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EAN : 9782246151456
191 pages
Grasset (09/03/2005)
3.77/5   188 notes
Résumé :
Tout le monde abandonne David Golder, malade et ruiné. Mais le vieil homme se reprend, part à la reconquête de sa fortune dans une dernière aventure. Traversé par des financiers véreux, des femmes cupides, des gigolos, David Golder (1929) est un roman cruel sur la richesse et le dénuement.
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 188 notes
« Et les autres … Sa femme … Sa fille… Oui, elle aussi, il savait bien. Une machine à faire de l'argent … Il n'était bon qu'à ça … Paie, paie et puis, va, crève. »

Ce sont ces pensées qui assaillent David Golder lorsqu'il prend conscience du peu de considération dont il est l'objet de la part de son épouse et de sa fille. Cet homme, au caractère bien trempé, impitoyable en affaires, s'est échiné pendant toutes ces années, à gagner beaucoup d'argent afin d'assouvir leur soif inextinguible de biens matériels. Chez lui, l'attrait n'est pas l'argent, non, chez David Golder, c'est le jeu des affaires qui le motive. Mais certains jeux peuvent vous faire perdre votre intégrité, votre humanité, l'estime de soi.

David Golder, juif russe, pauvre, originaire d'Ukraine, a immigré aux Etats-Unis où il rencontre celle qui deviendra son épouse Gloria et qui lui donnera une fille, Joyce.

Installés ensuite à Paris où nous le retrouvons richissime, fatigué, rompu et endurci au milieu « des affaires financières », il vit entouré de sa fille, très jolie, qu'il chérit et de son épouse, Gloria.

Joyce, grande séductrice, manipule son père. Oisive, superficielle, elle utilise la tendresse afin d'obtenir de lui, l'argent qui lui file entre les doigts tandis que ce dernier se laisse totalement aveuglé par l'amour qu'il lui porte sans se rendre compte des manigances de Joyce. Quant à Gloria, elle est devenue une épouse haïssant son mari, trompant ce dernier avec « des gigolos » sans aucun scrupule et dont le goût pour l'argent n'a pas de limite. Mais, mais, mais …. Jusqu'au jour où !

Je suis assez stupéfaite par la puissance de l'écriture de cette jeune écrivaine de vingt six ans, c'est un livre qui me rappelle ces grands portraits de la littérature française du XIXème siècle comme Madame Bovary ou le Père Goriot : des portraits sans concession et qui marquent la littérature.

La plume est incisive, elle tranche dans le vif du sujet, ne laisse passer aucune lumière même si je trouve les relations assez caricaturales, on ne peut s'empêcher de ressentir comme une sensation diffuse d'angoisse, d'étouffement. L'appât du gain est ici poussé à l'outrance.

C'est un portrait au vitriol d'une classe sociale dans laquelle, l'auteure a vu le jour et qu'elle déteste. Irène est née d'un père yiddishophone pauvre d'Odessa qui deviendra l'un des banquiers les plus riches de Russie et d'une mère, très éduquée, née dans la bourgeoisie juive de Kiev. Son père étant parvenu à éviter le ghetto, il a toujours été méprisé par la famille de son épouse. Et lorsque je lis David Golder, je sens la souffrance d'Irène, déchirée, abandonnée entre une mère défaillante, coquette, cupide, et un père qui tente de faire oublier sa naissance. Je découvre petit à petit l'oeuvre d'Irène Némirovsky et les portraits de ses mères ne sont jamais glorieux.

A la lecture de David Golder, on comprend très bien que certains lecteurs aient été indignés en découvrant les stéréotypes antisémites que véhicule « David Golder ». le livre de Susan Rubin Suleiman permet une meilleure compréhension de l'oeuvre d'Irène Némirovsky. Il y a un avant la Shoah et un après. Nous sommes en 1929, l'auteure dépeint un milieu qu'elle honnit, une façon d'exorciser son enfance. Aveuglée par le rejet de ce milieu de « parvenus » sans scrupule, elle dresse un portrait excessivement à charge d'un microcosme juif qu'elle juge sévèrement sans vraiment se rendre compte qu'elle donne une communauté en pâture aux idéologies nauséabondes qui gangrènent l'Europe. Elle le regrettera amèrement quelques années plus tard.

