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Luc Baranger (Traducteur)
EAN : 9782752602558
469 pages
L'Aube (12/10/2006)
4.04/5   35 notes
Résumé :
Plusieurs personnes sont tuées dans le quartier noir de Chicago où le détective Smokey Dalton et son fils adoptif Jimmy, toujours poursuivis par le FBI, essaient de reconstruire leur vie sous une fausse identité. À première vue, rien ne relie ces meurtres. Mais il est facile d'y deviner la ligne invisible tracée par les Blancs pour contenir l'avancée des Noirs enrichis qui commencent à migrer vers des quartiers plus chics... et plus sûrs.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est écrit noir sur blanc, le polar Blanc sur Noir joue sur les contrastes de couleur. Et comme cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un bon gros polar, j'ai tout de suite apprécié de me remettre en selle avec une intrigue bateau et un antihéros classique.

Smokey Dalton, dont nous suivons ici une enquête, dissimule son identité après les événements du dernier roman, a adopté un enfant lié à une de ses affaires et l'élève comme son fils. Difficile donc d'entrer directement dans ce roman sans comprendre que nous ne sommes que dans une aventure parmi d'autres pour cet antihéros dont les caractéristiques principales sont la solitude théoriquement habituelle et la couleur, noire, de peau.
Un aspect majeur de ce roman, si on veut en cerner un, est de voir l'auteur tenir plus que tout à inscrire son ouvrage dans une époque particulière, les années 60 aux États-Unis. L'intérêt de s'ancrer fortement dans une époque est que cela rend possible d'utiliser efficacement des éléments de la culture de cette époque pour justifier certaines pensées des personnages et ainsi mieux immerger le lecteur dans cet univers. Ici, c'est évidemment le contexte de « racialisation » de la société états-unienne autour d'événements comme le Ku Klux Klan, le meurtre de Martin Luther King, la lutte des gangs et la forte imprégnation du « sudisme ». Cet aspect est plutôt réussi, mais ce n'est pas là le plus important, je crois, dans un polar…
L'intrigue qui mène l'enquête se divise en trois secteurs, alternativement abordés : la relation qu'entretient le personnage principal avec une riche héritière blanche, une enquête particulière en tant que détective privé qui dégénère, et enfin sa vie quotidienne face aux gangs de son quartier, dont les Blacks Panthers et les Black Stars. Ce noeud d'intrigues se rejoint évidemment, comme on s'y attend, à la fin. Concernant l'affaire-pilier du roman, ces meurtres plutôt étranges sans lien entre eux, il est bien dommage de constater que la quatrième de couverture dévoile quasiment le fin mot de l'histoire : non seulement, pour que soit abordé le fait dévoilé, il faut attendre la deux-centième page, mais pour que vraiment les personnages se rendent compte de cela il faut attendre presque la quatre-centième ! Sur un roman de 470 pages, le calcul est vite fait et le constat dommageable.

Au fur et à mesure, donc, j'attendais une sacrée fin, vu comment on nous prédisait une affaire politico-meurtrière d'envergure, j'attendais, j'attendais… j'attends encore pour tout vous dire, car tout se règle en deux chapitres et une dizaine de pages ! Cette fin en eau de boudin, accompagnée d'un traditionnel happy end moyen, m'a franchement déçu. le fait que ce roman se fonde beaucoup trop sur les événements de ses prédécesseurs n'a pas aidé. Dommage donc, il faudra que je me refasse un polar qui tienne la route pour me remettre d'aplomb !

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Les éditions de l'Aube ont eu l'excellente idée de remettre au goût du jour la série de romans policiers mettant en scène le détective privé Smokey Dalton dont on ne trouvait les ouvrages qu'en format poche. C'est donc l'occasion de découvrir cet enquêteur afro-américain dont les enquêtes se déroulent à Chicago durant la période des années soixante alors que les Etats-Unis entament de profondes réformes issues de l'intense lutte pour l'obtention des droits civiques au bénéfice de la communauté afro américaine, mouvement dont plusieurs leaders trouvèrent la mort qui déclenchèrent des émeutes sanglantes. C'est d'ailleurs autour des événements entourant l'assassinat de Martin Luther King que débute la série avec La Route de Tous Les Dangers où Smokey Dalton prend en charge Jimmy, un petit garçon témoin du meurtre de l'emblématique pasteur. Fuyant le FBI et trouvant refuge à Chicago, on retrouve Smokey Dalton dans A Couper Au Couteau dont l'intrigue se focalise autour de la période de la fameuse convention des Démocrates de 1968 qui fut le théâtre d'une émeute sévèrement réprimée par la police de Chicago. Tout comme les deux romans précédents qu'il est recommandé de lire avant d'entamer ce troisième opus, on croise donc, dans Blanc Sur Noir, quelques personnages historiques à l'instar de Fred Hampton, responsable du Black Panther Party à Chicago, alors que Smokey Dalton enquête sur la mort d'un dentiste dont on a retrouvé le cadavre dans un parc public de la ville.



