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EAN : 9791027802173
240 pages
Le Castor Astral (01/02/2019)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Soixante-deux poètes contemporains se rencontrent dans cette anthologie. Si leurs univers semblent parfois éloignés, tous se confrontent au réel et au concept finalement complexe de la beauté. Le livre propose un vaste panorama de la création poétique actuelle, dans sa diversité, en offrant des textes pour la plupart inédits.

MARC ALYN- MICHEL BAGLIN - MARIE-CLAIRE BANCQUART - LINDA MARIA BAROS - CLAUDE BEAUSOLEIL - CLAUDE BER - ZÉNO BIANU - DANIEL BI... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le printemps des poètes étant cette années consacré au thème de la beauté, plusieurs anthologies fleurissent, après celle des éditions Bruno Doucey, en voici une autre du Castor Astral, dédiée à Franck Venaille, disparu en 2018.

La démarche est assez différente, car on y trouve uniquement des poètes contemporains, tous francophones mais d'horizons variés, belges, luxembourgeois, québécois, mais bien sûr surtout français.

J'y ai retrouvé avec grand plaisir ceux que je connaissais déjà comme François de Cornière ou Michel Baglin , Marie-Claire Bancquart mais j'ai aussi découvert d'autres poètes comme Julie Delaloye ou Claude Beausoleil.

La présentation manque sans doute d'originalité. Dans l'anthologie des éditions Bruno Doucey , la beauté était rythmée par les saisons, et avait pour chaque mois un thème central. Ici, nous avons juste une succession de textes , dans l'ordre alphabétique des auteurs. Par contre, j'ai apprécié que la fin du livre offre les biographies de chacun des soixante-deux participants.

" Pour avoir vu un soir la beauté passer" est un vers magnifique de Gérard Cartier, un autre poète à lire dans cette oeuvre inspirée et éclectique...

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Anthologie de soixante-deux poètes contemporain, Pour avoir vu un soir la beauté passer est un recueil de poèmes, souvent inédits, autour du thème de la beauté, ce concept mystérieux, universel et subjectif.
J'ai retrouvé avec bonheur Abdellatiff Laâbi et Cécile Coulon, dont j'avais lu des recueils, mais je ne connaissais aucun autre des poètes présents dans le livre.
Si je n'ai pas été sensible à tous les textes, les différentes voix qui se mêlent et l'aperçu des univers de chaque auteur est une porte ouverte pour cheminer plus loin avec les uns ou les autres. Une belle découverte.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
COÏNCIDENCE

Les seins à la proue de la lumière,
les lignes du nu épousant l’imaginaire
et ses galbes modelés par les générations,
les cimes immaculées crevant nos ciels intimes,
la grâce d’un geste quand il témoigne
de la fragilité du vivant s’élevant
au-dessus de son propre néant,
voilà pour nous laisser croire que toute beauté
est naturelle et comme donnée.

Pourtant, même reconnue
dans la fougue d’un torrent ou la mer
étirant son éternité sous la caresse du vent,
elle ne l’est pas plus qu’elle n’est,
sur la toile, le fruit des cogitations du peintre,
qui sait juste comme on fait danser les couleurs.

La beauté n’est peut-être
que le désir exaucé d’entrer dans le tableau
par la grâce de sentiers devinés
dans nos arrière-pays,
une superposition improbable,
du dedans et du dehors,
la coïncidence d’une attente secrète
et d’une rencontre de hasard.

Ainsi nos harmoniques intérieurs
trouvent-ils dans le monde l’accord
avec les notes qui leur correspondent.
Ainsi le réel, le terrible réel,
les mots soudain le font-ils chanter
tandis que la métaphore chez chacun
enracine le verbe dans le corps.

Michel BAGLIN
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JUSTE ÉVEILLÉ
(Extrait)

J’ouvre un cahier et j’entre avec toi. Avec nous. Ce qui me blesse me suit comme une ombre claire. Mon corps traverse la conscience du papier, emmuré de fatigue et de pensées étroites. Je ne sais pas où je vais. Ce nous esquissé mot à mot dans des phrases qui se déplient comme de longues averses devance tous nos désirs. Du silence devance nos désirs. Du silence déferle et nous comble.

Je t’offre ce bouquet lumineux pour te dire que ta place est ici. Que cet inutile dont le monde voudrait se débarrasser, ces longues étendues de patience et d’attente sans objet, ce vide et cette paix de la vacuité corail dorment au coeur du monde en attente de notre passage, de notre venue.

Car écrire c’est rester assis ici dans le lieu étrange d’une rencontre dont nous ne décidons rien à part notre juste présence. J’ouvre un cahier et j’ouvre les mains en fait. Mon souffle. Mon regard du dedans. Je m’ouvre avec toi si tu l’acceptes. La beauté n’existe pas. C’est juste un tremblement, du vent sur l’herbe endormie. Un mouvement caché. C’est bien ici, l’éveil, un livre de racines qu’on brûle de son vivant, les yeux ouverts.

Dominique SAMPIERO
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L’OR DU FORSYTHIA

Il faudra bien revenir un jour
quand la force de nos bras
aura chu dans les seaux
quand nos jambes seront de laine
et le sol plus mouvant que les eaux
quand l’oreille bourdonnera
comme un nid de frelons
frappé par l’orage et que l’oeil
cherchera l’aube en plein midi
il faudra revenir ici calmement
et s’asseoir au milieu de soi
pour voir le monde alentour
comme l’or du forsythia

Guy GOFFETTE
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Le brouillard qui est l'âme inquiète des rivières
s'est mis en marche vers l'hiver.
Quel savoir s'est perdu à la lisière du réveil ?
Les saules se ramassent l'échine basse : chats guettant
des taupes de fumée.(...)

Tant de choses nous sont cachées de la splendeur
du monde
derrière des rideaux de bruine et de buée
que l'on devine en cette énigme
l'âme même de la beauté.

Marc Alyn
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Attraper ce qui fuit…


Attraper ce qui fuit

Ombre et soleil
soleil et ombre
ombre et soleil
un vrai défilé de nuages blancs
depuis ce matin.

J’ai noté ça pour un poème
et le grand chêne d’à côté
les lignes droites des avions
les hirondelles en vol plané.

Et j’ai pensé que j’étais là
allongé sur l’herbe très verte
après le déjeuner
toujours vivant
toujours vivant.

J’ai eu envie de je ne sais quoi
sauf fermer les yeux
me rappeler cette phrase
autrefois de passage entre nous :
«Attraper ce qui fuit ».

Je me souviens nous regardions
le va-et-vient des mésanges bleues
qui chaque année
comme aujourd’hui
dans leur petit nichoir
– toujours intact si tu savais –
recommencent tout
recommencent tout.


//François de Cornière
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« Espère en ton courage », par Sophie Nauleau, c'est aux éditions Actes Sud.
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