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EAN : 9782381860015
Du Palais (25/08/2022)
4/5   6 notes
Résumé :
C’est le récit de 24 heures de la vie d’un réfugié, une vie qui oscille entre les drames et l’espoir. Le matin, il reçoit la lettre d’un inconnu, à la suite de la parution de son dernier livre, une lettre qui lui pose les questions vraies, sur sa vie, sur lui… comme la lettre d’un ami. Dans le train qui l’emmène de Paris à Dunkerque, à la vue de ces paysages surgissent les souvenirs de son enfance à la campagne, celui de sa grand-mère à laquelle il rêve toutes les n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
On devrait toujours écrire sa critique dans la foulée de sa lecture ... ou au moins prendre quelques notes, au gré des pages ...
Parce que sinon, on court le risque de perdre les instantanés, ces moments éphémères d'un ressenti fugace à la lecture d'un passage précis, une impression qui peu à peu s'efface. Mais ce que l'on perd en spontanéité, on le gagne sans doute en recul sur sa lecture ...

Tout ça pour dire qu'il y a déjà quelques jours que j'ai fini cette lecture. Et que si certaines pensées que j'ai eu sur le moment m'ont d'ores et déjà échappé, il me reste le souvenir ... d'une douce mélancolie ...

Rien de bien surprenant, au regard du titre de ce court ouvrage de Mahmud Nasimi, "Chant de la mélancolie", reçu dans le cadre d'une Masse Critique et publié aux Editions du Palais.

La mélancolie d'un homme qui, comme tant d'autres, a connu les chemins de l'exil depuis son Afghanistan natal jusqu'en France. Trois ans d'errance qui ne sont pas nécessairement le coeur du livre. Pas plus d'ailleurs que les souvenirs d'Afghanistan, distillés ça et là, ni même sa nouvelle vie en France.

Non, ce qui fait le coeur du propos, et sa force, c'est la Vie et l'Espoir.
Ce qui n'exclut pas la tristesse. Celle d'avoir dû quitter sa terre, sa famille, ses amis. Cela donne des pages magnifiques où Mahmud Nasimi évoque avec beaucoup de poésie l'Afghanistan de son enfance.
Ce qui n'exclut pas la violence, la dureté. Celle de l'exil, des tortures infligées par des passeurs peu scrupuleux, qui réclament une rançon afin de pouvoir poursuivre la route. Torture physique autant que psychologique.
Ce qui n'exclut pas la rêverie. Celle des pages de Kaboul 2087, où Nasimi se prend à rêver d'un Afghanistan débarrassé des guerres en tout genre qui ont marqué son passé depuis de si nombreuses années ...

Et au milieu de ce maëlstrom de sentiments, la force de la Vie, la Vie plus forte que tout, qui fait que l'auteur continue d'avancer, de construire et de se reconstruire. Sans perdre confiance. Avec la certitude qu'il peut être heureux, sans rien oublier ni renier de son passé.

