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Tout d'abord, je tiens a remercier Livraddict ainsi que l'auteure, Fatou Ndong, pour l'envoi de ce roman. Pour la petite histoire, je rentre tout juste des Etats-Unis et j'étais ravie de prolonger mon voyage avec Damoclès.

Nous voici dans les années 60, en pleine ségrégation, et je peux vous dire qu'il est difficile a croire qu'il y a seulement 50 ans, la situation entre blancs et noirs pouvait être ainsi. Même si on connaît tous les différents combats des grandes figures noires, comme Martin Luther King, cela fait toujours froid dans le dos.

On découvrir Madelyn, une jeune fille noire dont la mère est cuisinière pour une famille blanche. Les jumeaux ont le même âge que Mady mais une couleur différente ce qui change beaucoup de chose a cette époque.

On découvre au fil des pages, le combat des noirs pour avoir les mêmes droits et l'hostilité de certains blancs, la peur du changement.

Le roman est magnifiquement bien traité par l'auteure qui a choisi d'alterner les personnages et donc les points de vue a chaque chapitre. On a donc des chapitres courts qui se dévorent et l'alternance des narrateur donne encore plus de fluidité et surtout de poids dans les réflexions des personnages.

Tous les personnages sont très bien travaillés, ils sont tous attachants et il est difficile de les quitter. Il s'agit ici d'un tome 1, alors j'espère vite les retrouver par la suite. C'est un récit sombre mais avec une pointe d'optimisme car on espère vraiment que Mady va s'en sortir et réussir sa vie.

Autre point important : le roman est très bien documenté. Chaque chapitre commence par une citation ou un extrait de loi qui montrent l'absurdité de certaines lois raciales :
"- Demi-tour, la route est fermée ! Vous ne pouvez pas passer.
- Cette femme va accoucher, M'sieur, je dois l'emmener a l'hôpital.
L'homme l'ébloui avec sa lampe torche et me dévisagea une seconde.
- La route est fermée, empruntez une autre chemin !
Ils ne nous lasseraient pas passer, c'était évident. Peut-être que des branches d'arbres étaient tombées sur la route ou peut-être y avait-il un accident. J'avais tellement mal que je ne voulais qu'une chose : repartir au plus vite, peu m'importait la route qu'il fallait prendre. Derrière nous, un conducteur impatient klaxonna et nous dépassa en manquant de nous percuter. L'un des gardiens de la barrière lui fit un signe de main avant d'ouvrir le barrage et de le laisser passer ; le chemin n'était accessible que par les blancs."

En bref, vous l'aurez compris, c'est une très belle découverte. J'ai été touché par une petite panne de lecture ces dernières semaines mais celui-ci m'a redonné envie de me plonger dans d'autres livres.
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J'ai terminé ce roman le ventre noué, les tripes retournées, en pleine nuit à 1h55 du matin. Mon ressenti est donc tout frais et vif. Mon sentiment sur l'oeuvre de Fatou Ndong est celui-ci :

Au départ, je me suis laissée avoir par une écriture toute en simplicité, un peu froide, quelque fois distanciée des personnages. J'ai pensé que je n'aimerais peut être pas. Pourtant l'un des avantages de ce roman c'est qu'il se lit vite et avec plaisir tant les chapitres sont courts et les points de vue alternent entre chaque personnage à un bon rythme.

Quand je dis chaque personnage, on passe tour à tour de points de vue des frères jumeaux Sean, Sebastian, ou encore des points de vue des femmes Madeleyn, Meggie, Betti Sue, les mères, le père Paul Harper... ce qui enrichit fortement le roman qui aurait pu s'avérer plus ennuyant s'il n'y avait pas ces changements de perspectives.

Le roman est riche de belles illustrations et d'un lexique explicatif ainsi que notes intéressantes et éclairantes pour qui ne s'y connaîtrait pas, bien que pour ma part, j'ai réalisé que j'avais bien étudié le sujet depuis la fac d'anglais et mes lectures autour de ces thèmes de la ségrégation, du racisme et du postcolonialisme.

