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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que j'ai ressenti:

Perdue, en fragments, sur le plancher

Je réfléchis aux mots qui s'envolent

A ceux qui éclatent le plafond, ceux

Qui ont des ailes, et les autres qui

Paraissent parfois désuets.

J'ai toujours adoré la modernité

Cherché, inlassablement, la liberté

Compris que c'est dans les silences

Que les mots suffisent…

Je réfléchis grâce à Maggie Nelson

A des mots, comme maternité, genre

Amour. Amour toujours. Amour nouveau.

Poésie. Poésie toujours. Poésie féminine.

Des mots comme couleurs, triangle, joie.

Des mots comme homme, femme,entre-deux

Des mots qui en appellent à l'éthique

Au soin, à la politique, à l'intersectionnalité

Et dans ma solitude, les argonautes

Les rois, le ventre, deviennent énigmes

Je veux bien crever de ne pas les résoudre

Mais vivre avec, et, de ces questions….

Je réfléchis aux mots qu'on lance en l'air

Des mots qui riment avec dignité

Des mots plus grands que moi

Des mots qui résonnent et qui

Pourtant m'échappent, alors

J'y cours derrière! Tu penses bien

Que si les mots suffisent alors

Il me faut les comprendre, les faire miens

Les prononcer, les dire dans la nuit, les

Mettre en équilibre, en accrocher sur

Les murs, les faire vivre et mourir,

En attendre la gestation…

J'essaie de comprendre le corps

Qui se transforme, qui évolue, qui

Envoie des messages, qui est là.

J'essaie mais je garde toujours

Autant de questions, autant

De doutes, d'intuitions, d'instincts

Parce que le corps exprime

Désir, amour, mal-être, douleur

Tout cela, avec parfois des doses

De contradictions et d'évidences

D'envies et de rythmes saccadés

Alors je travaille, perplexe, enthousiaste

Parce que je n'oublierai pas l'expérience

Je pourrai bien tomber en tous les morceaux

Il n'en reste pas moins que porter la vie

Est, puissant. Et c'est de cela

Dont il est question dans cette lecture

Voilà, des mots qui suffisent à dire

Que ce livre est un hybride intelligent

Entre essai, poétique, politique, autobiographie

Une réflexion révolutionnaire enflammée

Une histoire d'amour contre le rien

Peut-être pas tout à fait un coup de coeur

Peut-être pas si loin, non plus, parce que

Mes mots ne m'ont pas suffi à tout entendre

J'irai donc en chercher d'autres, forcément,

Parce que quand meme, c'était stimulant!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Quel curieux livre que ces argonautes ! Il s'agit d'un essai auto-fictionnel, composé de courts paragraphes s'enchaînant les uns aux autres, sans répit, sans chapitre. La construction, ou plutôt déconstruction du livre, nous déroute dans sa première partie, mais très vite nous sommes happés, enveloppés par cette mélopée qui nous invite à partager la traversée de passagers hors-normes.
Maggie Nelson entremêle deux registres pour raconter et analyser la naissance d'une famille, la sienne, composée de deux femmes, dont l'une, qui a déjà un enfant, suit un traitement pour devenir un homme, et dont l'autre, Maggie, attend un enfant avec son futur compagnon, après de nombreuses tentatives infructueuses.
Le premier registre, le plus aride parfois, est celui de l'essai théorique, où nous croisons notamment Deleuze, Foucault, Barthes, ainsi que de nombreux féministes et penseurs, souvent américains, qui ont écrit sur le genre, et la pensée Queer, comme Butler, Sontag ou P.B.Preciado. le psychanalyste anglais Winicott, et son concept de mère suffisament bonne est également présent pour nous parler de la relation entre la mère et l'enfant.
Dans la deuxième partie, les références théoriques s'estompent, ou peut-être y sommes nous moins sensibles, pour laisser place à cette émouvante histoire d'amour entre deux corps en cours de transformation, celui de Harry, anciennement Harriet, née sous un autre prénom car elle a été adoptée, qui entreprend sa transition grâce à un traitement hormonal, et celui de Maggie, qui nous fait partager, de l'intérieur, sa grossesse et son accouchement. Maggie la poétesse, avec toute son humanité et avec ses tripes, nous offre un récit cru, à vif, solaire et bouleversant sur la maternité, le couple, la relation à l'autre, l'identité.
Elle nous interroge sur la vie, la création d'une vie -à l'heure des Pro-life aux USA et ailleurs-, mais aussi sur la mort, son accompagnement, et les soins à accorder aux autres.
Brillante, un peu dérangeante, Maggie Nelson dont j'avais déjà beaucoup aimé Une partie rouge où elle se penchait sur le meurtre de sa tante, est une écrivaine originale qui nous émeut par son authenticité.
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Des fois dans la vie [enfin surtout sur l'oreiller] je lis des livres avec des mots qui font plus de trois syllabes et je comprends pas toujours tout.

Mais j'ai compris un autre morceau de l'amour et c'était vachement bien. Peut contenir des traces de Barthes, Sontag et Deleuze, à becter matin midi et soir
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Un livre déroutant dans sa construction ( beaucoup de références à d'autres auteurs, analyses et récits entremêlés ) qui aborde de multiples sujets comme la notion de genre, la sexualité, la condition féminine, la grossesse, la maternité.... j'ai vraiment accroché sur les toutes derniéres pages, émouvantes, relatant les transformations du corps de Harry et celui de l'auteur lors de la grossesse et puis la mort de la mère de Harry en parallèle de la naissance d' Iggy. Sinon, le contenu a été trop froid, trop analytique pour moi. Toutefois une profonde réflexion sur le genre qui tient en haleine et qui permet de découvrir à chaque page.
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Ce livre est une forme qui tient à la fois de l'autobiographie et de l'essai, un peu comme le King-Kong théorie de Despentes. L'histoire s'ouvre sur l'amour fou et la passion sexuelle, les mots sont crus et emportés.
Dans certains passages, on comprend que l'autrice fait sûrement partie d'un petit milieu artistique et universitaire bien codifié. Elle mélange références intellectuelles et underground, se construit un personnage subversif, à la fois "in" et un peu présomptueux. Il y a beaucoup de name dropping et c'est parfois irritant.
Malgré cela, l'autrice nous parle de l'amour, de la grossesse, de la maladie et de la mort. En passant par le genre, l'identité... qui ne sont pas fixes, mais en mouvement. L'autrice enceinte vit la transformation de son corps en parallèle de celle de son conjoint Harry, une personne non binaire. Par moments, l'ambition littéraire atteint son but, et l'écriture délivre sa poésie brute. L'autrice défend le droit d'être soi, loin de toutes les étiquettes, et c'est ce que j'ai beaucoup aimé.
C'est un texte fort, brut, parfois vibrant, parfois agaçant, finalement assez inégal. J'y vois un goût pour la violence autant que pour la pédanterie, et le mélange des deux donne un tout hétéroclite. La juxtaposition des scènes renforce aussi cet effet collage / patchwork. Mais j'ai quand même aimé avoir lu ce livre, j'ai aimé son côté grande-gueule, original et fier, d'une franchise troublante.
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Honnêtement, je ne sais pas ce que je vais retenir de cette lecture, ni ce que j'ai compris. C'est à la fois intelligent, drôle, poétique et parfois... craignos ?

Je crois qu'il me faudrait le reprendre plus tard ou une autre fois pour vraiment me faire une idée. ou relire des passages.

Ou remettre une note ici dans quelques mois pour voir ce qu'il me reste et si des choses sont remontées :)
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