Je vais continuer à découvrir l'oeuvre d'Irène Némirovsky mais je reconnais préférer la plume de sa fille, Elisabeth Gille dont l'oeuvre littéraire me reste aussi à parcourir n'ayant lu d'elle que « le Mirador ».

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David Golder est un homme d'affaires qui a fait sa fortune dans des spéculations financières parfois douteuses. À présent il est âgé, presque au crépuscule de sa vie, malade, ruiné, abandonné des siens, de tous ceux dont il pensait être aimé.
Il se souvient. Juif russe, pauvre, originaire d'Ukraine, il avait immigré aux États-Unis, il était parti de rien et c'est là-bas qu'il avait commencé à faire fortune en participant dans des conditions rudes, extrêmes, à la création d'une ligne de chemin de fer dans l'Ouest du pays. C'est là-bas qu'il avait rencontré celle qui deviendra son épouse, Gloria, et qui lui donnera une fille, Joyce.
Gloria, Joyce ? Est-ce celles-là, ces deux êtres dont il pensait être aimé... ? Une femme cupide et une fille frivole et égoïste. Oui il était aimé d'elles deux, il fallait voir leur dévouement presque excessif quand il tomba malade. C'est vrai, qu'allaient-elles devenir s'il mourait ? Avait-il pris ses précautions pour qu'elles ne soient pas dans le besoin ?
Nous effleurons ici le monde impitoyable de la finance, ses rites, ses chimères, ses désillusions, mais aussi les à-côtés, c'est-à-dire la famille, les amis, une peinture sans concession d'un monde clinquant et hypocrite...
David Golder l'adore pourtant, cette fille qui se fait parfois trop rare... Elle est devenue belle, grande séductrice qui sait jouer avec les hommes, des vieux bourgeois, de jeunes gigolos, celle qui revient de temps en temps à la maison quand le moment est devenu nécessaire, se rappelle à l'amour paternel et n'arrête pas de se pendre au cou de son père comme une idiote, de lui persifler « Oh Dad ! Oh Dad ! » pour quémander encore un peu de son argent en échange de quelques gestes affectueux.
David Golder est un roman puissant, fulgurant, cruel.
David Golder est le premier roman d'Irène Némirovsky paru en 1929 et dont le succès l'a révélée comme écrivaine.
La plume d'Irène Némirovsky ici est incisive. Sa force, qui n'est pas sans rappeler la puissance De Balzac, est de nous amener à éprouver de la compassion pour cet homme vénal, fat, intransigeant, mais dont l'acuité du texte nous révèle un être fragile, généreux, touchant... Dans cette tragédie d'un vieil homme mal aimé, j'y ai vu en effet une proximité avec le Père Goriot.
Irène Némirovsky s'est sans doute inspirée des milieux parvenus que fréquentaient ses parents. Il lui a été reproché d'avoir dépeint dans ce roman sa représentation des Juifs empreinte de stéréotypes et je dois avouer que certaines descriptions m'ont choqué. Irène Némirovsky, elle-même Juive, morte à Auschwitz en 1942, l'avait elle-même déploré en 1935, regrettant certains passages pouvant paraître antisémites, évoquant qu'il s'agissait d'un regard personnel sur certains personnages... La polémique fut récupérée par la droite nationaliste et antisémite des années trente, des journaux comme Gringoire ou l'Action Directe, les origines juives d'Irène Némirovsky étant mises en avant pour apporter de l'eau à leur moulin. D'ailleurs, plus tard certains journalistes américains dans les années 2000, lorsque les écrits d'Irène Némirovsky ont été remis à la postérité, ne se sont pas gênés pour s'appuyer en particulier sur les traits physiques et moraux des personnages de David Golder pour faire de la romancière un parangon de la haine de soi juive.
Il en reste selon moi une fable morale majeure, une peinture sans complaisance du monde de l'argent, une plume audacieuse écrite par une jeune fille de vingt-six ans, disparue dans les camps de la mort à l'âge de quarante-et-un ans.
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Si ce livre n'avait pas été écrit par Irène Némirovsky, il aurait sans doute engendré des réticences car à plusieurs reprises l'image du juif est peu reluisante. Des stéréotypes sur le physique et sur des aspects de la personnalité comme l'avarice, le goût très développé de l'argent. Je ne connais pas assez cet auteur pour commenter sur cet aspect.
Quoi qu'il en soit, ce livre est cruel et aborde le côté vil de l'être humain face à la recherche sans borne de l'argent.
Tout comme dans « le bal », j'ai eu très souvent envie de vengeance. Irène Némirovsky dépeint ses personnages avec froideur ce qui renforce ce sentiment de dégoût pour cette catégorie de personnes avides de posséder et dénués de sentiments. Tout comme dans « le bal » encore une fois, j'ai pourtant eu par moment un peu de compassion et de la pitié. L'auteur arrive à nous retourner et à nous faire ressentir ces sentiments pour des personnages qui dégagent pourtant aucune sympathie. C'est un véritable "don" d'écriture que cet auteur possède.
J'ai envie de poursuivre ma connaissance d'Irène Némirovsky qui a sans aucun doute, un immense talent.
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Cela fait désormais de longues années que j'apprécie tout particulièrement la plume d'Irène Némirovsky, cette romancière française d'origine slave dont le destin fut aussi bref que tragique.