Les différentes dimensions entre Blancs et Noirs, rendent le roman extrêmement subtil et intéressant. Nous voici plongés dans une époque, pas si lointaine que cela, dans les années 60, où régnaient la plus terrible des ségrégation contre les noirs et les lois Jim Crow (interdisant les Noirs de s'asseoir au même endroit que les Blancs par exemple...). Je savais, en m'attelant à la lecture de ce roman, que je n'allais pas lire quelque chose de facile.

Au début du livre, j'ai cru que l'histoire allait tourner autour d'une romance compliquée. Mais il n'en est rien. Si la romance entre un Blanc et une "Nègre" est centrale et essentielle dans ce roman, elle est le pilier autour duquel tournent les sous-intrigues qui mettent en tension une histoire aux aspects plus complexes qu'il n'y paraît. Et si certains s'imaginent que le racisme est d'une simplicité à décrire ou que les méchants sont trop manichéens dans ce roman, je leur répondrai que non. Non. le racisme dans un roman n'est pas quelque chose de simple à décrire. Et la violence des sentiments qui oppose les deux frères Sean et Sebastian est très bien construite. le père Paul Carter est tiraillé entre des idées plus socialistes et ouvertes d'esprit et le sens du devoir et de la loi qui sépare les Noirs des Blancs. Trent, soupirant de Madeleyn, prêche pour sa paroisse, n'excluant pas la violence contre les Blancs tout comme un Malcolm X. le personnage de James Carter, le "méchant" dans le roman, vient contrebalancer toutes les figures d'espoir en l'être humain qui jailliraient chez l'un ou chez l'autre. James Carter est le Mal, mais finalement, son idéologie sera rattrapée par son passé mystérieux.

La fin m'a beaucoup surprise et j'ai été bouleversée par les dernières lignes. Si certains passages du roman semblent désespérés, sombres et terrifiants, sans poésie ni lyrisme aucun, ce qui peut paraître repoussant de prime abord, l'histoire d'amour est très belle, très profonde, romantique, et les dialogues entre Madeleyn et Sebastian sont émouvants, touchants.

À chaque page, on a la peur imperceptible de la fatalité, du danger de mort qui règne sur la tête des Noirs comme celle des Blancs qui fréquentent des Noirs. C'est bien ce sentiment d'avoir une épée de Damoclés au dessus de ma tête que j'ai ressenti tout au long de ce livre, sans jamais en deviner l'issue un seul instant, bien que je ne doutais pas qu'elle fut aussi obscure que cette période d'une cruauté et d'une atrocité sans nom. Une lecture qui s'impose, lorsqu'on veut prendre conscience de cette époque révolue et pourtant encore si présente dans les mémoires des peuples, dans les attitudes de certains encore aujourd'hui. Les traces du racisme radical du Ku Klux Klan ne peuvent nous laisser indemnes et insouciants.
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Un petit moment que ce livre me faisait de l'oeil. Au début, je voulais me le procurer en papier, pis finalement, je me le suis pris en ebook. Trop pressée pour le lire.
Les ami(e)s, si vous aimez les histoires compliquées sur fond de ségrégation raciale, alors, ce roman est pour vous.

Je vous explique.
C'est vraiment la première fois que je lis un livre aussi captivant avec un sujet de la sorte et je fais donc le choix de ne pas trop vous en dire.
Nous sommes à Jackson, l'état le plus ségrégationniste des Etats-unis où les noirs ne pouvaient circuler librement sans être attaqués, insultés et j'en passe, par l'homme blanc.
Un jour à l'hôpital, Madelyn arrive au monde en même temps que les jumeaux, Sebastian et Sean.
Ils grandissent ensemble, presque comme des frères et soeurs. Mais voilà, Madelyn est noire et surtout la fille de la bonne. Les jumeaux sont blancs et leur famille, l'une des plus riches de l'état, mais surtout l'employeur de la bonne.

