Je ne m'attendais pas à apprécier autant ce livre. Et pourtant, j'en ressors totalement conquise, comblée, mais surtout très émue. Car le sujet est difficile. L'histoire se passe en 1948, à l'orée de la guerre, dans un quartier pauvre de Londres. Sarah vit avec sa mère, prostituée et alcoolique, dans un vieux taudis. Cette dernière vient de donner naissance à un petit garçon, prénommé Tommy, que Sarah prend immédiatement sous son aile. Assaillis par la violence de leur mère, ils sont chassés de leur propre maison et se retrouve à la rue. Sarah élève donc seule Tommy, elle se saigne pour lui prodiguer tous les soins dont il a besoin, le nourrit et l'éduque comme son propre fils… Heureusement, un beau jour, la chance lui sourit : elle fait la connaissance de Georges, un jeune homme, vendeur de fripes sur les marchés, mutilé de guerre, qui tombe immédiatement amoureux d'elle. Malheureusement, Sarah n'éprouve que de l'amitié pour lui et s'éprend plutôt de son collègue, le beau Roger. Georges va quand même être d'un grand secours auprès de Sarah, en la soutenant et l'aidant quotidiennement, afin de lui rendre la vie meilleure.
Je suis particulièrement admirative du courage de Sarah, une adolescente dans la fleur de l'âge, qui a du grandir bien plus vite que ce qu'exigeait son jeune âge. Elle a fait preuve d'un courage exemplaire, d'une maturité exceptionnelle, d'une force d'esprit et de décisions tout à fait honorable. le lien qui unit Sarah et son petit frère Tommy est remarquable. Bien que frère et soeur, il en ressort une forme d'amour maternel entre eux deux, Tommy n'hésitant pas à appeler Sarah « maman ».
Quant au personnage de Georges, il m'a profondément ému. C'est un jeune homme qui n'a pas eu de chance dans la vie, puisqu'il a été défiguré suite à un incendie. Malgré ça, il continue à vivre sa vie normalement, se montrant serviable, attentionné, doté d'une gentillesse à toute épreuve, que ce soit avec ses proches, ou avec d'autres personnes qu'il ne connaît ni d'Ève ni d'Adam. Il voue un amour pur et sincère envers Sarah, qui, malheureusement, ne partage pas ses sentiments. J'ai été désolée de cet amour à sens unique, peinée pour Georges, mais admirative de voir le jeune homme continue d'épauler la jeune femme, malgré ses nombreux rejets. La maman de Georges, Lena, sera également d'une grande aide à Sarah, l'aimant comme sa propre fille, la protégeant et lui offrant un emploi, pour pourvoir à ses besoins et à ceux de son petit frère. Il n'y a pas à dire : cette famille a le coeur sur la main !
Kitty Neale aborde tout un pan de sujets divers : la prostitution, l'alcoolisme, l'abandon, l'éducation, la famille, l'amour (maternel et sentimental), l'amitié, le deuil… de façon légère et détachée. L'histoire est aérienne, l'atmosphère n'est pas pesante, bien au contraire, on ressent une certaine douceur dans l'écriture, une tendresse, qui n'enlève en rien le sentiment de force qui se dégage des personnalités de nos héros. Les traits de ces derniers sont parfaitement développés ; ils sont dotés d'une profondeur qui les rend particulièrement attachants et uniques. L'auteure a fait un très bon travail de fond, soignant ses personnages aussi bien que son histoire : j'applaudis !
Une histoire touchante, d'amour, d'amitié, de courage, de ténacité, qui m'a profondément émue. Malgré la tristesse et les désillusions, l'espoir renaît toujours : la vie de Sarah en est un bel exemple.
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