Chaleur du sang

Roman d'Irène Némirovsky.

Sylvio, vieil homme solitaire, observe avec détachement et indifférence le ballet des vies et des sentiments de son entourage. Sa cousine Hélène et son époux François sont tellement heureux et sereins quand leur fille Colette épouse le gentil Jean. Après la noyade de celui-ci, les apparences se fragilisent. le bonheur parfait et sans ombrage des parents Erard cache quelques secrets honteux. Au milieu de la campagne française, il est difficile de parler des erreurs. Tout le monde sait, mais personne ne parle. Et finalement, celui qu'on croyait éloigné des tourments du coeur se souvient...

La langue est fluide, la narration coule avec aisance. Pas de temps morts: on passe d'évènements en rebondissements en évitant les lieux communs superflus. Les périodes heureuses sont passées sous silence afin de maintenir le texte sous la tension dramatique. Chaque personnage a son rôle à jouer dans le drame familial. J'ai apprécié cette rapidité des enchaînements. Je suis toutefois agacée par l'artifice du narrateur omniprésent, qui assiste à toutes les péripéties. C'est bien entendu nécessaire pour que le lecteur ait connaissance de l'histoire, mais l'introduction du narrateur est parfois un peu lourde. Cela dit, ce roman reste une réussite, et je le conseille en lecture estivale. Léger et agréable, il se lit rapidement et avec plaisir;

C'est le dernier livre écrit par Irène Némirovsky avant sa déportation et le premier que je lis d'elle. Malheureusement je pense ne pas avoir pu l'apprécier à sa juste valeur car je suis hospitalisée et donc pas au mieux de ma forme.

Dans les années 30, un vieil homme qui a autrefois beaucoup voyagé avant de se retirer dans un village bourguignon, observe ses voisins. Et particulièrement un couple apparemment très unis de cousins François et Hélène ainsi que leur fille Colette. Colette admire le couple formé par ses parents et regrette de ne pas éprouver la même chose pour son mari Jean, lequel va être tué.
Les moeurs paysannes, le contrôle social, les secrets sont-ils au centre de ce roman.

Challenge Plumes féminines. Item 18 Sur le monde rural
et Challenge Langues slaves

Conçu comme une énigme à tiroirs, Chaleurs du Sang dépeint, sur le ton familier du naturalisme, un univers prédateur d'une extraordinaire sournoiserie (préface page 19).
Récit d'abord naïf, puis tortueux qui va s'approfondissant et finit par révéler une longue pratique des mentalités familiales, si ce n'est tribale. Tragédie rurale qui se déroule en terre bourguignonne (préface page 20) où la chute mortelle du minotier Jean Dorin dans l'étang du Moulin-Neuf dénouera les liens cachés d'amours anciennes.
1930, dans un hameau du centre de la France, un vieil homme se souvient observant la comédie humaine des campagnes,, le cours tranquille des vies paysannes brusquement secoué par la mort et les passions amoureuses.
Aperçu sur un monde paysan où de lourds secrets viennent détruire la fausse quiétude de ce milieu provincial (extrait préface).
Récit conduit comme une enquête policière un peu compliquée sur la fin demande un peu d'attention... et de réflexion.
L'écriture est sans reproche et coule de source...J'ai apprécié.

Drame familial dans la campagne française profonde du début des années 30 "Chaleur du sang" nous dévoile les passions amoureuses, les drames qui se nouent derrière la façade lisse d'une société paysanne. Ce n'est pas le livre que j'aime le plus d'Irène Némirovsky même si lu sans déplaisir. Mais probablement qu'elle aurait apporté quelques modifications à son roman pour plus de noirceur ou de sensibilité si elle en avait eu le temps avant d'être arrêtée.

Douce lecture, un ami vous parle au coin d'un bon feu ou l'été à la fraîcheur du soir. On écoute Sylvio. Il est âgé, il n'a plus d'envie, plus de désir que sa tranquillité. il regarde les autres brûler leur vie, leur jeunesse. Sylvio c'est notre observateur, notre guide car il en sait des choses ; de celles que la sagesse apporte, de celles qui remontent à son jeune temps. On voit les apparences des personnages et puis leur réelle personnalité, leur intimité. Chacun se bat avec ses armes en espérant que ses bonnes actions sauront le valoriser et surtout que le temps effacera le moins bien. On arrive très facilement soit même à oublier ce qui nous dérange.
Belle lecture.

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un roman d'Irène Némirovsky! Ce fut donc avec plaisir que je sortis ce petit livre de ma PAL au début du mois de décembre. Très fin, je l'ai lu très rapidement et avec beaucoup de plaisir!