Ils ont les tous trois dix-sept ans, maintenant et les choses ont changé. Les yeux s'ouvrent sur le monde actuel. On prend conscience de la méchanceté gratuite, de cette haine envers les noirs. de cette différence qu'est la couleur de peau car au final, il s'agit bien de cela. Comment vivre normalement quand le danger est partout ? Cette épée de Damoclès qui se trouve au-dessus de chaque tête.
D'un côté, nous avons Madelyn qui cherche sa place et qui prend réellement conscience de ce gros problème et nous avons de l'autre côté, les jumeaux dont l'un devient au fil du temps raciste, rebelle et l'autre, se doit de protéger celle qui l'aime secrètement. A vrai dire, ils sont carrément aux antipodes de l'autre.
Mais l'histoire est beaucoup plus profonde que ça parce que l'auteure rajoute des éléments historiques, des personnages que l'on connait par le biais des médias, des faits existants etc.. et à tout ça, elle rajoute aussi, l'esprit de vengeance, la haine, la jalousie, les meurtres, la manipulation, les règlements de comptes, la passion, l'amour... Zéro ennui, ici !

Le sujet est terrible. Des passages sont durs à lire et pourtant, j'ai adoré l'histoire. Les chapitres sont alternés par chaque protagoniste, du coup, c'est plus facile de ressentir les émotions de tous ces personnages. La plume de l'auteure est SUBLIME et très, très, très ADDICTIVE. New adult et compagnie, le livre va vous plaire.
Ne passez pas à côté de cette pépite. Il est certain que je vais me procurer le papier en attendant la suite !
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Quelle chance d'avoir eu cette perle entre les mains! Franchement c'est le genre de roman qui se déguste du début à la fin et qu'on peine à reposer tellement il est envoûtant. La force du récit et des faits relatés, ainsi que les personnages tellement bien dépeints et si attachants, font de ce roman un livre à lire de toute urgence et à ne surtout pas manquer.

Cette histoire nous parle de la ségrégation raciale dans l'état du Mississippi. Elle nous raconte la vie de Madelyn une jeune fille afro américaine, amie de longue date avec un garçon blanc. Nous suivons leurs rencontres, leurs discussions, les tensions au sein de leur ville entre les deux communautés, des tensions qui ne font qu'augmenter à l'arrivée de nouvelles personnes. Si Madelyn essaie d'y voir plus clair et de mener sa vie sans encombre, elle va se retrouver directement au coeur de toutes ces haines et de toute la bêtise humaine.

L'auteur nous offre ici une part de vie, un roman tellement réaliste qu'on finit par avoir l'impression d'avoir une biographie entre les mains. La psychologie des personnages est tellement bien développée que nous nous attachons à tous malgré, parfois, leurs mauvais côtés ou leurs mauvaises réactions. Difficile de rester de marbre face à ce récit qui nous emporte, nous envoûte pour ne plus nous relâcher.

J'ai été subjuguée par ce roman, par la dureté des faits et par les horreurs qui se déroulent à Jackson. J'ai eu peur à bien des moments pour Madelyn tellement je me suis attachée à elle. L'histoire monte petit à petit pour atteindre un crescendo inimaginable dans les derniers chapitres! Quelle claque que cette fin! Comment peut-on nous laisser ainsi?! C'est tout simplement horrible...

Tout m'a vraiment plu ici, grâce au style parfait de l'auteur. Les mots sont vrais, justes et emprunts d'un réalisme troublant. L'alternance des points de vue amène une profondeur supplémentaire au texte qui gagne ainsi en richesse, ce qui nous plonge d'autant plus dans les méandres du Mississipi et de la haine raciale qui s'y développe. le récit est sombre, nous fait hurler, et les ténèbres qui s'étendent petit à petit sur Jackson nous laissent craindre le pire...

