Lou ! est une bande dessinée que je suis avec une grande affection depuis son tout premier tome. Comme beaucoup de lecteurs, j'ai en quelque sorte grandi avec l'héroïne au fil des tomes, et j'ai toujours été une grande admiratrice du dessin de
Julien Neel, entre sensibilité, douceur et un certain onirisme.
Mais également comme beaucoup, j'ai été vraiment déconcertée par le tome 6, pas au point de ne pas l'apprécier, mais suffisamment pour conserver un sentiment d'incompréhension pas forcément des plus agréables. Aussi, lorsque j'ai découvert par le plus merveilleux des hasards, la veille de sa parution officielle, le tome 7 de cette saga adorée, il ne m'a pas fallu longtemps pour craquer de façon excessivement impulsive, foncer chez moi, m'avachir avec grâce dans un canapé et engloutir les quelques 48 pages de ce volume sans - presque - culpabilité.
Et c'était si bien.
Laissez-moi vous dire, sans spoiler de quelque façon que ce soit, évidemment, que La Cabane permet de faire la lumière sur ce que
Julien Neel a bien voulu exprimer avec le tome 6, L'Âge de Cristal. On remonte tout simplement dans le temps, pour revenir à la fin des événements du tome 5... Et on suit Lou au cours de l'été qui la mènera au sixième volume.
Je n'en dis pas plus. C'est compliqué, en apparence, en effet. Mais cela prend tout son sens à la lecture de ce bel ouvrage.
La Cabane est beau en effet, grâce à son splendide dessin, qui reprend la douceur et l'esthétisme du meilleur tome d'entre tous, j'ai nommé ce cher Idylles, avec un travail sur les lumières, les ombres et les textures en un mot éblouissant. On est aussi séduit par les dialogues vivants et touchants entre les personnages que par leurs illustrations, les symboles qui parsèment l'histoire, les décors baignant d'un soleil aux tons infiniment variés...
Julien Neel est ici au sommet de son art, et parvient parfaitement à transporter son lecteur au sein de l'été de Lou et de ses amis à Mortebouse.
On retrouve la beauté des sentiments, la nostalgie, les questionnements propres à la saga, saupoudrés de la fantaisie si particulière qui fait son charme. La transition vers L'Âge de Cristal se fait tout naturellement, les personnages se font plus familiers et amicaux que jamais.
L'été s'étire dans une délicieuse langueur, en même temps qu'il file incontrôlablement, jusqu'à un dénouement aussi tourbillonnant qu'enthousiasmant. On parvient véritablement à l'apogée de la saga, les parcours de chacun prennent sens, les sentiments et croyances s'épanouissent. A l'aube de leurs dix-sept ans, Lou, Mina, Tristan et les autres n'ont jamais été si proches.
Et voilà qui ne pourra que vous plaire.
En bref, une très belle surprise, un tome aussi remarquable par son intrigue que par son dessin velouté, coloré, intime et délicat - oui, je suis en mode dictionnaire des synonymes aujourd'hui. On est tellement séduit par l'atmosphère estivale et quasi-irréelle de cet été, au point de redouter d'en atteindre la conclusion - même si cela n'empêche aucunement les pages de se tourner à une vitesse alarmante. Une réussite sur tous les plans !
Note attribuée : 9/10 : le tome 8, le tome 8 !
Je vous laisse, je retourne me gargariser de dessins.
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