Un très bel ouvrage, plein d'une douce mélancolie.
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"Chant de la mélancolie" semble être une suite à "Un afghan à Paris" . J'ai eu l'impression que dans ce récit, M. Nasimi met en mots ce qu'il raconte à voix haute- lorsqu'on a eu l'occasion de le rencontrer- sur son périple douloureux qui dura trois ans entre l'Afghanistan et la France. Pour ceux et celles qui n'ont pas suivi la parution du premier livre il s'agit du récit autobiographique d' un migrant afghan qui, une fois à Paris, s'émeut en découvrant les tombes des illustres auteurs au cimetière du père Lachaise et en même temps tombe amoureux de la langue de Molière qu'il s'appropriera rapidement pour rédiger son premier livre.
Dans son Chant de la mélancolie, Nasimi continue de soigner l'écriture avec un phrasé poétique pour décrire ses souvenirs d'enfance, les paysages afghans laissés à l'abandon, ses rêves de voir Kaboul humanisée. Les passages les plus durs sont ceux du récit des violences subies lors de son exil, la culpabilité d'avoir laissé des compagnons d'infortune sur le bord de la route. Reconnaître qu'on a pu survivre à l'exil grâce à l'argent de sa famille quand d'autres n'auront pas cette chance et seront torturés faute de pouvoir payer un bakchich, est d'un grand courage et d'une grande honnêteté. Sans démagogie et sans jugements, me gardant le plus possible de la naïveté, j'invite tous ceux et celles qui accusent les migrants de fuir et venir vivre en Europe, à lire cet ouvrage et celui qui l'a précédé. Leurs contenus sont rares et nourrissent notre besoin d'informations et de compréhension sur la vie des exilés du monde. Et pour ceux et celles qui auraient l'opportunité d'aller le rencontrer au détour d'un festival je ne peux que recommander ce moment de vibrante humanité.
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reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique, je remercie babelio pour cet envoi, ainsi que les Editions du Palais.
de ce livre j'attendais un certain éclairage, mais j'ai été déroutée par la construction du récit.
et très rapidement je me suis dit que j'aurais peut-être dû lire avant "Un Afghan à Paris".
la première partie du (court) récit est plein des souvenirs heureux de la petite enfance avec une grand-mère aimante et sage souvent évoquée. l'Afghanistan qu'il décrit est à des années-lumière des images que nous offrent les reportages. si j'ai bien compris, la famille Nasimi est aisée...
L'auteur a "rendez-vous avec l'amitié" et se rend en train à Dunkerque. saviez-vous que "Dunkerque est coruscant"? perso, j'ignorais jusqu'au mot :) merci le dico :)))
dans cette première partie tout est prétexte à se rappeler de bons souvenirs ou à s'émerveiller; pour moi, jusqu'à l'écoeurement.
puis un "rêve". p44 à 52 et je ne trouve pas les mots pour dire ce que m'inspire ce genre de texte si manichéen...
et la seconde partie est aussi sombre que la première fut inondée de lumière. le tout entrecoupé de lettres-réponses à un lecteur-admirateur inconnu.
quelques pages pour raconter un peu de la longue route de l'exil, avec tous les profiteurs au bord de la route, quand ce ne sont pas des tortionnaires...
certes il y a beaucoup de belles images, belles formules, mais elles m'ont rarement touchée. trop "littéraires" peut-être? trop de "bons sentiments"? beaucoup de citations, d'évocations d'auteurs comme Camus, Spinoza... enthousiasme de quelqu'un qui les a "connus" à l'âge adulte et dans des circonstances particulières, puisqu'il a commencé l'apprentissage du français au cimetière du Père-Lachaise.
vraiment, je crois que ce n'est pas le premier livre à lire pour comprendre le chemin de cet auteur. j'ai du mal à assembler les infos qui le présentent ( où et comment a-t-il pu suivre une formation en droit et sciences politiques en vivant dans une situation précaire? attention! je ne mets rien en doute de ce parcours extraordinaire, j'ai juste du mal à recoller les morceaux.
alors je vais aller à la bibliothèque essayer de trouver "un Afghan à Paris" ou "De loin j'aperçois mon pays"!

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Reçu dans le cadre de la masse critique de janvier 2023. J'ai d'abord voulu lire le premier texte de l'auteur "un afghan à Paris" avant de me plonger dans "Le chant de la mélancolie".
Quel voyage littéraire en deux bouquins qui sont courts mais intense de par l'histoire racontée.
Le livre nous narre à la fois les souvenirs heureux de la jeunesse de l'auteur en Afghanistan, l'amour pour sa femme, ensuite son périple dur et violent pour arriver en Europe. Et enfin, il se laisse à rêver d'un Afghanistan où les talibans sont partis pour de bon, d'un Kaboul devenu méconnaissable par sa splendeur et son rayonnement mondial dans les technologies, la médecine etc…

On aimerait tellement que ce rêve se réalise.

Je recommande cet ouvrage qui est très bien écrit. Je remercie babelio ainsi que les Editions du Palais.
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“Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours.” C Bobin
Une journée à Dunkerque, un train, un couple sympathique et un flot de pensées pour submerger le tout.
Une réponse à un admirateur d'Un Afghan à Paris, c'est une réponse généreuse qui dit la bataille quotidienne qui se joue au coeur de l'homme exilé, réfugié.
Il dit aussi merci à la langue française en l'honorant par ses lectures mais par l'art acquis qu'il nous offre.
Un parcours qui laisse des traces indélébiles, des cicatrices à vie qui stigmatisent le manque du pays d'origine et des siens famille, amis, amoureuse. C'est cruel, poignant.
Mais il dit au-delà qu'il place au firmament l'espoir en un monde meilleur. On veut y croire.
« Toutes ces erreurs du passé m'offrent aujourd'hui la sagesse et les souffrances, la joie. »
La violence de l'exil est très présente et laissera de multiples cicatrices dans le coeur et l'esprit, la culpabilité de laisser derrière soi d'autres victimes de la barbarie. Ne pas avoir le choix n'amoindrit pas le choc.
C'est une plume enchanteresse qui varie les styles de l'épistolaire au récit, de la poésie en toute chose.
C'est un regard qui dit l'enfer, l'espoir.
C'est une pudeur qui s'exprime, des mots qui éclairent.
Et toujours cet apprentissage d'une langue pour dire.
Quand Mahmud Nasimi parle De Balzac, Hugo etc. Ils sont là dans votre salon avec lui, avec vous et parlent du monde.
Son véritable refuge c'est notre belle langue, le français.
Alors n'attendez pas, lisez-le, offrez ses livres, et changez votre regard.
©Chantal Lafon



