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3,68

sur 117 notes
Yves et Denise sur la plage tombent amoureux
Le Pays Basque embrase leur rencontre de feu
Jeune et jolie mère, séduisant célibataire
Une variante de plus d'un banal adultère?
Pas du tout! Pour un premier roman, quel talent!
Belle écriture, fine analyse, oeil acéré,
L'auteure n'envisage pas une bluette d'été:
Denise s'angoisse dans son amour ardent,
Vivant dans une bulle de luxe, d'oisiveté
Mais Yves poilu blessé ne veut qu'apaisement
Ancien riche déclassé souffrant de travailler
Malentendu criant entre les deux amants
Chaque jour, à Paris, la fissure s'étend

...Elle se transformera en un grand trou béant.

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1926. Dans un éblouissant été de la côte basque où le soleil abolit toutes les zones d'ombre, Yves, vétéran de la première guerre mondiale, et Denise, jeune mère de famille bourgeoise, riche, gâtée, tombent amoureux. Aveuglés par la lumière radieuse et le sable dans leurs yeux, espièglement lancé par Francette, la petite fille de Denise, ils ne perçoivent aucunement les fossés qui les séparent. de retour à Paris en octobre, les choses se gâtent. Denise attend d'Yves ce qu'il ne peut lui donner, un Amour passionnel type Roméo et Juliette. Yves, souffrant des troubles post-traumatiques de la guerre, attend de Denise ce qu'elle ne peut lui donner : du silence, une main fraîche sur son front fiévreux, de la patience, du repos...Denise vit sa passion à fond, suspendue à la sonnerie du téléphone comme on peut l'être aujourd'hui à son portable, elle attend des signes, des rendez-vous...Et la fête, car nous sommes dans les années folles. Yves, grand bourgeois ruiné par la guerre, ne peut pas suivre. Il est fatigué, il doit travailler, il est dépressif, même. Denise pressent qu'elle ne lui suffit pas, elle qui rêve de façon enfantine à un amour total. Ils ne se comprennent pas.
Irène Némirovski, vingt-trois ans à l'écriture de ce texte très beau et très cruel, fait preuve d'une maturité exceptionnelle. Elle analyse la passion amoureuse comme une pensée profondément égoïste, très loin de l'amour, et la détresse de ses personnages qui en devinent l'existence mais n'ont aucune ressource pour y parvenir. Ce thème est rebattu, maintes fois traité, mais il nous étonne encore ici, avec cet art de la description de paysages qui s'insinue dans le caractère des personnages, créant un monde tangible devant nous, un monde que nous reconnaissons : les amours de vacances au soleil, la rentrée, la grisaille parisienne, la vie médiocre. Tout cela n'a pas pris une ride...Où sont maintenant les livres magnifiques qu'Irène aurait pu écrire dans sa maturité ? Ah l'impardonnable crime et tous ces vides laissés.
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Ce genre de roman,centré sur une histoire d'amour entre gens de la bonne société, plutôt à l'aise, ne m'attire guère, mais l'écriture de l'auteur si. Et il faut reconnaître qu'elle montre ici un incroyable don d'observation à seulement 23 ans . Et quelle belle plume ! Impossible de ne pas songer à deux autres premiers romans, Bonjour tristesse et le rempart des béguines, dont les auteurs étaient certes un peu plus jeunes, mais tout aussi observatrices et talentueuses. Mais contrairement à Françoise Sagan et à Françoise Mallet-Joris qui se contentaient d'observer et de dépeindre, finement, les milieux dans lesquels leur récit se déroule, Irène Némirovsky s'intéresse bien plus à ce qui fait d'Yves ce qu'il est devenu, bien sûr il y a son déclassement, parce qu'il est ruiné et doit travailler, mais il y a aussi les séquelles psychiques de la Grande Guerre, qui font d'Yves quelqu'un de désorienté, de désenchanté, ne trouvant plus grand sens à donner à sa vie et n'aspirant qu'au calme et au repos. Ce roman d'amour est loin d'être un remake de Madame Bovary, car si Denise a bien des points communs avec Emma, elle est aimée même si elle s'interroge. L'union, parfaite tant que cela ressemblait à un amour de vacances, se fissure quand l'été est fini. de points communs au quotidien, il n'y en a guère (et encore, Yves, originaire du même milieu que Denise, peut deviner ses attentes !), et leur amour s'étiole, se lézarde, se fissure. Les incompréhensions s'accumulent jusqu'au malentendu final, qui leur fera réaliser, mais chacun de leur côté, qu'ils ont été heureux. Un roman d'une lucidité incroyable sur les non-dits, les divergences mineures, les incompréhensions dans un couple. Un très beau premier roman.
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Le malentendu a été écrit en 1926 et c'est vrai que les rapports entre Denise jeune femme bourgeoise mariée et Yves Hauteloup homme déclassé, semblent dater et pourtant les états d'âme de ces deux personnages sont-ils si différents de ceux de 2021 ?
Oui ils seront décrits autrement, avec un autre vocabulaire et sans aucun doute un autre rythme mais au fond est-ce si différent ?
Que les relations amoureuses sont compliquées !! ce qui devrait être simple, aller de soi puisqu'il s'agit d'amour n'est en fait que souffrance, tourments et malentendus.
Malentendus car absence d'empathie et vanité.

