Si vous avez apprécié votre excursion en Tramorée lors des premeirs tomes, vous apprécierez ce tome également. On y retrouve l'univers qu'on connaît, son panthéon, ses personnages (qui tournent un peu en vase clos, on aurait apprécié d'autres figures, soit nouvelles, soit moins épiques, tout le monde n'est pas obligé d'être un héros ou une princesse, ça manque de "vrais gens"... ^^'), et la plume de
Javier Negrete, toujours aussi habile nous dépeint toujours ça avec son style fluide et agréable. Généralement.
Car il y a 2-3 scènes, que je ne spoilerai pas, où on peine à saisir ce qu'il se passe. J'ai même dû revenir en arrière quelques fois pour être sûr de n'avoir pas sauté un paragraphe tellement ce qui était décrit n'était pas clair. Mais non, c'était un effet de style (loupé pour l'occasion. Mais heureusement c'est exceptionnel).
Tant que je suis dans les points négatifs, je rajouterai qu'il y a quelques fautes qui sont dérangeantes dans cet ouvrage, je suppute qu'elles sont plutôt imputables au(x) traducteur(s) et/ou à l'absence de relecture plutôt qu'à l'auteur, mais c'est quand même gênant pour le lecteur tatillon.
Sinon l'histoire prend un peu plus son temps dans cet ouvrage que dans les précédents, l'action y est moins frénétique. On est plus dans un après, et/ou un avant. Les pièces de l'échiquier se mettent ou se remettent en place, les cartes sont rebattues, ce genre de trucs.
Au final, ce tome est un peu moins passionnant que les autres, osons le dire. Néanmoins il reste plutôt sympa. On a plaisir à retrouver les personnages que l'on aime. Même si franchement ils ont vraiment des caractères/personnalités vraiment chiantes. Derguin fait n'importe quoi et mériterait des baffes par moment, Kratos joue à qui sera le plus con, les dieux sont tarés, Triane, Samikir, Ziyam et Ariel sont soit débiles, soit foncièrement tarées aussi... Bref, on peine à saisir leur motivations. Ou plutôt on les saisit, mais ce sont soit des motivations dignes de gamines de 5 ans, soit elles manquent de jugeote. Soit les deux.
Mais bref, on en apprend plus aussi sur les Yugaroï, et c'est tant mieux tant le tome précédent finissait sur un mélange des genres curieux. Ici le mélange des genres se poursuit, on sent que la fantasy initiale commence à tomber dans la science-fiction, mais ici la transition est plus habilement menée que précédemment. Même si j'ai été déçu de devoir déchoir les dieux du piédestal sur lequel on était en droit de les installer après les premiers tomes.
Reste qu'on a toujours envie de lire la suite. Savoir ce qu'il va arriver à Derguin, Kratos, à Zémal, Mikon, Tariman, Togul Barok et Ulma Tor, tous ces personnages qui sont là et qui semblent converger vers un même endroit et/ou un même but petit à petit.
Javier Negrete est doué pour raconter des histoires. Sa Tramorée est bien fichue, avec ses peuples, ses dieux, ses cultures différentes. Elle pèche un peu par ses personnages un poil trop caricaturaux, et par le fait qu'ils sont tous exceptionnels. Ils sont également toujours curieusement reliés, on a toujours Untel qui est le fils/frère/soeur/cousin de tel autre. C'est dommage. Avoir de parfaits inconnus qui arrivent de nulle part, des petites gens classiques sans pouvoir ni talent particulier aurait donné un souffle de réalisme à l'histoire, à mon avis. Mais pour autant je me jetterai sur les prochains tomes dès que je les verrai chez mon libraire attitré.