Citations sur Au rythme du silence : Comment j'ai conquis le monde .. (7)
Pour moi, les livres, c'était le langage, un moyen de comprendre le monde et d'en faire partie.
Si ce livre pouvait faire passer l'idée que ce n'est pas parce qu'on souffre d'une déficience ou d'un handicap qu'il faut abandonner dès les premières tentatives infructueuses, mais qu'au contraire il faut constamment réessayer, alors il aura rempli son objectif.
[...]ce n’est pas parce que l’on souffre d’une déficience ou d’un handicap qu’il faut abandonner dès les premières tentatives infructueuses, mais qu’au contraire il faut constamment réessayer.
Nous ne sommes pas des naufragés sur une île d'absolu silence.
Pour autant, il n'était pas question de baisser les bras et de rester à la maison à broyer du noir en rendant la terre entière responsable de la dure condition des sourds. Une telle attitude n'aurait fait qu'empoisonner ma vie.
Etre sourd c'est le "destin". On ne doit pas envisager la surdité comme une ennemie, car ce n'est pas une chose qu'on peut "vaincre" - un handicap n'a que l'importance qu'on veut bien lui donner - mais qu'on peut surmonter quelles que soient les difficultés qu'elle occasionne. Tout ce qui compte c'est d'accepter son sort, de s'y résigner et de prendre son destin en main. Ce qui n'est pas toujours facile.
Il est certain que l'acquisition du langage exige beaucoup plus d'énergie des sourds que des entendants. Pour ces derniers, la chose se fait spontanément, car elle est pour eux aussi instinctive que le fait de respirer ; ils n'ont même pas besoin de le vouloir vraiment, contrairement aux sourds qui sont obligés d'assimiler le sens de chaque mot, indépendamment du fait que la prononciation est pour eux une tâche qui ne va pas de soi.