Désormais installé à Chicago, Smokey Dalton se fait connaître en rendant de multiples services à la communauté noire de son quartier. Détective privé à son compte, sa réputation est arrivée aux oreilles de Madame Foster qui veut savoir ce qu'il s'est réellement produit dans le parc Washington où son mari a trouvé la mort, victime d'un coup de poignard. Pour la police, l'affaire est passée aux oubliettes en estimant qu'il ‘s'agit tout simplement d'un règlement de compte entre bandes rivales et que la mort d'un afro américain ne vaut pas la peine que l'on fournisse des efforts afin d'identifier le meurtrier. Mais Smokey Dalton doute fortement que ce dentiste à la vie rangée puisse avoir fait l'objet d'une agression liée à un gang, ceci d'autant plus lorsqu'il découvre des similarités dans plusieurs affaires de meurtres qui n'ont jamais été résolues. Se pourrait-il qu'il y ait un lien avec ce nouveau phénomène où des personnes de couleur nouvellement enrichies s'installent dans des quartiers plus aisés et plus sûrs dont la plupart des résident sont blancs ? Se pourrait-il que l'un ou plusieurs de ces résidents aient fixés des limites qu'il ne faut pas franchir ? Smokey Dalton va avoir bien du mal à enquêter dans un quartier où un noir rôdant dans les environs n'est pas le bienvenu, surtout lorsqu'il est détective et qu'il se mêle de ce qui ne le regarde pas.



Avec Blanc Sur Noir, Kris Nelscott s'éloigne des événements majeurs qui ont entouré le mouvement afro-américain des droits civiques pour se focaliser sur le quotidien d'un ghetto noir gangréné par les gangs. On observe ainsi la difficulté des rapports entre parents désemparés et jeunes qui intègrent, plus ou moins de gré ou de force, des gangs prenant le prétexte de la lutte pour les droits civiles pour s'adonner à des activités illicites comme le racket ou le trafic de drogue à l'instar des Blackstone Rangers. C'est donc autour des rapports entre Smokey Dalton et son fils adoptif Jimmy que l'on prend la pleine mesure des problèmes qui touchent une jeunesse qui ne trouverait d'avenir que dans l'intégration d'un gang qui fréquente les alentours des écoles afin de recruter de nouveaux membres. A partir de là on comprend la démarche de certains membres les plus aisés de la communauté qui décident de déménager vers des quartiers beaucoup plus favorisés mais majoritairement occupés par des blancs. C'est donc au travers du crime que Kris Nelscott souligne ainsi la difficulté que présente la cohabitation entre deux communautés avec cette inquiétude des blancs qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée de nouveaux voisins noirs qui risquent de dévaluer la valeur de leur bien immobilier. On constate ainsi les discriminations qui s'opèrent au quotidien à l'exemple de ce supermarché où Smokey Dalton effectue ses achats en dépit de l'hostilité des employés et de son directeur qui cherchent tous les prétextes pour l'en empêcher.


Blanc Sur Noir nous donne également l'occasion de retrouver quelques personnages récurrents comme Truman Johnson, le flic noir sur lequel Smokey Dalton peut s'appuyer dans le cadre de ses enquêtes et Laura Hathaway, une femme d'affaire blanche, décidée à reprendre la direction de la société de son défunt père. C'est par le prisme de cette femme que l'on observe également les discriminations faites aux femmes avec un comité de direction qui n'entend pas céder ses prérogatives à une personne de la gente féminine qui serait incapable d'assumer une telle charge. Discrimination raciale, discrimination de genre et cohabitation entre deux communautés, on appréciera l'intrication de ces trois thèmes autour d'une série de meurtres que Smokey Dalton va tenter de résoudre au gré d'un récit qui souffre parfois de quelques longueurs et d'un épilogue au happy-end un peu surfait. Néanmoins on ne manquera pas de savourer la finesse et la justesse d'un récit qui fait écho aux événements en lien avec le mouvement Black Lives Matter qui fait la démonstration des discriminations qui subsistent encore de nos jours.



Rigoureux roman policier historique restituant l'atmosphère d'un ghetto afro américain de Chicago durant la période des années soixante, Blanc Sur Noir conjugue avec brio l'intrigue policière au climat social de l'époque pour nous livrer un récit saisissant qui ne fait que confirmer tout le bien que l'on pense de la série mettant en scène le charismatique détective privé Smokey Dalton.



Kris Nelscott : Blanc Sur Noir (Thin Walls). Editions de l'aube/L'aube noire 2018. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Baranger.



A lire en écoutant : Misterioso par Thelonius Monk. Album : Misterioso/Thelonius Monk Quartet. 2012 Concord Music Group.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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J'avais lu "La route de tous les dangers", premier volet de la série des enquêtes de Smokey Dalton, il y a près de 10 ans, et ce bouquin m'avait laissé un très bon souvenir... je suis passé direct au troisième opus (hasard de lecture), et cette excellente première impression est confirmée.

