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EAN : 9782377310302
196 pages
Sarbacane (04/10/2017)
3.53/5   17 notes
Résumé :
Nicà est un petit revendeur de drogue qui s'est fait renvoyer de son lycée situé dans une petite ville de l'Italie du Sud gangrénée par la mafia. Il sort avec Titti, une jeune fille de son âge, mais les deux frères jumeaux de celle-ci - mauvais garçons hyper violents et limités - ne veulent pas qu'il la fréquente.
U'Boxer, ancien boxeur devenu toxico, humilie Nicà devant sa fiancée. Dès lors, le jeune homme n'a plus qu'une idée en tête : se venger. Cependan... >Voir plus
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Peut-être que les éditions Sarbacane, qui ont fêté leurs dix ans d'existence, incarnent cette nouvelle désignation de la bande dessinée en nous offrant ce que l'on appelle désormais des romans graphiques à l'instar du fabuleux album A Love Supreme de Paolo Parisi retraçant la vie de Coltrane ou de la splendide version de Moby Dick illustrée par Anton Lomaev. Des auteurs aux lignes graphiques fortes et originales tout comme les thèmes abordés et les scénarios d'ailleurs, vous découvrirez un catalogue d'une impressionnante richesse avec une belle diversité d'ouvrages de qualités dont certains sont reliés comme La Cité Des Trois Saints, de Stefano Nardella pour le scénario et de Vincenzo Bizzarri pour le dessin. Une première oeuvre de toute beauté se déroulant dans une banlieue italienne en empruntant tous les codes du roman noir sur fond de mafia locale et de processions religieuses célébrants les trois saints de la cité.

Durant trois jours les habitants célèbrent avec ferveur l'archange Saint Michel, Saint Nicandre et Saint Marcien qui veillent depuis toujours sur la cité. Mais la mafia locale a également une certaine emprise sur la population et il est difficile d'y échapper. Ainsi, sur fond de processions religieuses, les destinées de Nicandro, petit dealer de la cité, de Michele, boxeur déchu désormais junkie et homme de main féroce et de Marciano, mafieux repenti tenant un stand de paninis, vont l'apprendre à leurs dépends. Nicandro amoureux de la belle Titti pourra-t-il échapper aux deux tarés de frangins qui la surveillent en permanence ? Michele va-t-il accepter de truquer le prochain combat de boxe opposant deux espoirs prometteurs ? Et Marciano pourra-t-il résister à la pression de ceux qui sont venus lui réclamer le pizzo ? de tensions latentes en éclats tragiques, les événements se succèdent dans l'effervescence des festivités où tout peut arriver. Car le drame inéluctable se met en place sous l'oeil impavide des trois saints.

D'entrée de jeu, on ressent l'influence du cinéma dans le travail de découpage du scénariste Stefano Nardella qui laisse une grande place au visuel avec des planches exemptes de la moindre ligne de dialogue à l'exemple de cet épilogue extraordinaire intégrant un pointe de surréalisme pouvant rappeler l'oeuvre cinématographique de Fellini. En ce qui concerne l'aspect graphique, on décèle une certaine naïveté dans le trait de Vincenzo Bizzari amplifiant la violence des personnages qui évoluent dans une mise en scène à la fois brutale et poétique. Parce qu'il émane tout au long de ce récit noir une sensation de lyrisme que l'on devine dans la confrontation de personnages aux caractères affirmés qui peuvent receler toute une part d'humanité, notamment dans leur relations avec leurs proches que les deux auteurs prennent soin de mettre en valeur dans de belles scènes empruntes d'émotions et de tensions.