J'adore vraiment cette auteure, que j'ai découverte avec le bal puis Suite Française, qui fut une véritable révélation pour moi. Depuis, j'ai également lu Jézabel avec le Club des Lectrices.


Je trouve qu'elle a une écriture splendide, qui frappe directement là ou il faut que le lecteur aille. Je suis d'ailleurs à chaque fois stupéfaite par son écriture, sa fluidité, sa finesse. Non franchement, je suis à chaque fois sous le charme et j'essaye de ne pas lire trop vite ses romans, parce que le jour où je n'en aurais plus à découvrir, cela ne sera pas une bonne journée!


Chaleur du sang nous parle avant tout de la quiétude d'un village incroyablement faux et hypocrite. Encore une fois -j'insiste- c'est hallucinant à quel point elle arrive à décrire à la perfection la fausseté des gens et les secrets de famille, dont tout le monde est au courant, mais dont personne ne parle.


L'auteure se servira d'ailleurs de cette ambiance pour la deuxième partie de Suite Française, dans la campagne française, au moment de l'occupation. Ces habitants (elle a longuement vécue dans de telles campagnes françaises) font eux-même leurs lois et jugent en silence, tout en ostracisant ceux qui ne se conduisent pas selon les « règles ». Ces habitants dont la plus grande félicité était de « pouvoir être tranquille »


C'est amusant de voir comment cette image de bonheur paisible est finalement très fragile. Dès qu'on essaye de creuser, on se rend compte que tout le monde a quelque chose à se reprocher au nom de la « chaleur du sang » comme elle le décrit, cette période de la jeunesse, où on est impulsif, violent et qu'on ne pense pas aux conséquences pour ne se préoccuper que du présent.
Colette n'est pas la jeune fille sage et un peu fade qu'on pourrait le penser. Silvio n'est pas toujours été cet homme indifférent face à la vie. Et le couple Hélène et François est-il vraiment aussi blanc que neige?


La question qu'on (et qu'elle se pose aussi) est la suivante : quand est-on véritablement soi-même?
Quand on ne se maîtrise pas et qu'on vit selon ses besoins et désirs primaires? Quand on arrive à contrôler sa destinée et qu'on fait des choix réfléchis et juste?
J'ai trouvé que c'est une excellente question, qui n'a pas véritablement de réponses. Cela dépend de la personne à qui vous la posez, de sa vie et de son âge.


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Un beau roman, une écriture toujours aussi sublime, vraiment, je crois que je ne serais jamais déçue par cette auteure! J'ai hâte de continuer à lire ces romans et peur du moment où il ne m'en restera plus!
Je vous le conseille!
Lien : http://writeifyouplease.word..

Avec l'histoire de ce village pendant l'entre deux guerres, Irène Nemirovsky entrouvre les secrets d'une petite société humaine. Ne pas prendre part aux affaires des autres, ne pas livrer au public les histoires de famille, même les plus tragiques. Il y aura des passions violentes, des mariages malheureux (la norme), des morts et leurs fantômes, des souvenirs pleins de ressenti.
Une histoire de campagne à la Pierre Michon, Marie-Helene Lafon. Dans une écriture classique, Et c'est un homme, le cousin Silvio, qui est le narrateur du livre, et propose un regard décalé de cette histoire où les femmes occupent la place centrale. Des femmes qui revendiquent la liberté, mais qui souffrent et se soumettent aussi aux intérêts des hommes.

On retourne l'écriture poétique, précise de cette actrice au destin si tragique. Elle sait décrire les confins des sentIments humains. Néanmoins son style est pour moi juste à la limite du trop... l'histoire est suffisamment prenante pour avoir envie de savoir mais je n'ai pas été impressionnée et 200 pages m'ont paru suffisantes...

Plus je lis de livres de cet auteur, plus je suis enchantée de mes lectures .... et je suis reconnaissante aux éditions Folio de les rééditer les uns après les autres .....

Dans 'Chaleur du sang' je me suis retrouvée dans un univers mauriacien de touffeurs provinciales, de secrets, de non dits qui explosent un beau jour en détruisant la vie des enfants des protagonistes ....

Construit comme une enquête policière, qui n'en ai pas une, les faits décrits sans apprêts se succèdent ... et le voile levé dans les dernières pages est un véritable coup de théâtre !

Je n'en dirai pas plus, ce roman se dévore en quelques heures et ne peut être posé une fois commencé !

... vivement que je retrouve le chemin d'une librairie pour en acheter un autre ;)
Lien : http://les.lectures.de.bill...

Une écriture élégante pour servir une intrigue au charme désuet. Chardonne n'est pas loin. Ce roman d'avant-guerre est l'antidote de "Ça aussi ça passera", lu et critiqué récemment.