Premier roman d'
Irène Némirovsky à seulement 23 ans, un style étonnamment mature pour son âge, surement dû à une adolescence très courte sous la première guerre mondiale, à fuir la révolution bolchevique.
Elle commence par un roman d'amour, une histoire d'une femme adultère, un peu de
deux enfants gâtés qui ne savent se satisfaire de leur bonheur.
Rencontre à Hendaye pendant l'été, tout est beau, l'amour est au rendez vous alors que le mari est au loin, même si tardivement, peut être par peur de perdre la pureté des premiers instants, des premières connivences.
Denise est une jeune femme insouciante, consciente de son charme mais fidèle jusqu'à présent à son mari. Elle n'a d'autres soucis que de s'habiller, passer un peu de temps avec sa fille. Douce indolence des riches, non touchés par la guerre, par la perte de leur ancienne vie.
Au contraire d'Yves ayant perdu toute sa fortune après la guerre, un dandy pauvre qui a du mal à accepter son nouveau statut et dépense tout dans le superficiel au lieu de l'essentiel.
Après la parenthèse idyllique de l'été, le retour sur Paris, vers les responsabilités, le travail, la grisaille,... va creuser petit à petit le fossé entre ces
deux amants tout en aiguisant la passion de Denise.
Les tourments des
deux protagonistes sont bien analysés par une âme pourtant si jeune, beaucoup de justesse dans cette histoire de
deux égoïstes qui ne savent se comprendre.