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Avec ce roman de Tobie Nathan , l'on voyage dans le temps et l'espace, entre l'Afrique contemporaine, engluée dans ses guerres fratricides et son administration corrompue loin des clichés de la musique de percussions et des cris d'animaux sauvages, et la Vienne du début du vingtième siècle, au temps où le professeur Sigmund Freud régnait sur la société savante locale, échafaudant sa théorie de l'inconscient.

Le narrateur, Léopold Caro, professeur de psychologie, en mission au Burundi, fait la connaissance, lors d'un transit à l'aéroport de Kigali, de Jack Bean, qui tente de se rendre en Israël pour l'enterrement de sa mère. Celui-ci lui remet le journal rédigé par son père Zack Bean, de son vrai nom Isaak Rabinovitch, journal qui relate les relations proches qu'il entretenait avec Sigmund Freud.

Les choses se compliquent lorsque le narrateur apprend l'assassinat de Jack Bean. Que contiennent ces documents, mis à l'abri sur une clé USB, et qui vont également mettre en danger la vie de leur détenteur?

Le suspense est bien mené, et rend le roman très attractif. Intéressant cette incursion dans les domaines de prédilection de l'auteur : l'Afrique et la psychanalyse.
Il en devient difficile de faire la part de la fiction et de la réalité
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Et si demain vous rencontriez un homme possédant un trésor . Si ce trésor n'était autre que le récit d'un étudiant en médecine. Et si cet étudiant avait été le plus proche confident de l'illustre psychanalyste Sigmund Freud.
Vous l'aurez bien compris, notre roman est composé en alternance de deux époques. D'abord 2003, Leopold Caro, oeuvrant au Burundi dans la coopération universitaire en tant que psychanalyste, rencontre à l'aéroport de Lagos un homme se présentant comme étant Jack Bean. Ce dernier donnera à notre protagoniste une copie d'un document d'une valeur rare pour Leopold, il s'agit des carnets du grand père de monsieur Bean, qui fut le confident de Sigmund Freud. Autant vous dire que ce genre de document met notre psychanalyste dans une euphorie sans précédent. D'ailleurs par la suite il n'aura de cesse de trouver des moments de calme afin de poursuivre la lecture de ces carnets. D'où la seconde phase de notre roman, relatant la vie de Jack Bean, de 1908 à 1939. Mais ces carnets sont-ils aussi innocents qu'ils peuvent le paraître et ne renferment-ils pas autre chose que de simples éléments biographiques sur l'illustre psychanalyste.
Avec ce roman Tobie Nathan aborde de façon tout à fait romanesque et palpitante l'oeuvre de Freud, notamment les théories développées sur le transfert, la place de la sexualité dans nos traumatismes, et bien évidemment le complexe d'Oedipe. L'auteur met en lumière d'autres sujets chers à Freud tel que la Bigamie et dévoile quelques pans de sa vie privée en la matière. Enfin Tobie Nathan nous dévoile un Freud peu amène, un homme au centre d'une société psychanalytique, peu enclin à la critique, très centré sur ses propres malheurs, colérique, et souvent déçu par ses pairs.
Outre l'aspect psychanalytique, notre auteur aborde pour la période 2003-2004 les problèmes d'un continent africain gangréné par la violence, la corruption, la famine. Mais ne croyez pas, l'époque narrée dans les carnets de monsieur Bean est aussi victime de sursauts notoires. D'abord la révolution russe en 1917, mais surtout la montée du nazisme.
En bref, monsieur Nathan nous livre une intrigue policière sur fond de données psychanalytiques.
Lien : http://www.athena1-lire.blog..
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Voici un roman sous forme de double journal : celui de Léopold Caro, coopérant universitaire au Burundi qui dirige un centre de psychothérapie en 2003-2004, et celui d'Isaac Rabinovitch, alias Jack Bean, alias Dr. Heinrich Funk, jeune psychiatre ami et confident de Sigmund Freud, bientôt militant de premier plan du Komintern, dont les mémoires s'étendent entre 1908 et 1939, ayant toujours pour objet ses relations ambivalentes avec le père de la psychanalyse. de la rencontre entre le premier personnage-narrateur (qui peut ressembler à l'auteur) et les descendants du second (sans doute un personnages fictionnel), du croisement entre ces deux textes diaristes, surgit une intrigue à suspense haletant, au rythme accéléré, où les attentats, les menaces, la corruption et violence ordinaires et l'espionnage dans l'Afrique post-génocide rwandais font ricochet avec la vie d'un Juif, dandy anarchiste d'avant la Grande guerre converti au communisme et à la clandestinité dans l'Europe hitlérienne.

