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Critique de Dionysos89


C'est écrit noir sur blanc, le polar Blanc sur Noir joue sur les contrastes de couleur. Et comme cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un bon gros polar, j'ai tout de suite apprécié de me remettre en selle avec une intrigue bateau et un antihéros classique.

Smokey Dalton, dont nous suivons ici une enquête, dissimule son identité après les événements du dernier roman, a adopté un enfant lié à une de ses affaires et l'élève comme son fils. Difficile donc d'entrer directement dans ce roman sans comprendre que nous ne sommes que dans une aventure parmi d'autres pour cet antihéros dont les caractéristiques principales sont la solitude théoriquement habituelle et la couleur, noire, de peau.
Un aspect majeur de ce roman, si on veut en cerner un, est de voir l'auteur tenir plus que tout à inscrire son ouvrage dans une époque particulière, les années 60 aux États-Unis. L'intérêt de s'ancrer fortement dans une époque est que cela rend possible d'utiliser efficacement des éléments de la culture de cette époque pour justifier certaines pensées des personnages et ainsi mieux immerger le lecteur dans cet univers. Ici, c'est évidemment le contexte de « racialisation » de la société états-unienne autour d'événements comme le Ku Klux Klan, le meurtre de Martin Luther King, la lutte des gangs et la forte imprégnation du « sudisme ». Cet aspect est plutôt réussi, mais ce n'est pas là le plus important, je crois, dans un polar…
L'intrigue qui mène l'enquête se divise en trois secteurs, alternativement abordés : la relation qu'entretient le personnage principal avec une riche héritière blanche, une enquête particulière en tant que détective privé qui dégénère, et enfin sa vie quotidienne face aux gangs de son quartier, dont les Blacks Panthers et les Black Stars. Ce noeud d'intrigues se rejoint évidemment, comme on s'y attend, à la fin. Concernant l'affaire-pilier du roman, ces meurtres plutôt étranges sans lien entre eux, il est bien dommage de constater que la quatrième de couverture dévoile quasiment le fin mot de l'histoire : non seulement, pour que soit abordé le fait dévoilé, il faut attendre la deux-centième page, mais pour que vraiment les personnages se rendent compte de cela il faut attendre presque la quatre-centième ! Sur un roman de 470 pages, le calcul est vite fait et le constat dommageable.

Au fur et à mesure, donc, j'attendais une sacrée fin, vu comment on nous prédisait une affaire politico-meurtrière d'envergure, j'attendais, j'attendais… j'attends encore pour tout vous dire, car tout se règle en deux chapitres et une dizaine de pages ! Cette fin en eau de boudin, accompagnée d'un traditionnel happy end moyen, m'a franchement déçu. le fait que ce roman se fonde beaucoup trop sur les événements de ses prédécesseurs n'a pas aidé. Dommage donc, il faudra que je me refasse un polar qui tienne la route pour me remettre d'aplomb !

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