Les pièces de l'échiquier sont désormais en place, et dans la grande guerre entre les mages, les dieux et les démons, les hommes ne sont que des insectes qui ne peuvent aspirer au mieux qu'aux rôles de pions aisément sacrifiables.
La nuit des dieux s'achève. L'âge de l'homme est révolu.
Désormais le dernier rempart qui protégeait les deuxièmes des premiers n'est plus : il reste maintenant 17 jours aux héros de Tramorée pour sauver l'humanité.
Le sang de la terre affrontera bien le sang du ciel.
L'épée rouge et la lance noire combattront bien dans le terrible Pratès.
Mais on ne sait pas encore qui les brandiront et contre qui elles se tourneront…
C'est moins long, moins rempli, moins épique (quoique), moins tragique (quoique) que "Syfron" et on sent que du temps s'est écoulé dans la plume de l'auteur depuis les débuts du cycle (1 uchronie, 1 roman historique, 1 technothriller se sont intercalés depuis).
On sent aussi rapidement que la qualité est toujours au rendez-vous avec l'ambiance méditerranéenne et antiquisante, des tonnes de trucs vintage qui rappellent la grande époque de la sword & sorcery, et une solide intrigue de science-fantasy sinon de science-fiction qui se dévoile petit à petit. Et dire que certains disaient au départ que ressemblait trop à de la High Fantasy classique… Mort de Rire
On sent aussi que l'auteur a un imaginaire particulier et de la suite dans les idées (de nombreux éléments rappellent qu'il a aussi écrit un "
Seigneurs de l'Olympe" entretemps).
Beaucoup de personnages précédemment mis en avant passent au second plan, mais il fallait bien faire de la place au retour des Yugaroï ! Après un petit retour en arrière bien utile qui nous rappelle aux bons souvenirs du mythe de Narcisse et de l'histoire de Philippe et Alexandre de Macédoine, la 1ère partie du roman nous fait suivre un quartet de femmes liées par l'amour et par la haine du Zémalnit, suivit d'un long interlude nous décrivant le siège et la bataille de Migranz.
Puis s'ensuit à un rythme soutenu action, révélations et catastrophes apocalyptiques faisant alterner fantasy épique à la sauce "God of War" et science-fiction à la sauce "Le Fléau des Dieux" ou "Ilium" / "Olympos". Qu'est-ce qu'il s'en passe des choses !!! Des chapitres entiers pourraient tenir la dragée haute aux blockbusters modernes. Je crois même qu'on a passé le cap du blockbuster hollywoodien pour aller vers des bastons superhéroïques voire dragonballesques ! (l'auteur ne cachant absolument pas qu'il est un gros fan de comics, comme
Akira Toriyama d'ailleurs… ^^)
Et pourtant il reste encore quantité de questions cruciales non résolues :
Qui sont les Anciens ?
Qui sont les Kalagorinor ?
Pourquoi Mikhon Tiq a-t-il rallié le Dieu Fou ?
Quel est le pouvoir du 3e oeil de Tubilok le Pionnier ?
Qui ou plutôt qu'est Togul Barok ? Quel rôle joue-t-il dans les plans à l'intérieur des plans de Tariman ?
Combattra-il les dieux aux côtés de son demi-frère Derguin ou ralliera-t-il les dieux pour le combattre ?
Que manigance encore dans l'ombre ce bâtard immonde d'Ulma Tor ?
Les 2 premiers tomes pouvaient tranquillement se lire indépendamment, ce n'est plus le cas et on attendra avec impatience la suite des aventures de Derguin Gorion et de Kratos May en route vers la cité perdue de Tartara. D'ailleurs, il Beaucoup de chose à dire sur Derguin, Kratos, Kybès, Darkos, Ariel, Ziyam, Antéa, Boayim, Tubilok, Manigulat, Tariman… et bien sûr cette grosse pourriture infâme d'Ulma Tor (ainsi que ceux que je n'ai pas cités pour conserver l'effet de surprise…).
Un excellent tome de transition en attendant "Un Coeur de Tramorée" qui s'annonce dantesque !
100 millions d'hommes menés par les frères Barok et le plus grand tahédoran de tous les temps contre 30 immortels disposant de tout l'attirail d'une science ultramoderne avec robots géants, phasers quantiques, canons magnétiques et augmentations nanotechnologiques ! Et puis il faut que je refasse du sudoku pour découvrir les ultimes secrets des accélérations métaboliques…
Alors au final Fantasy ou Science-Fiction ??? Petit exercice de traduction :
- du haut de l'Etemanki, le Roi Gris sortit de son sommeil et vérifia les maîtres sortilèges qui protégeaient les hommes des dieux réunis au sein du Bardialut
- du haut de son ascendeur atmosphérique, Undraukar sortit de son caisson de stase et vérifia les champs de distorsion et de confinement qui protégeaient les humains naturels des humains perfectionnés réfugiés dans leur vaisseau spatial en orbite.