Depuis l'invention du bulldozer, il n'est plus besoin de foi qui, en théorie, déplacerait les montagnes...
N'empêche, la question même d'une conscience, d'un extérieur à l'Homme qui le dépasserait et qui serait, pourquoi pas la preuve de l'existence de Dieu, demande une énergie folle en arguties, commentaires et recherche tous azimuts. Et qui peut se targuer d'avoir apporté à ces questions une réponse définitive?
C'est donc sans attente métaphysique extrême que je suis rentré, avec plaisir, dans ce roman. Sans prétention, il brasse une série de questions, de réflexions, de doutes et de certitudes qui sont loin de faire l'unanimité. Et c'est probablement bien ainsi. Chacun ayant, finalement, la responsabilité des réponses qu'il fait siennes.
Familier de l'école polytechnique de Lausanne,
Jacques NEIRYNCK y a situé son roman "
L'ange dans le placard". Demander à des ingénieurs d'une école polytechnique de prouver l'existence d'une conscience... c'est pas rien! On imagine la réaction des 'gens de métier sérieux'. Que ce soient les ingénieurs, qui ne peuvent que récuser, ou les psychologues et autres chercheurs des Sciences Humaines, ils ne peuvent que condamner! L'histoire tient donc, sur le fil de la raison questionnée...
Mais quand, de plus, l'auteur ne manque pas d'humour, voire même d'autodérision sur la Suisse et ses habitants, c'est un bonheur de lire, çà et là quelques perles sur la mentalité de la région, sur le management des hautes écoles, de l'Église, des financiers et autres détenteurs du pouvoir.
Cerise sur le gâteau, une partie du récit se passe dans le valais, dans le val d'Hérens, Evolène, les Haudères, La Sage, lieu précisément où j'ai passé un mois de mon enfance et qui m'a laissé de magnifiques souvenirs!