En bref, comment passer à côté d'un tel roman? C'est tout bonnement impossible. Je vous conseille de le lire de toute urgence et de découvrir la plume magnifique de cet auteur et surtout ce récit si fort en émotions.
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Et un coup de coeur de plus pour 2017 ! L'année commence bien question lectures.

Pourtant, ce roman est une lecture difficile. Les événements qui nous sont relatés sont durs et injustes. Car Madelyn, sa mère et sa petite soeur vivent à Jackson, Mississippi dans les années 60. Les lois Jim Crow sont encore en vigueur et les noirs sont encore considérés comme des objets sans sentiments plutôt que comme des êtres humains...

C'est sans doute ce qui est le plus marquant dans cette histoire : le fait que les blancs ne semblent pas se douter que les noirs sont également des personnes, qu'ils éprouvent des sentiments et peuvent être blessés par la manière dont on les traite ou dont on s'adresse à eux. Les blancs vivent comme s'ils étaient seuls au monde, comme si Jackson leur appartenait en propre.

Madelyn et son ami, Sébastian Harper, refusent cet état des choses. Ils sont amis depuis leur plus tendre enfance et entendent bien le rester, mais un problème majeur se pose : Sébastian est blanc et il est le fils de la famille pour laquelle travaille la mère de Madelyn. Leur relation n'est donc pas facile : les deux jeunes gens doivent se cacher, dissimuler, mentir. Ce n'est pas normal pour des jeunes de 17 ans de vivre comme cela, dans la peur et le mensonge, mais c'est leur seule solution... Sean Harper, le frère jumeau de Sébastian, n'est pas mieux loti que son frère. Même s'il est désagréable avec Madelyn et s'il "joue" les racistes, Sean donne l'impression, dès le début de l'histoire, de ne pas être ce qu'il prétend. Il finira par être pris à son propre jeu et par regretter amèrement tout ce qu'il a fait. Malgré son côté un peu voyou, Sean ne m'a pas déplu et je l'ai pris en pitié plus d'une fois car, comme son frère et Madelyn, sa vie est assez compliquée.

Les différents chapitres du roman nous sont relatés alternativement par l'ensemble des personnages. Cette technique renforce encore le sentiment d'injustice que l'on ressent quand on découvre comment sont traités les noirs, puisqu'on dispose non seulement du point de vue de Madelyn sur certains événements, mais aussi de celui des blancs de Jackson. On en apprend donc beaucoup plus sur les relations entre "races" et on comprend mieux la peur que peuvent ressentir Madelyn et les siens.

J'ai admiré le courage de cette jeune fille du début à la fin du roman. le simple fait que Madelyn ose encore sortir de chez elle et braver les interdits en continuant à fréquenter Sébastian est tout simplement admirable. Son envie de changer les choses, de jouer un rôle actif dans les événements qui se jouent à l'époque sont également très intéressant à découvrir et apportent une lueur d'espoir dans le récit : Madelyn symbolise le changement et la détermination de la jeunesse noire du Mississippi.

Un grand merci à Fatou Ndong pour ce superbe roman ! Cette lecture restera gravée dans ma mémoire.
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Années 60, une bande de jeunes vivant à Jackson dans le Mississippi, profite de leur jeunesse dorée et insouciante, et s'accommode des lois ségrégationnistes établies et fortement ancrées dans la société. Madelyn ne fait pas partie de cette fine équipe, et pour cause elle est noire. Mais la jeune fille et le fils d'un gros notable de la ville, Sébastien, entretiennent une relation très forte. Cette amitié est interdite, mais ils bravent les dangers et se retrouvent régulièrement ; ils vivent dans un monde violent et intolérant qu'ils ne peuvent ignorer.

" Damoclès" est un roman à plusieurs voix, où chaque personne donne, pour une même scène, sa version des faits selon sa sensibilité, ses aspirations, son degré de tolérance. J'ai trouvé cette façon de présenter les différentes personnes de cette aventure, intéressante : pouvoir rentrer dans la tête d'une personne raciste et malveillante, connaître ses pensées profondes, sans tabous, ou encore, se mettre à la place de la bonne de la famille, qui malgré sa position, accepte la situation et a de l'admiration pour sa patronne ; c'est un pari réussi de l'auteure. Elle a su jongler habillement avec ses différents caractères.