Néanmoins, par-delà le suspense et la description des deux environnements politico-historiques, je m'attendait à un règlement de comptes avec la psychanalyse, comme c'est souvent l'intention de ceux qui s'attellent aux biographies confidentielles ou « non-autorisées » (fussent-elles fictionnelles) de Freud, et sachant aussi que Nathan a pris ses distances de cette thérapeutique il y a longtemps. Or, distanciation par rapport à l'histoire officielle de la psychanalyse, il y a, indubitablement, mise en perspective du mythe qui entoure le fondateur de la discipline aussi, avec de justes, nombreux et instructifs apports informatifs sur le contexte de cette immense découverte, mais aucune animosité personnelle : le personnage de Freud en ressort même grandi, à mon sens, car humanisé, avec tous ses doutes, ses manies, ses transgressions et même ses petitesses...

Le contexte intellectuel de la naissance de la psychanalyse est sans doute le thème principal du livre, et le plus approfondi en nombre de pages. J'ai appris la proximité de celle-ci avec des drogues trop accessibles et pas assez redoutées (Freud n'était pas le seul cocaïnomane, désintoxiqué ou non...), et avec des mouvements à caractère nettement plus politique et donc plus « révolutionnaires » qu'elle, science aux principes subversifs mais aux procédés bien bourgeois ; des mouvements fondés sur la critique de l'ordre sexuel des premières décennies du XXe siècle, qui gravitaient en particulier autour de la figure historique d'Otto Gross et des intellectuels et artistes qui fréquentaient la colonie Monte Verità à Ascona, en Suisse. La centralité de la sexualité dans la psychanalyse ne sortit donc pas du néant, ni son attention à la mythologie et au théâtre grecs, ni sa mise en perspective historique et anthropologique des monothéismes et du patriarcat réciproquement... de plus, du point de vue des réalisations concrètes et de la conscientisation politique du sexuel, Mai 68 n'a donc rien inventé non plus !
À ce propos, je me suis laissé prendre au jeu de vérifier l'existence des noms de toute cette pléthore de personnages, penseurs qui évoluaient à différents titres (souvent comme disciples bientôt dissidents) autour du professeur Freud et du docteur Gross : à ma surprise ils sont réels, à la seule et notable exception de Carl Gustav Jung, nommé, de manière entièrement transparente et significative, C. G. Alt (Ancien donc, pas Jeune...!).
J'ai émis des hypothèses sur l'identité éventuelle de deux des personnages féminins les plus importants dans l'intrigue : la comtesse Hanna von Kessler, Hanna qui « je le comprenais enfin, avait été immolée sur l'autel de la psychanalyse » (p. 326), et la comtesse Isabella de Montmaurin, dont Freud s'enthousiasme : « […] je peux vous affirmer sans forfanterie : succès total ! Et sur toute la ligne... Autrement dit : victoire complète sur l'ennemi ! Elle ne présente plus aucun symptôme » (p. 411). Mais je n'en dirai pas plus, n'étant pas parvenu à des réponses certaines...