Elle a de mon point de vue un talent immense et la construction narrative de ses romans ou nouvelles m'enchante toujours. J'apprécie ses personnages faciles à imaginer sans pour autant tomber dans le cliché ; et par dessus-tout, l'atmosphère de l'entre-deux-guerres qu'elle dépeint comme personne puisqu'elle l'a vécue.

"David Golder" est un roman sur l'influence de l'argent dans les rapports sociaux. A bien des égards, cela m'a rappelé le roman "L'Argent" d'Emile Zola.

Homme d'affaires et juif new-yorkais ayant fait fortune en Europe dans les énergies, David Golder vieillit et se découvre malade. Ce bourreau de travail, ce voyageur business infatigable est stoppé net dans son élan par les signes précurseurs de graves problèmes de santé, pouvant entraîner la mort.

Ce constat change brutalement ses perspectives et son regard sur son entourage : sa femme vénale, sa fille intéressée, les "amis" parasites qui envahissent sa villa de Biarritz pour se gaver à sa table. Pour David Golder, c'est le moment de faire tomber ses oeillères, pour le pire et... le pire.

J'ai été touchée par le personnage de David Golder et j'ai surtout souffert pour lui de la rapacité et de la vénalité qui l'entourent jusqu'à l'encercler. Les figures féminines sont traitées sans fard ni miséricorde ; on ne peut pas dire que l'autrice leur ait donné le beau rôle mais cela donne encore plus de puissante au récit.

Encore un bel opus qui fait réfléchir et souffrir.


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Je m'étonne souvent de découvrir d'une lecture à l'autre et sans l'avoir aucunement provoqué un trait, détail qui relient le livre précédent au livre en cours, ici deux personnages qui portent le même nom, là un lieu commun, là encore un caractère ou une figure de style.

