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EAN : 9782253047841
186 pages
Le Livre de Poche (21/07/1997)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Elle s'appelle Claire Brévaille. Le vendredi matin, avant-veille de la fête des mères, sans l'avoir vraiment décidé, elle quitte son appartement de banlieue et laisse un petit mot sur la table de la cuisine : je reviendrai.
L'habitude, avec Pierre, son époux, est devenue une manière d'attachement. Ses enfants, Martial, Margot et Marc, ont déjà déserté la maison comme elle a quitté la sienne, rue Louise-Croisé, quand elle a connu Pierre. Ainsi va la vie, qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai bien tardé pour me décider à faire cette critique. Mais j'ai des excuses. Pensez donc, quand j'ai lu l'interview de Guillaume Teisseire expliquant que Babelio comptait 170 000 inscrits et que chaque mois les visiteurs de passage sont au nombre de 2,8 millions par mois (chiffres en augmentation constante) j'ai été pris de vertiges.
Lourde responsabilité que de faire une critique sur ce livre qui n'a eu à ce jour que huit lecteurs inscrit sur Babelio. Je ferme les yeux et je saute...
"C'était un vendredi matin, l'avant-veille de la fête des mères. Elle avait simplement laissé un petit mot sur la table de la cuisine, bien en évidence, avec, pour seul texte, - je reviendrai - "
C'est ainsi que débute ce roman qui met en scène Claire Brévaille, femme mariée avec enfants, qui part de chez elle sans but précis sinon de se sentir vivre pour elle-même, pour accomplir un face à face bienfaiteur. Elle a emporté l'argent des futures vacances, qui immanquablement devenaient un séjour chez les beaux-parents.
Elle est heureuse de ce départ, trop longtemps en laisse, pleine d'espoir et seule avec ses souvenirs.
Pour ce roman de moins de 200 pages, la lecture se fait sans accrocs car Yves Navarre parvient malgré la petitesse du scénario à construire un personnage qui suscite la curiosité du lecteur. L'auteur est très adroit pour analyser l'âme humaine et ses personnages sont toujours très complexes.
Car finalement pourquoi Claire Brévaille quitte son foyer, sachant qu'elle va y retourner, créant on l'imagine au sein de sa famille une angoisse insupportable ? Pourquoi se laisse-t-elle séduire par cet homme rencontré au hasard des rues, coucher avec lui une nuit, pour finalement le rejeter ?
Est-ce que Claire Brévaille a la réponse ? Pas certain.
Cela me rappelle la réflexion d'un habitué de Meetic qui assure que ce sont les femmes les plus âgées qu'il rencontre qui sont les meilleures au lit : Elles craignent toujours que ce soit la dernière fois.
Est-ce le cas de Claire Brévaille ? Yves Navarre ne le laisse pas penser.
A moins qu'elle ait lu "La femme parfaite est une connasse" ?
Dans cet ouvrage de haute philosophie il est indiqué qu'il faut absolument coucher la première fois.
Comme disait ma grand-mère : un tiens vaut mieux que deux tu l'auras !
Yves Navarre indique en fin d'ouvrage : "Il n'y aurait pas de morale à son histoire de trois jours. Cela demeurait une affaire entre elle et elle-même, un constat, un rappel à l'ordre et à une résignation dont elle découvrait bien l'audace."
Yves Navarre ne fera pas de Claire Brévaille l'héroïne d'une tragédie.
Juste une petite escapade de quelques jours pour faire ses gammes de romancier.
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Lasse de n'être plus dans la vie que la femme de Pierre ou la mère de Martial, Margot et Marc, Claire décide de fuir son appartement de banlieue tout en se disant quand même qu'elle sera de retour dans trois jours pour la Fête des Mères. Là voilà partie pour Paris bien décidée à mener égoïstement la grande vie et peut-être à apprendre à s'aimer.
Malheureusement, c'est une histoire à laquelle je n'ai pas du tout accroché et cela pour deux raisons. D'abord, le style de l'auteur fait de phrases hachées, décousues, voire de mots isolés, rend la lecture complexe. D'autre part, il est très difficile de s'attacher à Claire, l'héroïne, à cause de son inconstance, perdue entre passé et présent, paralysée par son désir de fuite puis de retour que ce soit vis à vis de son foyer ou de la rencontre de passage à laquelle elle va céder lors de son escapade. Finalement, la parenthèse qu'elle va s'offrir dans cette vie qui ne la satisfait pas vraiment, ne va pas s'avérer très concluante. Résignée, incapable de passer à autre chose, notamment à faire une croix sur les relations négatives qu'elle entretient avec sa propre mère, elle va rentrer au bercail.