La Cité Des Trois Saints c'est avant tout le destin croisé de trois protagonistes qui vont tenter de s'extraire d'une logique implacable de violence régissant leur quotidien sur fond de mafia locale qui imprime sa volonté farouche de contrôler l'ensemble du tissu social de la cité. Nous faisons la connaissance de personnages ambivalents, portant le nom des trois saints qui protègent la ville, comme Nicandro, un jeune homme déscolarisé qui s'adonne au deal tout en plaçant ses espoirs dans l'amour qu'il porte pour la belle Titti, ceci en dépit des menaces des deux frères reprouvant cette liaison. Dans le même registre, il y a Marciano, le vendeur de paninis qui a renoncé à son ancienne vie de truand pour l'amour de sa femme et de son fils mais qui doit affronter ses comparses d'autrefois bien décidés à lui extorquer le fameux pizzo, une forme de racket des gangs mafieux offrant leur « protection » aux commerçants. Comme une ombre malsaine rôdant dans les alentours de la cité, Michele promène sa carcasse de junkie en ressassant les souvenirs d'une gloire déchue du boxeur qu'il a été autrefois avant de se compromettre dans des combats truqués. Brutal, dénué de tout scrupule il ne lui reste plus que cette terreur qu'il impose à tous en devenant son unique raison de vivre et son ultime gagne-pain en tant qu'homme de main, même si l'on entrevoit un petite lueur d'humanité lorsqu'il rend visite à sa mère. Sur des schémas assez convenus, les deux auteurs mettent en place une intrigue qui va rapidement sortir des sentiers battus avec un dénouement tout en nuance n'offrant que peu d'espoir quant au devenir de ces protagonistes broyés par la cruauté d'un environnement régit par la violence.

Une ambiance crépusculaire, mise en valeur avec un jeu de couleurs somptueuses, La Cité Des Trois Saints devient un conte obscur avec cette légende des trois saints qui plane sur la ville et à laquelle les habitants se raccrochent avec cette lueur d'espoir qui brillent dans leurs yeux à l'image de cette bougie que le prêtre allume au début du récit et dont il pince la mèche au terme d'une intrigue s'achevant sur une case noire, ultime écho d'un univers accablant.



Stefano Nardella (Scénario) / Vincezo Bizzarri (Dessin) : La Cité Des Trois Saints (Il Paese Dei Tre Santi). Traduit de l'italien par Didier Zanon. Editions Sarbacane 2017.

A lire en écoutant : Perché (STO Freestyle) de NTÒ. Album : single (feat. Samouraï Jay). 2017 Stirpe Nova/NoMusic.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Une très bonne BD qui nous plonge dans l'univers désachanté de l'Italie du sud, entre petits malfrats et gens ordinaires, victimes de leur environnement. le dessin est très expressif, les couleurs entre ocres et bleus qui rendent l'atmosphère parfois chaleureuse parfois glaciale. Une très belle peinture sociale avec des personnages balayants tous les pans de cette micro-société.
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Un récit classique de mafia qui se déroule de nos jours, dans le Sud de l'Italie.
Tous les ingrédients du genre mafieux sont présents : vendetta, représailles, racket, drogue, petits dealers aux dents longues, combats de chiens, anciens détenus rentrés dans les rangs.
L'histoire n'est pas d'une originalité folle, on a vu ça mille fois un peu partout.
Ce qui distingue cette BD c'est son coup de crayon, l'auteur Nardella a un style bien particulier : les couleurs bleu / orangé dominantes, la représentation de faubourgs péri-urbains où prédominent le vide et l'ennui, bandits aux attitudes carnassières, à la limite du réalisme.
On est loin du gangster glamour, tout en restant dans un récit où la pègre occupe tout l'espace dramatique et aussi "plastique" (les "gens normaux" n'apparaissent qu'à la toute fin de la BD, au moment d'appeler la police alors qu'ils assistent à un règlement de compte depuis leur fenêtre).
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Putain de mafia. Je l'ai lu d'une traite. Il rappelle la série Gomorra. Les histoires mettant en scène la ndranghetta, Cosa Nostra ou la Camorra se ressemblent. L'auteur démontre ce monde sans pitié ni empathie, ces habitants résignés dans un système où la lâcheté et la méchanceté règne. Parfois des grains de sable viennent perturber l'organisation...
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Un joli roman graphique, avec une réelle cohérence entre le scénario et le dessin.
L'histoire d'un quartier tenu par la mafia, d'habitants en marge, dont certains tentent de se rebeller contre le désordre établi. C'est noir, c'est violent, mais j'y trouve une nuance poétique. le dessin noir mais rehaussé de teintes jaunes permet une sorte de cinématographie.
Très réussi.
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