Cette fois-ci, c'est Balzac dont je viens de refermer « Albert Savarius » que je relie à « David Golder », pas tant parce que les deux titres sont des noms de personnages que par le caractère balzacien de cet homme d'affaires richissime d'une vie vouée à l'argent, mais au bord de la ruine, agonisant, seul, aimé de personne et même haï de sa femme couverte de bijoux et qui continue de réclamer son argent.
Ce court roman est d'une noirceur terrible, et l'on sent toute la détestation de l'auteur de ce monde qu'elle a côtoyé, ce monde intemporel des grandes fortunes bâties dans les affaires, fait de frivolité bling bling, de calcul et de sécheresse de coeur.
C'est un tour de force de la part d'Irène Nemirovsky que de parvenir à nous amener sinon à l'apitoiement, du moins à une certaine compassion pour ce David Golder, homme pas aimable mais dont l'entourage est bien pire, entre la froide cupidité de sa femme, sa Paris Hilton de fille, horrible petite grue qui ne câline ce père aimant que pour lui soutirer une liasse de billets, financiers véreux et parasites de tout poil, et de nous entraîner dans la profondeur du questionnement glaçant d'une homme face à la mort qui se retournant sur sa vie, n'y trouve rien.

J'avais été éblouie par « Une suite française », et ce roman me confirme le talent d'un écrivain disparu trop tôt et tragiquement dans les camps de la mort.


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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Soifer, un vieux Juif allemand qu'il avait connu autrefois en Silésie, puis perdu de vue et retrouvé quelques mois auparavant, venait jouer avec lui aux cartes. [...]Il possédait dans un coffre fort à Londres des diamants, des perles admirables, des émeraudes si belles qu'autrefois Gloria elle-même n'en possédait pas de pareilles. Avec cela il était d'une avarice qui confinait à la folie. Il habitait un meublé sordide, dans une rue sombre de Passy. Jamais il n'était monté dans un taxi, même lorsqu'un ami s'offrait à le payer : "Je ne désire pas, disait-il, prendre des habitudes de luxe que je ne puis me permettre". Il attendait l'autobus sous la pluie, l'hiver, des heures entières ; il les laissait passer les uns après les autres, quand la deuxième classe était au complet. Toute sa vie il avait marché sur la pointe des pieds pour faire durer ses chaussures davantage. Depuis quelques années, comme il avait perdu toutes ses dents, il ne mangeait plus que des bouillies, des légumes écrasés afin d'éviter la dépense d'un râtelier.
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" Mais rappelle-toi Nicolas Lévy, Porjès, tant d'autres qui remuaient des fortunes immenses, et quand ils étaient morts, qu'est-ce qui restait à leurs veuves ? Un découvert en banques. Et bien, moi, je ne veux pas que ça m'arrive, tu entends bien ? Arrange-toi. Pour commencer, mets cette maison à mon nom.".... " Brute ! ...Brute! Chien ! ... Tu n'as pas changé !... Va !...Tu es bien resté le même !... Le petit Juif,qui vendait des chiffons et de la ferraille, à New York, avec ton sac sur le dos. Tu te rappelles ? Tu te rappelles ? - Et, toi, tu te rappelles Kichinief, et la boutique de ton père, l'usurier, dans la rue Juive ? ... Tu ne t'appelais pas Gloria dans ce temps là ? Hein ... Havké ! ...Havké ! ..."..." Ça, ma ville, ça vaut un million ! ... Et émeraudes ? Tes colliers. Tes bracelets ? Tes bagues ? ...Tout ce que tu as, tout ce que je ne t'ai pas assuré une fortune ! ... Regarde-toi donc, couverte de bijoux, crevant d'argent que tu m'as extorqué, volé ! ... Toi, Havké ! ... Mais quand je t'ai prise, tu étais une pauvre, une misérable fille rappelle-toi, rappelle-toi !"
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Ce jour-là on avait soulevé, pour la première fois, le malade sur ses coussins. Gloria, un bras passé derrière ses épaules, le soutenait, le penchait légèrement en avant, tenant de la main droite le carnet de chèques ouvert devant lui. Elle le regardait à la dérobée, durement. Comme il avait changé... Le nez, surtout... Il n’avait jamais eu cette forme auparavant, songea-t-elle, énorme, crochu, comme celui d’un vieil usurier juif... Et cette chair molle, tremblante, avec son odeur de fièvre et de sueur... Elle ramassa le stylo que les faibles mains ouvertes avaient laissé tomber sur le lit, maculant d’encre les draps.