Mon seul petit regret : que Léopold Caro ne se soit pas attardé un peu davantage sur l'Afrique et ce qui l'y attirait. Mais je comprends que c'eût été au détriment du rythme du récit d'espionnage.
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Ce roman place le père de la psychanalyse dans son contexte de l'époque et donne de lui une image moins conventionnelle de sa personnalité. Une double histoire dans ce livre vous tiendra dans un intérêt constant. Ecrit par un ethno-psychiatre, il incite au recul sur certaines méthodes psychanalytiques.
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Tobie Nathan sait écrire, sait décrire, sait inventer, sait conter, sait raconter. Mais, j'ai un problème. Ce n'est pas un livre historique, or il emprunte beaucoup de faits réels et, évidemment, de noms et personnes qui ont réellement existé. (Excepté pour Jung, qu'il transforme en Alt, les noms sont conservés.) Et il fait parler les personnages, autour d'une intrigue et d'une histoire qu'il invente. Au risque du flou. Au risque de confusion. Certes, Tolstoï a fait pareil dans Guerre et Paix : des personnages inventés cotôyent des personnages réels, ce n'est pas nécessairement un problème quand on sait l'aspect fictionnel et que ça ne modifie pas profondément L Histoire ou n'en propose pas des explications alternatives. Avec Freud, tout est tellement caché, tordu, que L Histoire on ne la connais pas si bien... Bref. Passons. le plus important, c'est que j'ai trouvé ce livre "trop". Tobie Nathan donne trop, trop de détails, le livre est trop long, et un peu trop de passions aussi. En tout cas trop pour moi. J'en suis un rien é-coeur-é. Il y a blindé de détours, toute cette histoire africaine,de conflits ethniques, colonisation, puis le lien avec Vienne, les aspects du communisme et du capitalisme, la montée du nazisme, Israël, la question juive, c'est énormément énormément de sujets... Même si entendons-nous bien, chaque thème a son intérêt et est bien traité et bien écrit.
Cet ouvrage reste un livre bien torché, pas inintéressant (au contraire), et qui se lit avec un certain plaisir. Et comme je le disais Tobie Nathan sait faire, et quand il écrit "ce type était brillant", il arrive à le dé-montrer avec des mots ! Et ça c'est pas donné à tout le monde. Cela nécessite d'être soi-même de cette haute qualité.