Le style de Fatou Ndong est agréable, et les chapitres se dévorent à grande vitesse. C'est écrit simplement, mais pour autant cette simplicité n'enlève en rien la violence et la haine ressenties lors de cette lecture.





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Celui-là me faisait de l'oeil depuis pas mal de temps, et je ne sais pas pourquoi il est resté autant de temps dans ma PAL, surtout que ça été une très bonne découverte. Je ne dis pas que je n'ai pas été outrée par certains comportements, mais l'auteure a vraiment réussi à décrire cette époque avec justesse et le racisme qui existait déjà. À travers sa plume, j'ai ressenti toute la colère, la tristesse et le dégoût que pouvaient ressentir ces personnes opprimées par les blancs, à cause de leur couleur de peau.

Madelyn est une jeune afro-américaine de dix-sept ans. Elle a grandi à Jackson, auprès de sa mère, qui est au service d'une grande famille de blancs. Même si elle n'est pas maltraitée par eux, il n'en est pas moins qu'être noir à cette époque est un mal. Elle est leur esclave, mais fait ses tâches avec dignité. Mais le jour où cette dernière donne à sa fille la lourde tâche de donner des cours particuliers à l'un des fils de la famille où elle travaille, sa vie va changer du tout au tout. Cependant, pour éviter les insultes et les menaces, sa patronne lui demande de cacher son activité, et d'être la plus discrète possible.

J'aurais encore tant de choses à vous dire sur l'intrigue, mais ce serait dommage de gâcher la surprise avant de l'avoir lu, non ? Sachez juste que c'est un livre qui prend assez aux tripes, vu le thème du sujet, qui nous énerve, nous émeut et nous rend tristes à des moments. Avec sa plume à la fois douce et incisive, l'auteure nous emporte dans une autre époque, où la vie pour certaines personnes était loin d'être simple.

Et pourtant, nous faisons la rencontre de Madelyn, qui derrière son côté « je me fonds dans la masse » est en réalité très forte. Car malgré les injures et les bassesses qu'elle reçoit en pleine figure, elle garde toujours le moral et tente par tous les moyens de se relever et y parvient par différentes manières. J'ai été très impressionnée par son caractère fort et je me suis très vite attachée à elle. Mais l'un des points forts de ce roman, c'est que nous avons plusieurs points de vue, qui permettent ainsi de mieux connaître et comprendre les personnages. Et celui qui a retenu toute mon attention – ou presque – est Sean. Car même si devant sa famille et ses amis il se montre intraitable devant les noirs, n'hésitant pas à les insulter, en réalité, il est différent. Je ne dirais pas que dès le début il est tolérant, mais au fil des pages et des jours, on le voit changer, devenir adulte et se rendre compte des répercussions que peut avoir tant de méchanceté. Il m'a vraiment touchée et plus j'avançais, plus je m'attachais à lui. Bon, il a aussi eu des gestes et des paroles qui m'ont déplu, mais dans le global, c'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié.

Un autre aussi que j'ai beaucoup aimé : Sébastian. Malgré le fait qu'il soit blanc, sa meilleure amie reste Madelyn et il est prêt à tout pour que sa vie à elle se passe bien. Cependant obligé de cacher son amitié avec elle, il tente de la défendre, sans pour autant se vendre. Malgré toutes ses précautions, il y a toujours quelqu'un pour comprendre les choses et lui mettre des bâtons dans les roues. Mais il ne lâche jamais son amie – ou presque – et c'est ce que j'ai trouvé magnifique dans ce roman : cette amitié qui va au-dessus de tout et qui gagne contre tout – ou presque.