En résumé, je pensais que ce roman, vu le titre, allait être un hommage à la femme mais le pessimisme qui s'en dégage me l'a fait trouver tout simplement ennuyeux.
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Un livre délicat narrant trois jours de la vie d'une femme, soit trois fois l'entreprise de Zweig. Claire Brévaille décide de quitter son foyer en promettant de revenir via un petit message laissé à l'attention de son mari. Elle qui s'est voué à lui et leurs enfants décide de vivre pleinement sa quarantaine en claquant du fric et en baisant le premier qui passe. Elle fait le tri, elle revit, elle s'affranchit des soumissions conjugales et du train-train de bobonne muette et le narrateur clame tranquillement cette jouissance nouvelle dans un style impeccable. Tantôt léger, tantôt acide, drôle ou angoissant, ce roman vaut le coup d'être redécouvert. Yves Navarre savait écrire, il maniait une belle langue et la preuve réside tout entière dans ce récit.
Livre déniché dans une librairie de Montreux pour 8 francs suisses. Saine dépense, pieuse lecture.
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Inconditionnel d'Yves Navarre, j'avoue pourtant ne pas aimer les livres dans lesquels l'auteur dit "je" pour une femme.

Bien sûr, la volonté de ne pas apparaître comme enfermé dans l'écrivain gay de service, est évidente et louable.
Bien sûr, la sensibilité est toujours là, et peut traduire la part féminine que nous avons tous en chacun de nous.

Il n'en demeure pas moins que le récit aurait pu être écrit à la troisième personne sans que cela lui porte préjudice...
Ainsi, il eût été plus facile d'imaginer sa propre mère en héroïne de l'histoire !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Des milliers d'émigrés avaient défilé, plusieurs centaines avaient disparu, des corps avaient été retrouvés dans la Seine et la presse muselée avait tu l'événement.
Le préfet de police avait déclaré "je n'ai pas le début du commencement d'une ombre de preuve".
Seul, ou presque, contre tous, un député avait déclaré à l'Assemblée nationale " La bête hideuse du racisme, que les civilisations, que les institutions ont tant de peine à refouler au fond du cœur de l'homme et de son esprit et de la raison, la bête hideuse est lâchée.
Vite, monsieur le ministre, refermez la trappe."
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Amours périssables, une fois oui, l'ébahissement, deux fois peut-être, la curiosité du corps de l'autre, question de géographie, amours sans suite, on y croit déjà moins le second soir que le premier, les gestes s'ordonnent et c'est déjà un peu la fin, une passade, l'estocade, rien.
Il l'appelait "Claire", Claire ceci, Claire cela, "Claire tu..", "Claire je...", elle ne l'écoutait pas, elle n'était pas dupe, elle refusait un plaisir tout en s'y livrant totalement, elle ne nommerait pas l'homme par son prénom. C'était "l'homme", un homme, le passage de son histoire.
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- Un peu coup de vent sur les côtés ? demanda le coiffeur.
- Comme vous préférez.
Elle tournait les pages du magazine sans même s'en rendre compte, vaguement, les images idéales de corps jeunes, lisses et sveltes, bronzages uniformes, poses savantes, numéro spécial maillots de bain, entièrement photographiés dans une île lointaine, lagon, palmiers, sable fin, traces de pas effacées, du vierge, de l'intouché, et parfois un homme, toujours le même, pour ponctuer, vague séducteur au regard de goujon que l'on tire de l'eau.
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C'est à cela qu'elle pensait en regardant l'homme. On pourrait refaire cent fois le montage d'une vie et le film serait éternellement différent.
Il y a toujours des chutes dans un coin, oubliées on le croit, et qui redonnent un sens nouveau à l'ensemble.
Chaque souvenir est révélateur, un recours en grâce si l'on sait et accepte d'appeler au secours.
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A l'hôpital Henri Mondor, Antoinette Survin lui avait serré la main très fort, brusquement, en lui disant "la souffrance, oui ; la douleur, non".
Claire venait chaque jour lui faire la lecture. Un roman historique. Du genre mille-feuilles. D'une autre époque, romances sur fond de guerre de Cent Ans, parfaitement distrayant, l'évasion garantie à chaque page et les bons sentiments en prime. Antoinette lui avait dit un jour "arrête. Je crois que ça suffit".
Le lendemain, elle était morte.
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