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EAN : 9782915002225
Editions Géorama (22/11/2007)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Nizomiddin Mir Alisher Navoly (1441-1501) est un célèbre inconnu en Occident bien qu'il figure dans tous le bons dictionnaires français.

Né à Hérat (Afghanistan), humaniste aussi bien que mystique, poète et homme d'état (il fut vizir), vénéré en Ouzbekistan, il est considéré comme "le père de la langue ouzbek"

Mais qu'a-t-il véritablement écrit ?

Jusqu'à maintenant, fort peu de traductions ont été mises à la disposition d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce petit recueil m'a plongé dans un monde oriental, la poésie d'Alisher Navoly, poète ouzbek du XVe siècle.
Le poète y célèbre la beauté de la femme aimée, l'amour, l'amour partagé ou l'amour inaccessible, ses joies et ses peines, mais aussi le vin et l'ivresse.
Bien que l'intéressant avant-propos m'ait détaillé les règles strictes des gazels, cette structure rigide se fait oublier tant cette poésie est belle.

J'ai particulièrement aimé les tous derniers vers de ces gazels, constitués d'une apostrophe au poète lui-même, ils y apportent une belle note finale, comme la morale que met La Fontaine au bas de ses fables.

"Ô Navoly, la seule prescription aux maladies d'amour
n'est autre qu'une belle qui volerait mon coeur"

"Oh Navoly ! Réjouis maintenant la maison de ton coeur
Fais-le avec du vin :
Car dans une demeure où demeure le vin
Tristesse jamais ne vint"

Ce livre contient une autre richesse : tous les gazels sont illustrés par de superbes miniatures dues à Jahongir Ashurev, considéré dans ce domaine comme l'un des meilleurs d'Ouzbékistan.
Ces peintures miniaturistes renforcent le caractère oriental du recueil qui m'a fait voyager !




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Le désir de l'union et la souffrance de la rupture, le vin et la nature, dans le mystère d'une culture inconnue : un poète ouzbek du 15e siècle, considéré comme le père de la langue car jusqu'ici le tchagataï (langue turque), n'était qu'orale pour ce peuple nomade d'Asie centrale (tous les pays en "stan" plus le Xinjian chinois) - ne vous extasiez pas sur mes connaissances, c'est écrit dans l'avant-propos. Auparavant, le lettré était persan ou arabe, comme la forme de poésie qu'est le gazel ou ghazal. La traduction ne permet apparemment pas d'apprécier les contraintes stylistiques précises mais il reste les deux vers en finale où le poète s'apostrophe lui-même ou est faussement apostrophé, l'autonomie des strophes, et le thème de l'amour lyrique et symbolique.
J'ai trouvé cette poésie accessible, avec un charme certain, tout en sachant que, lisant avec mon coeur d'occidentale, des choses m'échappaient forcément, ou je les interprétais à ma sauce.
Ce petit livre n'a pas gardé la V.O mais il est superbement illustré par un peintre-miniaturiste ouzbek contemporain, Jahongir Ashurov.
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Bacchanales


Les bacchantes invitent à leur carnaval,
Dans la taverne oubliée de Navoï
Qui aime ces lubriques bacchanales,
Les chasseurs et leurs lévriers barzoïs,
Et les Juifs de la ville, aussi les goys,
Cependant qu'Hélène, la Grecque de Troie,
Rêve d'une union – et plus si…à trois.

Le poète était là et il dansait,
Dansait toujours emporté par la ronde
De ses bras, tourbillon qui l'emportait
Loin au-dessus du toit de la rotonde
Et des miasmes de la foule pudibonde,
Dans les cieux ; là, aux accords du twist,
Vénus entraînait follement le Christ.

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Existe-t-il un ciel qui possède un soleil plus beau que ton visage ?
Existe-t-il un jardin possédant une. fleur égale à ta beauté ?

Ô pauvre coeur !
Tu fus attrapé par ses boucles de cheveux
Chacune de ces boucles a agi en crochet.

Il ne faut point trop dire
Que sz figure d'ange et ses cheveux de jais
Seraient comme le jour s'unissant à la nuit :
Cette jacinthe-là et cette fleur-là s'unissent à leur façon.

Pourquoi l'or de ma face devient-elle plus jaune encore
Au fil du temps qui passe
Alors que mon visage est noyé sous ces larmes
Qui sont si argentées qu'on croirait du mercure ?

L'ange vient à s'incliner au pied de son château
Qui est tout en rondeurs
Et les nombreux mihrabs forment une dentelle.

Sa richesse t'attire, tu devrais te sauver
Car pour te capturer, elle a utilisé
Ses boucles de cheveux solides comme fer

Et pourquoi donc Navoly oublie-t-il ton visage et tes lèvres rubis ?
Il est comme le chien s'assoupissant à l'aube après sa nuit de garde.
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Toi, ma belle à l'œil noir, viens et sois généreuse
Et fais de mes prunelles ta demeure à jamais.

Au jardin de mon cœur, plante ta fleur heureuse.
Au jardin de mon âme, mets au corps son terreau.
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La courbe des sourcils, le noir profond des yeux,
Face aux uns et aux autres, ce que ressent mon coeur, dois-je les dire ?

Les accroches des cils, le regard plein de rage,
Derrière la tristesse, l'éclat de cette face, dois-je les dire ?

La douleur de l'amour puis de la désunion,
Mais l'union avec elle, qui fut ma guérison, dois-je les dire ?

Les boucles de cheveux, les paroles si vives,
L'arabesque des uns, la fantaisie des autres, dois-je les dire ?

Ce grain de beauté noir, son corps de jeune plante,
Et sur sa robe bleue, son manteau rouge ardent, dois-je les dire ?

Ô ! Navoiy, ne décris rien et borne-toi à dire
La courbe des sourcils, le noir profond des yeux, dois-je les dire ?
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Lorsque ta beauté vient, c'est comme le soleil
L'univers est charmé par l'astre que tu es.
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Mon visage a tourné couleur jaune de coing
Pour cause de rupture
Dans ma gorge est bloquée la graine de folie,
De celle qui ressemble à la graine de coing.

Et mon humiliation est comme une poussière
Qui couvre mon visage, couleur jaune de coing,
Comme cette poussière qui forme le duvet
S'étalant sur le fruit qu'on appelle le coing.
[...]
Dans ce monde trop dur où il nous faut bien vivre
Qui cherche la bonté ressemble bien au coing,
Il lui suffit de mettre son vieux manteau de laine
Pour faire sa prière incliné dans un coin.

Navoiz !
Elle a choisi le coing,
Elle n'a pas choisi l'orange de soleil,
C'est parole de reine, la pureté du monde.
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