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Citations sur L'Islam traditionnel face au monde moderne (39)

Je n'oublierai jamais la leçon que m'a donnée un de mes grands maîtres traditionnels en perse: "C'est merveilleux d'avoir l'esprit ouvert, c'est comme ouvrir tout grand les fenêtres d'une pièce.C'est bien d'avoir les fenêtres d'une pièce ouvertes pourvu que la pièce ait, bien sûr, des murs.Si vous mettez une fenêtre dans le désert, il importe peu qu'elle soit ouverte ou fermée puisqu'il n'y a pas de murs."
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Ibn Sînâ fait une distinction très nette entre la première étape de l'éducation, dispensée à la maison, et la seconde à l'école (maktab), sous la responsabilité d'un maître (mu'allim).A ce stade, l'école et la maison se complètent pour favoriser les objectifs de la première éducation qui sont le renforcement de la foi, la formation d'un bon caractère, la santé, l'enseignement de la lecture et de l'écriture, ainsi que les rudiments d'une façon correcte de penser et enfin l'apprentissage d'un métier.Le maître doit être choisi très soigneusement, car à ce stade, son influence sur le caractère de l'élève est aussi décisive que celle qu'il peut avoir sur son esprit.Pour cette raison, le maître doit être pieux, avoir des principes moraux stricts, un caractère amène et un grand savoir.Il doit être le détenteur de la sagesse (hikmah, khirad) et avoir assez de discernement pour juger avec avec pénétration le caractère de ses élèves et pour évaluer leur aptitude à poursuivre des études dans tel ou tel champ champ de la connaissance, de sorte qu'il puisse les conseiller dans le choix des matières auxquelles ils se consacreront au cours des phases ultérieurs de leur existence.
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En gardant à l'esprit que "philosophie" est un mot polysémique (qui a plusieurs sens), nous pouvons affirmer sans crainte qu'il ne peut y avoir de système éducatif sans enseignement de la philosophie, sous quelque forme que ce soit.(...)
Dans l'éducation islamique classique, tous les étudiants recevaient une sorte d'enseignement philosophique, entendu ici à la fois dans le sens d'une vision du monde et d'une méthode de pensée applicable aux diverses sciences, incluant jusqu'à la jurisprudence.Il faut donc en conclure qu'on ne peut transmettre la connaissance et avoir un système éducatif en bonne et due forme sans y insérer une part de philosophie, dans le sens que nous avons donné à ce terme (...), mais, en revanche, il faut savoir "quelle sorte" ou "quel genre" de philosophie on doit leur enseigner (aux étudiants musulmans) et quelle en sera l'approche.(...)
On ne peut pas envisager la philosophie en l'assimilant simplement à la philosophie occidentale moderne.
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L'Occident a rarement produit une figure qui fût à la fois un philosophe au sens traditionnel et noble du terme et un maître dans les langues islamiques majeures, ainsi qu'un des meilleures spécialistes des sources intellectuelles écrites dans ces langues. Une si heureuse conjonction s'est accomplie dans la personne d'Henry Corbin et a fait de lui le plus éminent représentant, en Occident, de la tradition intégrale de la philosophie islamique et le maître actuel de l'herméneutique de la pensée islamique telle qu'elle s'est épanouie en Perse.
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Parmi les multiples centres d'intérêt de Massignon, il y avait encore le shî'isme, et plus particulièrement le shî'isme arabe.Non pas qu'il n'ait pas écrit sur le shî'isme persan, mais c'est à l'étude du shî'isme arabe qu'il consacra ses travaux les plus importants.Dans le monde du shî'isme, deux figures l'ont toujours fasciné.La première: Fatimah, la fille du Prophète.Personne en Occident n'a écrit sur elle avec autant de sensibilité que Massignon.(...)
Si aujourd'hui quelqu'un désire étudier le personnage de Fatimah en langue européenne, où doit-il chercher? Il ne peut que se référer aux articles de Massignon.Ces études ont également une valeur particulière pour l'étude comparée des religions, car Massignon étudia la relation entre Fatimah et la Vierge Marie et mit l'accent sur le fait qu'elles représentent en réalité le même archétype, la même réalité spirituelle, à des niveaux différents, et qu'il y a une sorte de relation homologique entre elles, et cela spécialement dans les parties du monde islamiques, comme la Syrie, où le Christianisme et l'Islam vivent côte à côte.
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Aucune présentation des vues d'Ibn Sînâ sur l'éducation ne saurait être complète sans mentionner sa doctrine de l'intellect: les facultés de l'âme et la hiérarchie qui détermine les différents niveaux des facultés intellectuelles de l'homme, et le processus par lequel l'homme peut atteindre le plus haut niveau de la perfection intellectuelle.(...)