J'avais déjà pointé dans d'autres romans d'Irène Némirovsky mon incompréhension devant des propos antisémites de la part de l'auteur pourtant elle-même victime. je ressens ici encore des propos racistes , ce qui reste gênant et même choquant.
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Histoire d'amour des années 1920. Ils se rencontrent sur la plage, ils sont beaux et sans souci. Elle est riche, mais il est pauvre.

Il est né dans une famille riche, mais qui s'est ruinée. Il tente de garder l'apparence de la richesse, il a conservé son bel appartement et sa bonne qui lui fait chauffer son bain. Avec son amante, son argent s'envole, mais il reste avec les soucis que son orgueil l'empêche d'avouer.

Elle est riche, elle a hérité de ses parents et elle a un mari fortuné. Elle n'a rien d'autre à faire de ses journées que de se morfondre en attendant son amant. Quant à son mari cocu, il est occupé par ses affaires et on ne sait trop si son aveuglement est volontaire.

Les amants n'ont pas la même façon de voir les choses. Elle veut l'entendre dire qu'il l'aime, mais il répond qu'il ne sait pas ce qu'est l'amour. Elle cherche l'aventure mais ce qu'il veut c'est se reposer auprès d'elle.

Un roman d'amour qui décrit un milieu social bien particulier. Mais aussi un roman sur les relations de couple, sur les choses qui ne sont pas dites.

Une des premières oeuvres d'Irène Némirovsky qui possède déjà une écriture maîtrisée et une observation fine de la société.
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Je termine le premier livre de la grande Iréne Némirovsky , publié alors qu'elle était âgée de seulement 23 ans en 1926, "ce Malentendu", que je ne connaissais pas, découvert par hasard.....au vu de la première de couverture, on se dit: est ce une bluette désuète et fanée?
Non, un roman incroyablement lucide, juste et clairvoyant sur un amour impossible entre une femme et un homme....
Yves , un jeune homme déclassé de la grande bourgeoisie, appauvri après la guerre,doit travailler dans un bureau pour survivre....
Denise,belle et jeune, capricieuse et égoïste, mariée à un riche homme d'affaires,
mère d'une petite Francette...ils se rencontrent lors de vacances idylliques dans un hôtel de la côte basque.
Il s'éprend de sa fraîcheur , de sa douceur et de sa beauté ...il obtient tout ce qu'il veut.

L'idylle se termine à la fin des vacances, une amourette facile, légère.....
Au retour à Paris, l'amant a épuisé ses fragiles économies, il reprend sa vie ennuyeuse et tranquille faite de travail , auprès de son chien Pierrot....
Denise attend frustrée et chagrinée , elle le désire pour elle seule, elle n'obtient que des miettes, elle attend un signe,lettre, carte, coup de téléphone....
Je n'en dirai pas plus...
Ce roman, un bijou de littérature, ressemble à du Sagan?, à du Maupassant?
Le plus important c'est l'acuité avec laquelle l'auteur dresse le bilan psychologique et social de la grande guerre,sait manier avec talent la passion et ses tourments à l'aide d'une prose ciselée à la fois légère et incisive, décrit la passion avec réalisme , tout en subtilité,narre l'égoïsme monstrueux, la futilité, la vanité dérisoire, les caprices de la Haute Société.....
Ce texte recèle une maturité émotionnelle et littéraire étonnante!
Comment, à 23 ans, pouvait -elle imaginer, à la seule force d'une intuition rare à quoi pouvait ressembler cette histoire d'adultère?
Comment pouvait- elle analyser avec autant de finesse, d'intelligence et d'acuité les dangers qui guettent les amants?
Ce premier texte annonce , préfigure, l'immense talent de l'écrivain à décrypter les sentiments et la psychologie de ses personnages.
Mais ce n'est que mon avis..