Cette série, au-delà de l'intérêt même de l'intrigue, vaut surtout pour son contexte historique. En cette fin d'année 1968, à Chicago (où Smokey, après avoir fui Memphis à trouvé refuge avec son fils adoptif Jimmy), c'est le racisme qui prédomine. Les relations entre blancs et noirs sont d'une violence inouïe, et constituent la trame de ce récit. Avec en outre, l'émergence au sein de la communauté noire de mouvements révolutionnaires tels les Blacks Panthers, ou de gang de rue tels les Blackstones rangers, dont l'emprise sur le quartier où réside Smokey est croissante.

Désormais, je vais essayer de ne pas attendre 10 années pour découvrir la suite...
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Ce troisième opus de la série « Smokey Dalton » (Bill est à présent connu sous le nom d'emprunt de son ami Franklin : Grimshaw) débute le 6 décembre 1968. Bill « Smokey » et le jeune Jimmy (voir « La route de tous les dangers » et « À couper au couteau ») vivent toujours à Chicago, dans l'appartement de Franklin qui – lui – a déménagé avec sa famille dans un lieu plus sûr …

La veuve (noire) d'un dénommé Louis Foster, tué dans des circonstances plus que suspectes, vient lui demander d'enquêter sur la mort de son mari (Smokey Dalton ancien détective de Memphis a repris du service) : le rapport de police, plutôt bâclé, ne lui dit rien qui vaille … Notre héros se rendra rapidement compte que Louis Foster n'a pas succombé à ses blessures dans les conditions avancées par les policiers (blancs) …

Dans sa vie personnelle, Smokey Dalton doit faire face à une inquiétude grandissante pour la sécurité de son « fils adoptif » Jimmy (10 ans) recruté de force à la sortie de l'école par un gang de rue (pas question une seule seconde qu'il y reste !) et pour son amie blanche, Laura Hathaway (voir les deux premiers tomes) qui veut redresser la société immobilière véreuse de son père défunt – à ses risques et périls – Ça fait beaucoup de soucis pour un seul homme ! Et Noël approche, avec dans la hotte de Santa Klaus un danger imminent pour des noirs qui veulent s'installer dans un quartier blanc …

Je suis toujours aussi enthousiasmée par la lecture de cette très sympathique série policière, qui mêle l'histoire américaine des années soixante au suspense d'un roman noir bien ficelé ! À bientôt donc pour le quatrième volet des aventures de Smokey Dalton !
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Dans ce roman, l'autrice nous entraîne, à Chicago, en décembre 1968, bien loin du rêve américain...

Smokey se débat entre :

- les problèmes rencontrés par Jimmy à l'école avec un gang,

- ceux rencontrés par Laura qui veut prendre la direction de son entreprise et doit se confronter à l'hostilité des membres de la direction qui travaillaient avec son père et ne veulent pas d'elle car étant une femme,

- l'assassinat d'un dentiste noir qui souhaitait acheter une maison dans un quartier blanc.

Kris Nelscott dépeint encore une fois la violence des rapports entre Blancs et Noirs. Il existe également des antagonismes entre les gangs, les uns souhaitant une révolte des Noirs et les autres ne s'intéressant pas à la politique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C’était peut-être la première fois de ma vie que mon retour à la maison ressemblait à celui de l’Américain typique. Après une journée harassante, je retrouvais une jolie femme, qui avait préparé un délicieux dîner dans ma propre cuisine, et un bel enfant, intelligent, qui s’inquiétait de savoir comment j’allais. Si on faisait abstraction de tout le reste, on aurait pu se croire dans un tableau de Norman Rockwell.

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Je faillis éclater de rire en réalisant l'ironie de la chose. D'une part, j'étais d'accord pour disposer de faux papiers, et d'autre part, je ne tenais pas à fêter Noël autour d'un sapin volé (dont on ne pourrait retrouver l'origine) dans mon propre appartement.
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« Dites à Saul que je suis désolée, avait-elle dit, que c’est de ma faute. » Mais quelle faute avait-elle commise ? Celle de croire qu’elle était libre d’aimer l’homme qu’elle avait choisi, au moment où elle le voulait ?

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Fouiller dans les secrets des autres signifie souvent faire naître bien des désillusions dans l’entourage du disparu tant aimé.

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"En un peu moins de trois mois passés à Chicago, j'avais appris qu'un commissaire de quartier n'avait rien à voir avec un quelconque grade de la police. A Chicago, il s'agissait d'une personne responsable d'un bureau de vote, et dans cette ville, ces mêmes commissaires étaient cul et chemise avec le parti démocrate. D'ailleurs, le maire Dalle, dans son jeune temps, avait lui-même été commissaire de quartier."
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