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Critique de coincescheznous


Je ne sais pas trop pourquoi je me suis mise à lire ce livre, grand classique de la puériculture. Mon fils n'a pas de problème de sommeil, sauf depuis l'épisode caniculaire, mais ce n'est pas un enfant à proprement parler avec des troubles du sommeil. Je crois que tout a commencé quand une de mes collègues du bureau l'a lu. Son petit garçon, qui avait plus de deux ans, se réveillait grosso modo toutes les nuits, avec peut-être 20 nuits entières à son actif depuis sa naissance. Elle a lu ce bouquin en même temps qu'une consultation avec une psychologue de crèche, et du jour au lendemain, son fils s'est mis à roupiller des nuits complètes. Moi, j'ai la hantise d'être réveillée, alors je pense que j'ai voulu anticiper, savoir quoi faire si un jour la situation de mon petit gnome se mettait à m'échapper.

Voici donc, chers parents, ce qu'il faut retenir, en espérant que cela aidera ceux qui dorment moyennement bien ou carrément mal.

En tout premier lieu, sachez qu'une fois l'étape du nouveau-né passée, votre enfant se réveillera forcément pour une mais surtout plusieurs raisons suivantes :

une maladie, de la fièvre,
un cauchemar et/ou une terreur nocturne (dans la terreur, lui ne se réveille pas, mais vous oui J)
un pipi au lit, voire plus si affinité
une insomnie quelconque
la peur des monstres, des vampires, du cambrioleur, et j'en passe

Voici donc tous les sujets sur lesquels vous ne pouvez absolument rien faire et qui vous tomberont dessus à un moment ou à un autre. Pour tout cela, de la patience, de la compréhension, de l'écoute et de la présence.

A cela s'ajoute certains apprentissages qui, dans certains cas, provoquent une (trop) grande excitation de l'enfant, au point de le réveiller pour continuer à « fêter » son apprentissage (veinards sont les parents chez qui cela n'a rien changé) :

- l'acquisition de la marche

- l'acquisition du langage (la joie de crier « Maman câlin » à 4heures du matin est inimaginable)

- et bien sûr, l'acquisition de la propreté.

Enfin, votre enfant sera a priori perturbé dans son sommeil lorsque :

- vous déménagez

- vous le changez de nourrice ou d'école

- et bien évidemment, lorsque vous attendez puis accueillez un nouvel enfant !

Néanmoins, tout cela n'aide en rien les parents qui connaissent des vrais soucis nocturnes avec leur bambin, à savoir ceux qui n'arrivent pas à coucher leur progéniture, ou ceux qui subissent plusieurs réveils par nuit, toutes les nuits, et qui finissent soit avec leur enfant dans le lit conjugal, soit avec l'un des parents dans la chambre de l'enfant. Il n'y a pas UNE bonne façon de faire. En revanche, il y a plusieurs grilles de lecture possibles et une démarche à suivre tout du long. Ci-dessous des clefs de compréhension données par l'auteur, psychologue clinicienne.

Votre enfant refuse de se coucher et/ou se réveille durant la nuit, pourquoi (hors raisons médicales)?

Votre enfant réclame peut-être un temps plus qualitatif avec vous (en général la mère, mais pas que). Votre temps de présence en rentrant du travail peut-être pollué par le téléphone, la télé, la préparation du dîner et tant d'autres choses. Il faut donc savoir s'arrêter un instant et faire du face à face avec son enfant, si possible dans sa chambre à lui, s'il en a une. Passer parfois 20 vraies bonnes minutes avec son enfant change tout de suite la donne, et si vous ne me croyez pas, je connais des mères qui peuvent témoigner ! Ne culpabilisez ni de travailler, ni de sortir de temps en temps. En revanche, si vous avez une heure avec votre enfant avant l'heure du coucher, consacrez lui au moins un tiers de temps en présentiel autre que le bain, ou le dîner. Pas si anodin que ça, et d'ailleurs, profitez-en pour faire pareil pour votre couple. du face à face, de la douceur, des jeux, des mots doux.

Votre enfant se réveille car votre famille est angoissée par le deuil, d'une façon ou d'une autre. Vous avez perdu quelqu'un pendant la grossesse, vous avez peur de retrouver votre enfant mort au réveil, vous avez fait une fausse couche auparavant… Et vous n'avez rien expliqué concrètement à votre enfant. Il vous réveille donc la nuit pour vous rassurer ou pour vous ramener à l'ordre : il est en vie, lui. Un seul axe : travailler sur vous, et expliquer à votre enfant qu'il n'est pas là pour soigner vos problèmes, que vous êtes assez grand pour prendre les choses en main et qu'il doit se reposer.

Votre enfant est en phase oedipienne, il ne comprend pas trop pourquoi papa et maman dorment ensemble et lui seul dans sa chambre. Concrètement, il se réveille pour venir dans votre lit (soit parce que vous finissez par l'y emmener, soit parce qu'il se lève pour venir). Là-dessous, la psychologue clinicienne est assez claire : il y a le lit des parents et le lit de l'enfant. L'enfant n'a pas sa place dans le lit des parents en raison du fameux « interdit de l'inceste » (sauf problème de place évidemment), surtout passés les premiers mois où il doit être nourri et cajolé la nuit. Une seule solution : ne jamais accepter l'enfant dans le lit, même si cela suppose parfois de se relever 15 fois dans la nuit. Nous, les parents, avons tendance à prendre des décisions pour que le silence revienne le plus vite possible, mais parfois au détriment de notre vrai sommeil sur le long terme. On remet donc l'enfant dans son lit, on lui dit fermement mais sans le gronder que l'on n'est pas content d'avoir été réveillé, et que les parents dorment dans leur lit d'adulte sans lui. Si votre enfant pleure dans son lit derrière les barreaux en espérant que vous l'emmènerez dans votre lit, tenez le même discours sans le prendre dans les bras. Si c'est un petit garçon, ce n'est pas plus mal d'envoyer le père. Si c'est une petite fille, la mère. Il faut éviter en tout cas de faire de la nuit un lieu de rendez-vous.