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1926, de la Côte Basque à Paris... Yves Harteloup est un "rejeton déclassé de la grande bourgeoisie". Depuis son retour du front, il travaille comme modeste employé pour gagner sa vie, sa famille ayant tout perdu. Lors de vacances oisives et langoureuses à Hendaye, il tombe amoureux sur la plage d'une jolie maman, Denise. Elle s'avère être l'épouse d'un homme fortuné qu'Yves a côtoyé pendant la guerre. La jeune femme succombe malgré tout à ce nouveau joujou...

Désir + tendresse = amour ? Voilà l'équation autour de laquelle tourne la jeune femme en souffrant mille tourments de s'estimer mal aimée, ou pas assez, par son amant. L'auteur excelle à disséquer le hiatus entre les contingences d'un homme et les exigences de sa maîtresse. Irène Némirovsky restitue parfaitement les sentiments masculins et féminins à l'oeuvre dans cette relation adultère, entre un employé dont les ressources financières sont limitées et une femme riche, désoeuvrée, capricieuse et égoïste.

On rencontre souvent chez cette auteur un brin d'antisémitisme - que je me garderai bien de juger eu égard à sa vie - et une certaine condescendance pour les 'petites gens', ce roman ne fait pas exception. de même, on croise à nouveau une mère presque quinquagénaire aussi séduisante que sa fille, voire plus ; mais cette fois, loin de se poser en rivale, elle est douce, aimante et compréhensive.

Il s'agit du troisième livre que je lis de cette auteur. Mon émerveillement ne s'émousse pas en redécouvrant à chaque fois cette sensibilité, cette acuité, cette plume délicieuse, qui me rappellent à la fois certains ouvrages de Françoise Sagan (le côté people parisien en moins, ici) et surtout l'oeuvre De Maupassant.

Un régal de lecture.
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Yves rencontre Denise sur la côte Basque durant les vacances, elle est seule avec sa fille et sa gouvernante, son époux travaille.
Yves a connu la guerre, psychologiquement blessé il profite de la vie au dessus de ses moyens. Denise quant à elle vit dans l'opulence.
Une liaison qui se poursuit dans ce Paris des années folles.
Mais comme le titre du livre l'indique il semble bien qu'il y est un malentendu entre les deux personnages.
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J'ai énormément aimé ce livre, fin, sensuel, profond, étonnamment mature quand on considère l'âge de son auteure. Cela m'a fait penser à d'autres monstres de la littérature: Fitzgerald, Sagan bien sûr et Cohen, celui d'Ariane et Solal.
Un livre que je classe dans mes grands romans d'amour.
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Dans les années 20, Yves Harteloup, enfant déclassé de la grande bourgeoisie, en vacances à Hendaye, terre de son enfance, rencontre sur la plage, la belle Denise, femme marié à un homme de la haute bourgeoisie.

Les deux au cours de ses vacances, s'éprennent l'un pour l'autre. A la fin des vacances au retour tous deux sur Paris, La réalité les rattrape. Yves doit reprendre son travail et son modeste train de vie alors que Denise, veut vivre sa passion avec lui. Mais un écart se creuse entre les deux, la différence de classe et de moyens qui engendre de nombreux problèmes entre eux.

Irène Némirovsky, à travers son premier roman, nous raconte une passion entre deux êtres issu d'un même monde mais vivant dans deux différents, ses joies et ses malheurs. Au travers du Paris des années folles, elle dresse le portrait d'une bourgeoisie en pleine folie et inconscient des réalités qui l'entoure.
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