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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ma grand-mère ne lisait pas, elle ignorait qui était Montaigne ou encore Dostoïevski. Pourtant, elle pouvait m'abreuver de contes ou de petites fables provenant de son imagination, qui nourrissent et enrichissent encore ma vision du monde. Un jour, elle m'avait raconté ceci :
Tu sais mon fils, autrefois, il était un homme qui vivait pleinement, dans un contentement innocent, heureux de ce qu'il avait : un toit, une femme, des enfants ... Il jouissait d'une existence simple sans se poser davantage de questions.
Un jour, il entendit certains de ses amis parler du "vrai" bonheur. L'homme devint confus. Il se mit à penser que sa félicité n'était peut-être pas si parfaite, peut-être pourrait-elle être encore plus grande ?
Il fréquenta alors les personnes de son entourage afin de découvrir ce que pouvait bien être ce bonheur si convoité.
L'un lui expliqua : "Le bonheur est un secret qui est caché dans le temps."
L'autre lui affirma : "Le bonheur est un sentiment d'insouciance qui s'envole avec le temps."
"Il y a donc quelque chose à chercher hors des biens matériels et de la vie de tous les jours", murmura l'homme. Il se consacra à la quête de ce secret impalpable. Le temps passa, ainsi que tous les instants heureux que la destinée lui offrait.
Au soir de son grand départ, il eut enfin accès au bonheur en découvrant que ce n'était que le souffle de vie !
"Mon garçon, sois intelligent, me disait ma grand-mère, et réalise la valeur de cette source qui t'anime à chaque instant ! Elle n'est pas à rechercher, elle est déjà là !"
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J'aimais cependant se confiance dans l'avenir qui se cachait derrière ses mots : "Aujourd'hui je souffre intensément, mais j'espère toujours que la vie m'offrira le moment où toutes ces peines se changeront en émotions, les émotions en larmes, les larmes deviendront des mots, et les mots couleront sur un papier pour devenir un poème, un texte ou un livre. Cela pourra être une arme puissante pour détruire l'absurdité qui existe dans ma famille : l'ignorance. La génération suivante sera ainsi libre de choisir et non pas victime de la tradition.
Une société où manque la connaissance, même si le soleil l'éclaire, il y fait toujours nuit."
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Je suis reconnaissant à la vie d'avoir fait du stylo mon double. Cet outil plus puissant que l'acier et plus doux que la soie, avec lequel on dessine et écrit le bien, le mal et la vérité.
Quand il court sur les pages blanches pour tisser les phrases en assemblant les mots, il arrache le sommeil aux yeux des dictateurs, il exprime la sagesse, la beauté, l'amour, il chante la solidarité, l'espoir, l'humanité ...
[...]
Quel miracle est caché dans la vibration du stylo qui grave l'encre sur la page blanche !
Quel miracle fait naître des mots qui m'offrent à l'instant la splendeur du jour, la musique du vent, la bienveillance de la nature, le chant de la rivière, le silence de la nuit !
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Lorsque j'étais d'humeur maussade, et qu'un sentiment de vacuité s'emparait de moi, j'allais toujours rendre visite à Sabour. Nous discutions et j'appréciais sa manière de parler du bout de la langue, cela me donnait envie de l'écouter pour mieux oublier mon humeur sombre des mauvais jours. "La tristesse est passagère, essaie de réfléchir, me disait-il, vis cet état simplement comme une nouvelle expérience qui se produit en toi. La vie ne t'a pas oublié, mon cher ami. Il ne faut pas croire que nous sommes invisibles, il y a des vies que nous ensoleillons par notre seule présence."
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Page après page, une certaine confiance m'envahit et un éclat de lumière brille à l'horizon de l'avenir de mon pays. Au travers de ces phrases qui coulent de tout mon être, je voudrais saluer ceux qui malgré la guerre et l'ignorance continuent à vivre, malgré le froid et la faim résistent et espèrent. Leur détermination m'apaise. De ce liquide amer sortant de mon stylo, je formerai des gouttes d'espoir et arroserai les fleurs abîmées par les armes.
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Videos de Mahmud Nasimi (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mahmud Nasimi
Il y a des Parisiens qui ne sont pas nés à Paris, et il y a ceux qui viennent à Paris de beaucoup plus loin comme Mahmud Nasimi. Dans "Un Afghan à Paris", aux Éditions du Palais, il y raconte sa découverte de la capitale mais aussi de la littérature. française. L'auteur quitte l'Afghanistan en 2013 et arrive à Paris quatre années plus tard. Réfugié, il aire la nuit dans les rues, mais aussi et surtout dans le cimetière de Père Lachaise. Un jour, il arrive sur la tombe d'Honoré de Balzac et là, il s'abandonne à ce monde et apprend le Français.

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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