La séparation de la nuit est trop brutale. Votre enfant a peut-être besoin d'un rituel de coucher plus marqué et précis, voire immuable, qui l'aidera à comprendre les différents marqueurs de temps de la journée. Il passe trop vite d'un jeu excitant à l'injonction parentale : « allez c'est fini maintenant au lit ». Essayez de prévenir votre enfant du déroulé de la soirée : « on va prendre le bain, dîner, jouer un peu ensemble, lire une histoire et tu vas te coucher ».

Dingue à croire mais a priori fréquent, votre enfant pleure la nuit parce que les choses ne vont pas très bien dans le couple parental. Ainsi, en pleurant, il sait que vous allez devoir vous parler et donc peut-être arranger les choses !

The last but not the least : votre enfant pleure car vous le couchez trop tard. Il faut essayer de se caler sur son rythme de sommeil plutôt que de lui imposer vos contraintes horaires, même si cela est parfois contraignant… Concrètement, s'il se frotte les yeux et baille à 19h, ne vous posez pas de question et couchez-le. Oui, il est tôt, mais oui, il en a besoin.

Ce résumé peut donner l'impression d'asséner des évidences un peu moralisatrices, mais en fait, les choses paraissent plus douces à la lecture du livre. Ce qui est certain et indéniable, c'est que vous devez toujours avoir une attitude cohérente. C'est ça aussi la vraie clé donnée par le livre. Si vous prenez un coup votre enfant dans votre lit, pour le lendemain le gronder parce qu'il vous réveille sans le prendre dans vos bras, pour finir le troisième jour par dormir dans sa chambre, vous lui envoyez un message complètement incompréhensible. Donc soit il dort avec vous et c'est affirmé et vous ne le grondez pas pour cela, soit vous décidez de le recoucher dans son lit sans prise dans les bras et vous serez de plus en plus ferme s'il n'obéit pas, mais quoique vous fassiez, expliquez-lui les règles du jeu et tenez-vous en quelle que soit son attitude. Vous êtes le parent, vous devez marquer la cohérence et la continuité des règles. Prenez-donc un temps de réflexion sur tout cela, mettez-vous au clair sur ce que vous souhaitez, partagez-le avec votre enfant, n'en démordez pas. Et je rajouterai : bon courage ! Mais c'est a priori dans votre présence qualitative et votre constance que votre enfant a le plus de chance de trouver le sommeil.

Faut-il laisser pleurer l'enfant ?

THE question sans réponse fixe. Parfois, c'est impossible, un enfant qui pleure réveille les autres et la question ne se pose pas. Pour les autres, tout dépend de la situation.

Si par exemple votre enfant se réveille toutes les nuits, vous pouvez lui dire, au deuxième ou au troisième réveil nocturne : « si tu recommences, je ne viendrais plus, et je suis sérieux(se). Je t'ai dit que c'était la nuit et que nous dormions. Je ne suis pas contente d'être encore réveillé(e). Tu n'as pas besoin de moi pour dormir, tu es assez grand et tu as assez de ressources pour le faire seul. A demain ». Il faut être ferme et sûr(e) de soi et de ce qu'on veut, sans hurler. Et donc, ne jamais revenir, même s'il hurle de longues minutes. A la longue, votre enfant comprendra votre message, c'est certain. On ne laisse pas pleurer pour laisser pleurer. Cela accompagne une décision établie.

Je vous ai donc retracé ici le résumé du livre, mais je ne vous ai pas donné mon avis sur celui-ci. Je suis mitigée. Je pense que le livre offre la possibilité aux parents (épuisés) de faire un point sur ce qu'il se passe chez eux, pour leur enfant, et sur ce qu'ils veulent signifier à leur progéniture. Maintenant, je ne suis pas toujours méga à l'aise avec l'aspect psychanalytique des choses, qui consistent à chercher nécessairement une cause inconsciente à ce qui se joue. Même si je conçois que cela soit approprié dans certains cas. A ma connaissance, il n'existe pas d'enfant qui n'a jamais appelé la nuit, ou cherché à finir dans le lit des parents, ou poussé le bouchon un peu loin pour voir jusqu'où il était possible d'aller. Il n'y pas forcément une raison lourde derrière tout cela, même si l'apprentissage des règles est dur pour le petit enfant, j'en conviens. En revanche, ce livre a une vertu fondamentale pour moi : il permet de mettre à plat nos comportements et de nous interroger sur la cohérence de ceux-ci, et sur notre capacité à mettre en mot ce que nous recherchons. Cela est énorme. Depuis que mon fils s'est mis à se réveiller toutes les nuits depuis 10 jours, nous optons tous les soirs exactement pour le même comportement. Les cinq premiers jours, ses réveils duraient 1h30 à 2h. Depuis 5 jours, ils durent moins de 5 min, voire n'ont plus lieu du tout. La cohérence de notre attitude (toutes les nuits exactement les mêmes réactions de la part de ses parents), associée à un vrai temps qualitatif (même court) commencent à payer leur fruit… jusqu'à la prochaine étape ;-)
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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