Chapitre XIV
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Il imagina, avec une espère de sombre humour, Gloria, telle qu'il l'avait vue venir tant de fois, vers lui, dans l'allée, se hâtant, le corps balancé sur des talons trop hauts, la main levée e, écran devant son vieux visage peint qui fondait dans la lumière étincelante... Elle dirait 'Hello ! David, comment vont les affaires ?' et 'Comment vas-tu ?' mais seule la première question appellerait une réponse... Plus tard la cohue brillante de de Biarritz envahirait la maison. Ces têtes... Elles lui soulevaient le coeur quand il y pensait... Tous les escrocs, les souteneurs, les vieilles grues de la terre... Et cela boirait, mangerait, se soûlerait toute la nuit à ses frais. Une cour de chiens avides...
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Elle commença à marcher, de long en large, silencieusement, dans la galerie déserte. Elle savait bien... Elle avait toujours su... Jamais il n'avait mis un sou de côté pour elle... Tout coulait, tout disparaissait d'une affaire à l'autre... Et maintenant ? "Des milliards sur le papier, oui, mais dans les mains, rien, pas ça..." siffla-t-elle avec rage les dents serrées. Il disait : "De quoi t'inquiètes-tu ? Je suis encore là..." Imbécile ! Est-ce que à soixante-huit il ne fallait pas attendre tous les jours la mort ? Est-ce que le premier devoir n'était pas d'assurer à sa femme une fortune convenable, suffisante ? Ils n'avaient rien. Quand il abandonnerait ses affaires, il ne resterait rien. Les affaires... Quand ce fleuve d'argent vivant ne coulerait plus... "Il restera peut-être un million, songea-t-elle, peut-être deux, en raclant bien..." Elle haussa furieusement les épaules. Un million durait six mois au train où ils vivaient. Six mois...et cet homme, par-dessus le marché, ce mourant inutile sur le dos... "J'ai bien besoin qu'il vive encore quinze ans, vraiment, cria-t-elle tout-à-coup d'une voix haineuse, pour tout le bonheur qu'il m'a donné... Non, non..." Elle le haïssait, brutal, vieux, laid, n'aimant rien d'autre au monde que cet argent, ce sale argent qu'il n'était pas même capable de garder ! Il ne l'avait jamais aimée... S'il la couvrait de bijoux, c'était comme une enseigne vivante, un étalage, et depuis que Joyce grandissait, même cela commençait à aller vers elle... Joyce ? Il l'aimait, elle... Et encore... Parce qu'elle était belle, jeune, brillante. De l'orgueil ! Il n'avait que de l'orgueil et de la vanité au fond du coeur ! Elle-même, pour un diamant, pour une bague nouvelle, toujours des scènes, des cris. "Laisse-moi ! Je n'ai plus rien, tu veux que je crève ?" Et les autres ? Comment faisaient-ils ? Tous ils travaillaient, comme lui ! Ils ne se croyaient pas plus intelligents ni plus forts que le monde entier, mais du moins, quand ils étaient vieux, quand ils mouraient, ils laissaient leur femme à l'abri du besoin !..."Il y a des femmes qui sont heureuses..." Tandis qu'elle... La vérité, c'est qu'il ne s'était jamais soucié d'elle... Jamais il ne l'avait aimée... Autrement il n'aurait pas pu vivre une heure tranquille en sachant qu'elle n'avait rien... que le malheureux argent qu'elle avait mis de côté, elle-même, au prix de combien de patience et d'efforts... "Mais c'est mon argent à moi, à moi, à moi, s'il compte que c'est avec ça que je le ferai vivre !...
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Elle fut l'une des romancières les plus en vue des années 30 puis on l'a oublié après sa mort en déportation… jusqu'à sa redécouverte il y a quelques années. Son nom ? Irène Némirovsky;
« Suite française » d'Irène Némirovsky, c'est à lire aux éditions Denoël.
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