L'originalité de ce roman, c'est qu'il est accompagné d'illustrations très jolies, qui évoquent un passage précis du roman, nous permettant ainsi de mettre un visage sur un nom. Ça apporte un gros plus au récit. Néanmoins, parfois j'ai été assez déstabilisée par certains passages, car l'auteure ne précisait pas forcément quand nous retournions dans le passé. J'avais l'impression de me perdre et de me rendre compte trop tard que nous évoquions un passage plus vieux, pour ensuite revenir dans le présent. Je ne sais pas trop comment expliquer ça, mais en tout cas ça m'a assez déroutée pour m'en rendre compte. Parfois, je devais relire un passage une seconde fois pour comprendre que le personnage nous parlait de son passé. En fait, à certains endroits, ça manquait de transition entre chaque temps.

Mais ça n'enlève rien au fait que c'est un très bon roman qui traite d'un sujet assez difficile et qui malheureusement est toujours d'actualité à notre époque. J'ai passé un très bon moment de lecture en compagnie de tous ces personnages qui m'ont émue, outrée, attristée et énervée. C'est un roman que je vous conseille de découvrir, car à travers la plume de Fatou Ndong, nous nous mettons facilement à la place de Madelyn et nous voulons aussi que les mentalités changent.

Justine P.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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Dans un premier temps, je tenais à remercier Babelio pour leur masse critique aussi bien qu'Anyway Editions grâce à qui j'ai pu découvrir ce roman – j'avoue que je connaissais déjà ce titre et la couverture me faisait de l'oeil. Je la trouve chouette et totalement dans le thème de damoclès.

Comme l'annonce le résumé, on suit Madelyn Johnson, une jeune fille noire qui se partage entre deux mondes : celui des « blancs » par le biais de sa mère qui travaille pour la famille Harper et dont l'un des fils est son ami (relation interdite, au passage) et celui des « noirs » avec ses amis, le quartier ou elle vit, etc.
Mais le gros point fort de ce roman est qu'on n'a pas que la vision de Maddy : on passe d'un personnage à l'autre (que ce soit le gentil Sebastian, Sean le raciste, Paul ou Meggie Harper avec leur comportement typique des américains blancs vivant dans le Mississippi, etc.) ; chaque chapitre est annoncé par le nom du héros qui va parler et le récit se fait à la première personne comme c'est le cas pour un journal intime ; chacun nous raconte les événements et la façon dont ils les ont vécus – ce qui nous donne un point de vue différent parfois sur un même passage. C'est un peu déroutant par moment et cela demande de la concentration pour passer de l'un à l'autre facilement mais c'est plaisant d'avoir l'avis de tous, blancs comme noirs, chaque partie s'affrontant de manière différente : l'une haineuse ou indifférente à la ségrégation raciale, l'autre soumise mais de moins en moins.
C'est difficile d'en parler parce que le roman ne s'arrête pas à une seule opinion, les personnages ne sont pas manichéens, ils sont gris si j'ose dire et le bien et le mal se côtoie dans chacun (que ce soit l'étroitesse d'esprit, la jalousie, la compréhension, l'amour, etc.)

Dans la première moitié, j'ai trouvé que l'histoire était moins sombre que ce à quoi je m'attendais, principalement parce que je n'ai pas vraiment eu peur pour Madelyn ; on y vit les événements racistes qui touchent la population noire de loin, que ce soit dans les souvenirs des Johnson, ou de par les yeux de Sean que cela amuse.
Par la suite, et j'entends par là dès le moment où la mère de Maddy est prise à partie, l'ambiance devient beaucoup plus stressante, et à partir de cet événement, le ton est plus glauque et on craint pour la vie des personnages. Il m'a été très difficile d'arrêter ma lecture dans la seconde moitié du récit.
J'ai également apprécié deux détails d'importance : tout au long du roman, on a droit à des parties de discours de Malcolm X, de Martin Luther King ou de Medgar Evers – trois piliers de la lutte anti-discrimination, personnellement, j'ai découvert le dernier que je ne connaissais pas même de nom. Mais également des extraits de textes issus d'arrêtés de la loi Jim Crow promulguant la ségrégation raciale. C'était très intéressant.