Si vous aimez Irvin Yalom, que vous êtes un peu intéressé par Freud (même si le titre est trompeur, car on parle plus d'un personnage fictif dont on peut lire le journal) et la psychanalyse.
- Ah oui, je n'ai pas trouvé ce livre "palpitant" comme il est indiqué en couverture de la version poche (faut pas exagérer) - vous aimerez ce livre. Sinon lisez un polar classique ou tout autre chose.
Salut.
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Léopold Caro, psychanalyste de renom, vit au Burundi, où l'insécurité et la violence règnent en maître. Là-bas, qui dit blanc dit nécessairement riche, et la corruption fait loi. Par une étrange coïncidence, il fait la rencontre de Jack Bean, un trafiquant d'armes, qui lui remet un document inédit et d'une valeur inestimable : les carnets intimes de son grand-père, Isaac Rabinovitch, membre de la société psychanalytique de Vienne dans les années 1910-20, et ami intime de Sigmund Freud. Il ne faut pas longtemps à Léopold Caro pour se plonger dans le journal personnel de cet homme oublié et dont le rôle dans la vie du célèbre professeur n'a pourtant pas été des moindres. Ainsi, plus le récit avance et plus l'on bascule dans l'intimité d'une société bourgeoise et bien-pensante, dans laquelle se côtoient les hommes de lettres, hommes de sciences et politiciens. On découvre un monde faste, aux moeurs libérées et dans lequel la psychanalyse fait ses débuts avec succès. Sigmund Freud est un maître à penser tantôt idolâtré, respecté, tantôt envié et critiqué par ses pairs. Homme sévère, mais sensible à la critique, il trouve en Isaac Rabinovitch un confident, mais aussi un adversaire. Les carnets permettent de dévoiler une intimité méconnue et néanmoins passionnante !
C'est avec beaucoup d'habileté que Tobie Nathan met en relation deux périodes qui, a priori, n'ont rien en commun. La plus récente se passe sur 2003-2004, au Burundi, et se consacre à déjouer le complot visant à récupérer les carnets entrés en possession de Léopold Caro. En revanche, la plus antérieure s'étale sur une période de 30 ans, allant de 1908 à 1938 et se déroule sur plusieurs lieux : Vienne, Ascona, Munich, Weimar, Zurich, Berlin, Paris, pour finir à Bukavu, dans la République Démocratique du Congo. On y découvre un milieu riche et intellectuel, avide de nouvelles expériences et de plaisirs. La drogue et le sexe y tiennent une place centrale et pervertissent les esprits les plus affutés. Pour autant, cette période faste sera fortement marquée par la première guerre mondiale et ne résistera pas à la seconde… L'auteur nous offre un ouvrage passionnant sur l'apogée du monde psychanalytique. Il y fait vivre les plus grands intellectuels du début du XXème siècle et nous ouvre les portes de l'intimité de l'un des grands maîtres de la psychanalyse. Que l'on ait des notions dans le domaine ou non, le texte est tout à fait abordable et se lit avec le plus grand plaisir. Une très bonne découverte !
Merci aux éditions Points et à Libfly de s'être associés et de m'avoir permis de découvrir cet excellent auteur !
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Voici un roman étrange qui explore à la fois les premières années du mouvement psychanalytique à Vienne au début du 20ème siècle et les conflits contemporains de l'Afrique équatoriale avec ses guerres tribales, sa violence omniprésente et sa corruption.
L'auteur parait avoir fait le grand écart entre deux domaines qu'il connait bien puisque Tobie Nathan en sa qualité d'ethnopsychiatre écrit depuis de longues années sur les troubles psychiques liés à la culture et l'adaptation nécessaire des soins à un contexte historique personnel.
Psychanalyste, il connait également bien la naissance du mouvement et à travers ce roman qui parait bien documenté il nous présente les personnages qui l'ont animé et en premier lieu bien sûr Sigmund Freud. Son disciple puis rival Jung est bien présent et joue un rôle important dans l'intrigue mais pourquoi diable l'avoir affublé du nom de "Alt" ce qui ne trompe personne ?
Le roman est bâti sur une intrigue policière : Léopold Caro membre d'une organisation internationale se voit remettre en secret à la faveur d'une rencontre dans un aéroport, une clé USB contenant les mémoires d'un certain Jack Bean qui s'appelle en fait Isaac Rabinovitch et qui s'est formé à la psychologie à Vienne et a rencontré tout le gratin psychanalytique avec lequel il a entretenu des rapports étroits.
Mis à part l'intérêt historique de ces mémoires, que contiennent elles donc pour avoir provoqué la mort de leur dépositaire, assassiné par des barbouzes et le harcèlement du malheureux Caro qui ne comprend pas ce qui lui arrive car il est séduit par une espionne, menacé par les services secrets, cambriolé, terrorisé... Bref cela lui parait bien étrange et il faudra qu'il parvienne à lire la totalité des mémoires de Rabinovitch pour saisir les implications du secret qui s'est trouvé déposé entre ses mains. le lecteur lui-même n'en saura plus qu'à la fin du livre...
Fondé sur une documentation précise et érudite, l'intrigue romanesque a toutefois bien du mal à naviguer entre les deux pôles de la narration.
Un roman à découvrir car il s'agit d'un texte vraiment atypique porté par une écriture intelligente mais pour y trouver un intérêt soutenu, il faut disposer d'un bagage préalable tant au niveau historique que politique.

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Tobie Nathan, célèbre ethnopsychiatre, a su concocter ici une belle histoire pour nous faire découvrir l'envers du décor des débuts de la psychanalyse. Nous sommes quelques années après le génocide rwandais : un médecin psychiatre, Leopold Caro, qui travaille au Burundi, pays voisin du Rwanda, pour le compte des Nations Unis se retrouve un jour en possession du journal d'un jeune médecin d'origine russe qui a vécu à Vienne au début du XXe siècle et est devenu le confident du "Professeur" Freud, l'ami du trublion Otto Gross et l'amant d'une belle patiente qui sera soignée à la fois par Freud et par Jung (appelé ironiquement "Alt" dans le roman). Mais la possession de ce "brûlot" va compliquer bigrement la vie du Dr Caro. On alterne avec bonheur entre la partie africaine et contemporaine de ce scénario et la partie viennoise. Je trouve que Tobie Nathan se révèle être un bon romancier et sa connaissance de la psychanalyse rend savoureuse sa description de l'entourage de Freud et de façon plus large, toute la vie viennoise de ce début de siècle, jusqu'à la prise de pouvoir par Hitler et même au-delà. Une belle découverte.
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Pour en finir avec la Psychanalyse !
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