J'ai bien tardé pour me décider à faire cette critique. Mais j'ai des excuses. Pensez donc, quand j'ai lu l'interview de Guillaume Teisseire expliquant que Babelio comptait 170 000 inscrits et que chaque mois les visiteurs de passage sont au nombre de 2,8 millions par mois (chiffres en augmentation constante) j'ai été pris de vertiges.
Lourde responsabilité que de faire une critique sur ce livre qui n'a eu à ce jour que huit lecteurs inscrit sur Babelio. Je ferme les yeux et je saute...
"C'était un vendredi matin, l'avant-veille de la
fête des mères. Elle avait simplement laissé un petit mot sur la table de la cuisine, bien en évidence, avec, pour seul texte, - je reviendrai - "
C'est ainsi que débute ce roman qui met en scène Claire Brévaille, femme mariée avec enfants, qui part de chez elle sans but précis sinon de se sentir vivre pour elle-même, pour accomplir un face à face bienfaiteur. Elle a emporté l'argent des futures vacances, qui immanquablement devenaient un séjour chez les beaux-parents.
Elle est heureuse de ce départ, trop longtemps en laisse, pleine d'espoir et seule avec ses souvenirs.
Pour ce roman de moins de 200 pages, la lecture se fait sans accrocs car
Yves Navarre parvient malgré la petitesse du scénario à construire un personnage qui suscite la curiosité du lecteur. L'auteur est très adroit pour analyser l'âme humaine et ses personnages sont toujours très complexes.
Car finalement pourquoi Claire Brévaille quitte son foyer, sachant qu'elle va y retourner, créant on l'imagine au sein de sa famille une angoisse insupportable ? Pourquoi se laisse-t-elle séduire par cet homme rencontré au hasard des rues, coucher avec lui une nuit, pour finalement le rejeter ?
Est-ce que Claire Brévaille a la réponse ? Pas certain.
Cela me rappelle la réflexion d'un habitué de Meetic qui assure que ce sont les femmes les plus âgées qu'il rencontre qui sont les meilleures au lit : Elles craignent toujours que ce soit la dernière fois.
Est-ce le cas de Claire Brévaille ?
Yves Navarre ne le laisse pas penser.
A moins qu'elle ait lu "La femme parfaite est une connasse" ?
Dans cet ouvrage de haute philosophie il est indiqué qu'il faut absolument coucher la première fois.
Comme disait ma grand-mère : un tiens vaut mieux que deux tu l'auras !
Yves Navarre indique en fin d'ouvrage : "Il n'y aurait pas de morale à son histoire de trois jours. Cela demeurait une affaire entre elle et elle-même, un constat, un rappel à l'ordre et à une résignation dont elle découvrait bien l'audace."
Yves Navarre ne fera pas de Claire Brévaille l'héroïne d'une tragédie.
Juste une petite escapade de quelques jours pour faire ses gammes de romancier.