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EAN : 9782916032559
213 pages
Editions L'Instant Présent (12/12/2016)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Depuis 2017, ce livre s’est imposé comme une référence majeure dans la visibilisation des violences gynécologiques et la critique de l’hypermédicalisation de l’accouchement : la fin d’un impensé féministe. Voici une nouvelle édition augmentée de ce traité féministe sur l’appropriation institutionnelle du corps des femmes – mères ou non – étayé par une analyse socio-historique, scientifique et des témoignages de terrain. Déjouant les pièges de l’essentialisation et d... >Voir plus
Que lire après L'accouchement est politique : Fécondité, femmes en travail et institutionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Un peuple qui perd le sens de sa naissance est un peuple qui perd le sens de son humanité. »

Il m'arrive souvent, en refermant un livre, de me demander
comment je pourrais vous en dire autre chose que:
Lisez-le!
Absolument.

Parce je suis éblouie par la grandeur, la précision et l'acuité du raisonnement qu'il porte et que je ne vois pas en quoi mes mots pourraient lui rendre hommage. J'ai même peur, parfois, de dire si mal que cela ne dissuade. de ne pas parvenir à exprimer toute l'étendue de ce que j'en ai tiré, la substance de ce que j'ai reçu. de ne pas arriver à rendre cet état de quasi émerveillement qui est le mien après quelques 300 pages exceptionnelles.
Prise de conscience, empowerment, admiration.

Dans L'accouchement est politique de Laëtitia Negrié et Béatrice Cascales, il est question, en vrac, du contrôle des corps des femmes, de la domestication de la reproduction, d'hypermédicalisation de la grossesse et de l'accouchement (source de violences et d'aliénation inacceptable), d'oppression de genre, de classe et de sexualité, de dépendance des femmes-mères à une institution médicale androcentrée, de déni collectif, d'intériorisation de normes sexistes, d'une reproduction de la soumission, de l'événement physique, psychiques symbolique et social que constitue l'accouchement, de patriarcat, de féminisme inclusif et de conciliation entre maternité et féminisme - un impensé jusque là.

Les trois précédentes vagues du féminisme, en effet n'avaient pas permis de penser l'émancipation des femmes autrement qu'en rejetant la maternité.
Mais que faire des femmes-mères? Ne font-elles pas, elles-aussi, bien partie de la classe des femmes? N'ont-elles pas, elles aussi le droit à être respectées et non violentées dans le processus du don de la vie? Instrumentalisées? Infantilisées? Considérées comme faibles, incapables, faillibles?
Car après tout « qu'est-ce que le féminisme sinon un tollé contre l'usage des femmes par les hommes »?

« Il s'agit là, par le biais de nouveaux rites, ici médicaux, de refabriquer le corps reproducteur féminin. On remplace les hormones sécrétées par spontanément dans le corps féminin par des hormones de synthèse, pour réduire la durée de l'accouchement. On entrave le processus physiologique de l'expulsion de l'enfant - en allongeant les femmes en travail, en ne leur permettant par de pousser quand elles en ressentent le besoin, ou en leur ordonnant de le faire dans le cas contraire, ou encore en les anesthésiant - pour le remplacer par une expulsion artificielle menée par des poussées dirigées, l'usage de forceps ou de ventouse, voire la pratique de l'épisiotomie, et parfois même le recours à la césarienne. Finalement, toutes les fonctions physiologiques opérantes pour accoucher sont neutralisées et recréées artificiellement. le corps est ainsi refaçonné pour correspondre à de nouvelles normes d'enfantement qui privent les femmes-mères de leur statut de sujet, les contraignant à devenir totalement passives et dépendantes du corps médical. »

Je le citais en exergue, « Un peuple qui perd le sens de sa naissance est un peuple qui perd le sens de son humanité. »
En ce sens, la lecture de L'accouchement est politique de Laëtitia Negrié et Béatrice Cascales me semble fondamentale. Car nous sommes tous.tes, de près comme de loin, touché.e.s par ce sujet. Les violences que les femmes subissent ne doivent plus être intrinsèques à la condition de mère.
C'est une lutte commune que nous devons mener et une réunification féministe autour de la naissance.
Notre but: l'autonomie (réelle) de la vie affective, sexuelle et reproductive de l'ensemble des membres de la classe des femmes.



Et quitte à me répéter:
Lisez L'accouchement est politique!
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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« L'accouchement est politique. Fécondité, femmes en travail & institutions » par Laëtitia Negrié et Béatrice Cascales

Ce livre est une réédition actualisée, la 1ère publication ayant eue lieu en 2016 et les sujets toujours autant d'actualité ! Il s'agit d'un traité féministe sur l'appropriation institutionnelle des femmes « en situation de maternité ». A partir d'une analyse clinique et scientifique, les autrices offrent un panorama des actes et décisions des spécialistes de l'accouchement, qui, en France, sont majoritairement des obstétriciens formés pour prévenir et suivre les grossesses pathologiques.

Cette approche qui considère la grossesse comme un état pathologique n'est pas la norme et diffère par exemple de celle qui prévaut dans des pays européens voisins comme les Pays-Bas où une approche physiologique de la grossesse est privilégiée .

Les autrices dénoncent les violences obstétricales et plus globalement l'atteinte à l'autonomie sexuelle et reproductive des femmes et proposent une analyse tentant de réconcilier les différents courants féministes.

En décrivant crûment la réalité de ce qui se passe derrière les portes des salles d'obstétrique, elles nous prouvent la construction sociopolitique de l'accouchement et révèlent la mécanique des rapports de pouvoir qui s'exercent dans les salles d'accouchement.

La grossesse reste perçue comme un état dangereux en soi, et les femmes comme des créatures passives, ignorantes de ce qui leur arrive, et donc dépendantes de l'obstétricien chargé de « les » accoucher. Elles sont en effet socialisées pour attribuer tout ce qu'elles subissent à l'accouchement en tant qu'évènement naturellement dangereux, qui échappe autant à leur maitrise qu'à leur compréhension.

Un ouvrage qui permet de dénouer nos impensés en matière de fécondité et d'accouchement et de reprendre confiance dans nos capacités physiques et mentales de femmes !

Je recommande !

Lien : https://journaldeborddunelec..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous posons la question suivante à nos lectrices et lecteurs : comment se nomme une pratique - instituée dans l'ensemble d'une société où presque 800 000 femmes pourraient être concernées chaque année - qui consiste à couper des sexes féminins (avec dans certains cas, une suture qui en modifie l'intégrité), qui n'a aucune justification médicale ou thérapeutique, qui relève de l'habitude et de croyances culturelles, et qui est effectuée par des notables, reconnus comme respectable et faisant autorité ?
[à propos de l'épisiotomie, p67]
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