Les Récits visionnaires d'Ibn Sînâ, dans lesquels sa "philosophie orientale" (al-hikmat al-mashriqiyyah) est exposée de manière symbolique, peuvent être étudiés comme une source de sa philosophie de l'éducation à son plus haut niveau.Dans ces traités, la doctrine de l'intellect est décrite de manière concrète sous forme d'anges et de guides célestes qui mènent l'homme vers les degrés suprêmes de la Connaissance divine.Le guide, dans le récit de Havy ibn Yaqzân est le maître par excellence et l'angéologie avicénienne est la clé pour comprendre la philosophie de l'éducation du maître.Dans sa vaste synthèse philosophique, Ibn Sînâ fait commencer le processus de l'éducation avec les parents en tant que premiers éducateurs de l'enfant et le conclut avec l'ange qui, en illuminant l'âme, lui permet d'expérimenter la vision de Dieu et d'accomplir ainsi le but ultime de toute éducation, qui n'est rien d'autre que la finalité de l'existence humaine elle-même.
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Henry Corbin fit ses débuts dans la vie intellectuelle française au moment où plusieurs courants s'occupant de philosophie traditionnelle commençaient à se manifester, les uns dans les milieux universitaires, les autres ailleurs. Il y avait avant tout les ouvrages magistraux de René Guénon, bientôt suivis de ceux de Frithjof Schuon, qui exposaient pour la première fois dans l'Occident moderne la métaphysique traditionnelle dans toute son ampleur et sa profondeur, et qui critiquaient implacablement ce qui porte le nom de "philosophie" dans l'Occident d'aujourd'hui.(...)
Il étudia aussi avec Massignon, qui ouvrit à son jeune élève des perspectives nouvelles sur le soufisme aussi bien que sur le sh'îsme. Massignon fut en fait l'instrument de la providence lorsqu'il attira l'attention de Corbin, par l'intermédiaire de Suhrawardî, sur cet Orient qui n'est pas seulement géographique, mais qui symbolise le monde de l'illumination.
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L'enseignement de la philosophie aux étudiants musulmans devrait commencer par une étude approfondie de la tradition intellectuelle islamique dans son ensemble.Avant de mettre l'étudiant en face de Descartes ou de Kant, ou même de Platon ou d'Aristote, vus à travers le prisme de la philosophie occidentale moderne, il faudrait lui donner une formation complète en philosophie islamique et dans les disciplines connexes.(...)
D'entrée de jeu, il faudrait chasser de l'esprit des étudiants les idées qu'on se fait habituellement de la philosophie comme l'exercice du doute, le scepticisme, ou comme une activité individualiste de l'homme en tant qu'être en révolte contre Dieu (...).Il faudrait remplacer ces idées par celles de sagesse, d'universalité, de certitude, et du caractère supra-individuel non seulement de la Vérité en tant que telle, mais aussi de ses principales formulations et cristallisations traditionnelles, de sorte que la philosophie s'identifie avec une perspective intellectuelle durable, comme cela a toujours été les cas en Orient, plutôt qu'avec une interprétation individualiste de la réalité, comme on le voit en Occident depuis Descartes.
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Pour Suhrawardî, l'éducation est inséparable de la vie spirituelle, de l'illumination de l'âme par l'ange et de la direction donnée par les substances angéliques qui, étant elles-mêmes lumière, illuminent l'âme de la véritable connaissance qui est en soi lumière selon le hadîth déjà cité: "la Connaissance est Lumière" (al-ilm nûr), et rend l'homme capable de faire l'ultime expérience de dieu qui est la Lumière des Lumières (nûr al-anwâr).
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Le but final de l'éducation est de parvenir à l'illumination qui, à son tour, requiert le perfectionnement de toutes les facultés de l'homme, mentales et psychologiques, engageant à la fois l'élément rationnel et l'âme dans tous ses aspects et dans toutes ses dimensions.
Dans ce processus éducatif, l'ange joue un rôle primordial, et dans plusieurs de ses traités comme le Qissat al-ghurbat al-gharbiyyah (récit de l'exil occidental) et Risâla fî hâlat al-tofulîya (l'Epître sur l'état d'enfance), Suhrawardî identifie l'ange à l'Archange Gabriel qui, en tant qu'instrument de la révélation coranique, "dicta" au Prophète le Verbe de dieu.L'ange est également identifié à l'Esprit Saint et au maître spirituel (murshid), qui est le véritable maître dans ce processus d'éducation formant à la fois le coeur de la théosophie ishraqi et du soufisme.
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