Bref, si le début m'a laissée perplexe, j'ai adoré la seconde moitié, et je ne parlerai pas de la fin qui m'a laissée sans voix…
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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●○● Une plongée dans le Mississippi des années 60, en pleine ségrégation. Dire que ce temps-là n'est pas si lointain !

Un style addictif. A chaque chapitre on change de protagoniste, ce qui amène un bon rythme et permet une meilleure compréhension de leurs émotions, actions et pensées.
Des personnages attachants, bien fouillés. On vibre avec eux, on a peur pour eux.
Un roman très documenté sur ces injustices commises, le combat des noirs pour leur dignité et leurs droits. Des extraits de lois en vigueur à l'époque en début de chaque chapitre nous montrent l'absurdité de certaines lois.

Vengeance, haine, manipulation, meurtres, passion, peur sont au coeur de ce livre et nous entraînent dans un récit envoûtant et émouvant.

Un roman que j'ai dégusté du début à la fin. Coup de coeur !

Un grand merci à l'auteure, Fatou Ndong pour m'avoir contactée et proposée de découvrir son livre. ●○●
Lien : http://lecture-addict.blogsp..
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Il s'agit d'un roman qui m'a avant tout plu par sa structure narrative, il s'agit en effet d'un livre chorale où chaque chapitre voit un changement de narrateur. J'aime beaucoup ce procédé car il permet de découvrir l'histoire avec différents ressentis (forcément) ce qui est très intéressant notamment lorsqu'il s'agit d'une même scène.
Un autre gros point positif du roman est l'ambiance de celui-ci : bienvenue dans les sixties ! C'est très cliché mais dans le sens positif du terme, j'ai retrouvé tous les éléments qui caractérisent à mon sens cette période : les jeunes se retrouvent au diner's où ils boivent des milkshakes, le jukebox diffuse des titres de rock'n'roll et l'attraction de l'année est le bal de promo avec l'incontournable question de celui ou celle qui nous y accompagnera. C'est aussi une période de ségrégation raciale qui est très bien retranscrite. On retrouve notamment les lois organisant cette séparation raciste de la société. Les gens se côtoient quotidiennement mais tout est fait pour qu'ils vivent dans deux mondes différents. Les années 60 sont une période de lutte contre la ségrégation avec Martin Luther King et Malcolm X notamment et il est intéressant de voir comment cette lutte réussit à s'implanter dans un état du Sud des Etats-Unis et comment les différentes formes de résistance s'organisent.
Les trois personnages principaux de cette histoire sont Madelyn, Sean et Sébastian. Ce sont trois jeunes gens du même âge mais les deux garçons sont les fils d'un riche chef d'entreprise et Madelyn la fille d'une des employées de maison.
Maddy est un personnage féminin qui ne s'en laisse pas raconter, elle va prendre conscience de façon progressive de l'importance de la lutte pour l'égalité. Ses liens avec Sébastian sont très forts et bien décrits, oscillant entre amitié et amour, forcément impossible vu le contexte.
Le personnage de Sean m'a beaucoup plu car de prime abord (et de façon générale tout le long du roman) il apparaît détestable mais on sent qu'il peut évoluer de façon favorable contrairement à d'autres.
Les personnages ne sont pas manichéens dans l'ensemble et sont réalistes avec leurs qualités et leurs failles.
Le style de l'auteur est très abordable, elle fait la part belle aux dialogues mais parfois un peu trop à mon goût.
L'ensemble forme un bon roman mais il lui manquait quelque chose pour en faire un vrai coup de coeur, peut-être un peu plus de profondeur pour moi. J'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'un roman « young adult » et disons que ce n'est pas mon style de prédilection. Néanmoins je pense qu'il s'agit d'un roman qui mérite d'être découvert.

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