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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans le désir quasiment avoué de raconter, après celle d' Ellroy, sa Part d'ombre, Maggie Nelson écrit un (deuxième) livre sur la mort plus que violente de sa jeune tante, survenue avant sa naissance et qui a marqué toute sa famille.

Il faut dire que, après trente cinq ans, le dossier classé sans suite vient d'être rouvert et qu'un procès force les proches à se replonger dans les détails atroces de l'affaire,  à en  suivre débats et plaidoieries :  un nouvel accusé,  que  certains  indices mais aucun mobile vraisemblable  n'accuse , et qui clame son innocence, sera,   à  l'issue de ce procès insatisfaisant pour tous, finalement condamné. 

Chacun repartira avec sa part d'ombre.

Seules les "parties rouges'  comme dans un texte surligné,   demeureront vives dans la mémoire: les photos terribles de l'autopsie de la jeune Jane martyrisée,  les souvenirs d'un père tendrement aimé et mort subitement quand la narratrice avait encore besoin de lui, ceux des frasques d'une soeur devenue, au moment du procès, tout à fait comme il faut, la présence pesante d'une mère avec qui ses deux filles ont des rapports à la fois fusionnels et compliqués.. .

La vie, la vie banale, en somme, que cette Partie Rouge d'histoire familiale réveille et fait vibrer.

Maggie Nelson est professeur de lettres, comme sa mère. Elle écrit très bien, arrive à donner à ce récit réaliste, autobiographique,  un décousu artistique, une couleur poétique, un malaise bien orchestré,  fait d'un mélange incongru d'humour noir assez border line et de nostalgie .

On est même presque effleuré par un vertige philosophique.

Mais si je dois à mon tour considérer les "parties rouges" -The Red Parts, au pluriel, est le titre original  du récit de Maggie Nelson -  qu'en reste- t-il ?

James Ellroy peut dormir tranquille:  son Dahlia noir restera un diamant  unique , comme restera inégalée sa "Part d'ombre", une enquête sans issue sur l'assassinat  d'une mère adorée-  sorte de plongée vertigineuse et absolument non truquée, elle, dans l'inavoué de son inconscient.
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Dans l'attente de la publication de son livre de poésie dédié à sa tante assassinée en 1969 et intitulé Jane : un meurtre, Maggie Nelson apprend, en novembre 2004, que de nouveaux développements en lien avec cette affaire sont sur le point de faire avancer le dossier, classé sans suite pendant trente-cinq ans.
Une partie rouge, (un titre dont la signification m'échappe toujours), relate les avancées de l'enquête, l'inculpation d'un suspect, son procès ainsi que le verdict prononcé à son égard. Pendant que la justice suit son cours, Maggie Nelson, qui n'était pas encore née à l'époque de la disparition de sa tante, investigue son passé familial afin de retracer cette existence trop tôt fauchée.
L'autrice s'épanche sur sa quête quasi obsessionnelle de comprendre et de nommer la violence faite aux femmes dans les rues américaines. Une souffrance et un désarroi sourdent de ce récit parfois décousu mais toujours sincère. Une véracité qui sert à tout ouvrage autobiographique.
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A l'occasion du procès du probable meurtrier de sa tante, retrouvé plusieurs décennies après le meurtre, Maggie Nelson explore le traumatisme familial, la manière dont l'ouverture du procès correspond à l'ouverture d'une faille béante pour les membres de cette famille.
Le procès en tant que tel, avec la description de la manière dont sont présentées, nommées, les pièces à conviction, dans leur pauvreté, leur tragique, leur nudité, la manière dont ces objets font irruption dans le présent, est la partie la plus intéressante de ce texte.

Car Maggie Nelson tente d'y mêler une autobiographie d'elle-même, à tout le moins une réflexion autobiographique, et cette dimension est malheureusement plus faible : les liens entre les réflexions qu'elle mène sur sa propre vie et le meurtre de sa tante ne sont pas toujours très serrés, ni très fouillés, comme si elle n'avait finalement pas pris cette question à bras le corps.
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Je dois reconnaître que j'ai été un peu déçu en lisant "Une partie rouge" de Maggie Nelson. Sans m'attendre à un polar sur ce fait divers de 1969, je pensais, au moins, avoir un éclairage sur cette terrible affaire (comme le mobile, par exemple puisqu'apparemment il ne s'agit pas d'un tueur en série).
Ce que j'en retiens, c'est que cette tragédie a profondément meurtrie et affecté la vie de chacun des membres de cette famille, même ceux qui - comme l'auteure - n'ont pas connu la victime "Jane". Au travers des peurs que lui a transmises (involontairement) sa mère, Jane planera comme un voile autour de Maggie Nelson et conditionnera en grande partie ses choix de vie. D'ailleurs, pour nous le montrer, Maggie Nelson va nous raconter son enfance, son adolescence au sein d'une famille très marquée par cette absente.
Cela dit, elle va y mêler, sans grand intérêt pour l'affaire et sans que cela n'apporte quoi que ce soit au sujet, des épisodes de sa vie, en dévoilant de façon parfois impudique, parfois immature, ses chagrins d'amour, dont un, qui certes se déroule juste au moment de l'ouverture du procès, mais qui vient seulement polluer le récit principal.
Pour accentuer le côté dramatique de ce fait divers (alors que ce n'est nullement nécessaire,) elle fait aussi des descriptions détaillées très morbides des photos de l'autopsie de Jane, présentées à l'audience.
De plus, en faisant de nombreux parallèles entre des films qu'elle cite et ce qu'elle est en train de vivre, on a parfois l'impression qu'elle se voit comme un élément central d'un film glauque dont elle n'est -en réalité- même pas l'héroïne...
Le procès du meurtrier présumé de Jane, 36 ans après sa mort, va raviver de façon cruelle des blessures anciennes, alors que chacun avait depuis lors tenté tant bien que mal de poursuivre avec tout ça, ou plutôt sans "elle". Certains auront malgré tout le sentiment d'enfin pouvoir tourner la page après tout ce temps!
Enfin, même si on sent Maggie Nelson encore entourée par le fantôme de sa tante tragiquement disparue, elle semble vouloir porter le message de préserver les moments précieux de la vie avec ceux qu'elle aime.
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