On va au parc !

Nous remarquons un point d'exclamation dans le titre. La ponctuation est importante et change indubitablement le sens d'une phrase.

On va au parc!

Ce n'est pas une question mais une affirmation et la représentation qui marche dans l'appartement avec ses baguettes de tambour ne présage rien de bon.



"On va au parc!"

" Papa ouvre les yeux, s'assoit et s'étire."

C'est lui qui le déclare. Pour nous, celz ne semblait pas gagné d'avance.

Arrivant à la fin du livre, nous nous attendions au pire avec ce papa qui ne bronche pas.

Et puis finalement, nous notons bien que, tout au long de la lecture, le papa qui ne se réveillait pas avait plusieurs fois changé de position sur le divan.

Comment pouvait-il faire semblant avec tout ce remue-ménage?



Une résistance à toute épreuve qui aura servi de réponse, on le comprend, face à la demande insistante du fiston qui met tout en branle pour faire céder le papa à l'heure de la sieste.

Le visage détendu du papa, qui s'étire l'air de rien à la fin, nous amuse et le fiston semble, comme souvent les enfants, être passé de la profonde déception à l'explosion de joie en quelques secondes, car enfin exaucé.

Nous réalisons bien que toutes les bêtises sonores déchaînées et montant en puissance au fil de l'histoire n'ont pas eu lieu, que l'auteur nous a figuré l'impatience de l'enfant en effet boule de neige.

Nous ne doutons pas sinon que la proposition d'aller au parc n'aurait pas tenue en conclusion, que le papa ne serait pas aussi requinqué et détendu. Nous voici rassurés devant l'étendu des catastrophes qui n'ont pas eu lieu et qui aurait bien gâché toutes les chances d'aller au parc pour les dix prochaines années.

L'album est très coloré, c'est agréable et Fabien Negrin joue joyeusement des onomatopées et de la police de caractère pour créer une zizanie qui explose pour nous faire réagir, nous lecteurs.

Le biais est finalement intéressant pour aborder le caprice et l'urgence de ne pas y céder.

Un album distrayant et utile.

Un petit garçon se désespère de voir son père dormir alors que lui veut aller au parc. Il tente donc de le réveiller avec toute une batterie d'instruments et de machines. Sans succès. S'ensuit une escalade d'actions plus dangereuses, saugrenues et cacophoniques les unes que les autres. La situation réaliste au début de l'histoire dérape totalement pour notre plus grand plaisir. La composition plastique traduit habilement les différents rebondissements de l'histoire.

Ronfler c'est une chose, mais quelle idée de dormir à poings fermés alors que tout appelle à aller au parc!
Avec beaucoup d'imagination et de plus en plus d'impatience, un petit garçon s'emploie à réveiller son père, avec perte et fracas.