par la grandeur de la scène que Raju lui-même
Commenter  J’apprécie          70
"Mes ennuis n'auraient pas commencé [...] s'il n'y avait eu Rosie. Pourquoi avait-elle choisi ce nom ? Elle ne venait pas d'un pays étranger; elle était tout simplement indienne et aurait pu aussi bien se nommer Devi, Meena, Lalitha; il y a des milliers de noms chez nous... Elle avait choisi celui de Rosie. Ne croyez pas qu'elle portait pour autant des jupes courtes et qu'elle avait coupé ses cheveux. Non, elle avait l'allure que doit avoir une danseuse classique." (Zulma - p.12-13)
Commenter  J’apprécie          20
Un repris de justice se retrouve, par une suite de malentendus, propulsé guide spirituel du petit village de Malgudi (invention de Narayan où se situent souvent ses romans). Drôle, caustique, écrit dans une langue vive et poétique aussi, j'en garde un excellent souvenir.
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : littérature indienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (152) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
148 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..