Vous prenez trois figures imaginaires : le bon, le mauvais et le faux nègre. Vous les mettez en relation dialectique. Et vous obtenez une logique représentative de l'homme subsaharien qui, depuis cinq siècles, n'a pas variée dans la fantasmatique occidentale. A lire et relire sans modération.
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Essai remarquable car il embrasse de manière exhaustive la pensée et les faits relatifs à l'Afrique depuis sa découverte jusqu'aux indépendances, sous le prisme de la considération du Noir par les Blancs. La lecture est cependant un peu indigeste du fait de la multiplication des notes en bas de page, même si elles sont pertinentes et intéressantes. Ce qui est davantage gênant c'est que l'auteur donne son sentiment, le plus souvent à l'emporte-pièce.
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Un safari organisé au coeur des représentations blanches sur l'Afrique noire. Epatant et essentiel.
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Une lecture fascinante à travers laquelle se dévoile la généalogie de nos catégories. Vivement conseillée aux racisés de tous bords pour un salutaire remue-méninges. Et à tous ceux qui désirent explorer les prénotions blanches sur l'Afrique noire. Des premiers explorateurs aux actuels ethnologues, on assiste à un recyclage permanent des mêmes projections.
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L'Afrique noire constitue aujourd'hui pour l'Occident une terre privilégiée d'investissements mythologiques. Elle fait rêver et fabuler les sponsorisés de l'aventure, les consommateurs d'exotisme de masse, les grands et petits dégoûtés de la société technicienne, les chineurs de sagesse ancestrale, les fervents de l'occulte. Elle interpelle les belles âmes et les champions toutes catégories de l'humanitarisme et du tiers-mondisme institutionnels, chagrine les praticiens du sous-développement et les redresseurs de torts professionnels. Elle sert de théâtre médiatique aux plus redoutables catastrophes naturelles, aux famines, aux épidémies, aux affrontements et aux massacres tribaux millénaires. Elle suscite enfin, par le biais de l'immigration, des hantises et des exclusions radicales, mais pourvoit aussi les pays du Nord en modes, en rythmes, en pratiques du corps dont le black est expressément sommé d'illustrer la sspontanéité, la libidinalité, le tellurisme.
"La libido du mauvais nègre n'a pourtant pas que des détracteurs. "Les caresses ou autres modalités de l'intimité sont de nature à limiter le coït dans sa fréquence et dans sa durée et, partant, à réduire la production de l'énergie sexuelle; c'est pour cette raison que les amants "primitifs" dédaignent les baisers" indique l'africain Diawara*, pour la plus grande édification du sexologue européen et mâle de l'ère post-coloniale. "Ceci expliquerait en partie l'attrait sexuel exercé par les nègres sur nombre de femmes blanches, avance Hanry**. Cette pénétration directe et brutale satisfait les fantaisies masochistes de viol plus intensément que les "préliminaires" de type occidental."
In François de Negroni, "Afrique fantasmes", 1992, éd. Plon p. 115
*Fodé DIAWARA "Manifeste de l'homme primitif" p.67
** Pierre HANRY Erotisme africain, p.136
"La découverte de l'âme noire fut pour moi un événement, quelque chose comme la découverte de l'Amérique pour Christophe Colomb, tout l'horizon de ma vie s'en est trouvé élargi", confessait la baronne Blixen en 1937, anticipant ainsi sur la cascade de platitudes déchaînée par les démocratisations conjuguées du transport aérien et de la sensibilité grande-bourgeoise à l'exotique.
"Il se pourrait, avance le chercheur américain Gallo, que le STLV-III (= SIV), après être passé à l'homme, ait subi une série de mutations ayant engendré le virus intermédiaire, puis le HIV." En d'autres termes: "C'est parce qu'un jour un noir a sodomisé un singe vert qui descendait de son arbre que le sida a démarré en Afrique avant de gagner Haïti, le continent nord-américain et l'Europe."
Les mutations de l'intellectuel français (François de Negroni)