Se plonger dans un texte d'
Irène Némirovsky et en ressortir éblouie par la clarté et la beauté de l'écriture, c'est ce qui, sans surprise, vient de m'arriver une fois de plus.
Dans ce roman d'apprentissage, nous suivons Hélène âgée de 8 ans au début de l'histoire.
Entourée d'un père qu'elle adore, d'une mère froide, égoïste et indifférente au bonheur de sa fille, Hélène écoute, surveille et enregistre les moindres faits et gestes des adultes.
Très tôt cette enfant fait preuve d'un sens aigu de l'observation.
Hélène, privée d'amour et d'attentions, grandit dans une immense solitude affective, comblée seulement par la présence de sa nurse française, la seule personne qu'elle aime et respecte.
Le temps passe, la première guerre mondiale éclate, la famille se réfugie en Finlande puis en France.
Devenue adolescente Hélène ressent de plus en plus de haine envers sa mère.
Dans ce roman, largement autobiographique,
Irène Nemirovsky brosse sans concession ni fioriture, les fêlures de l'enfance en prise avec la médiocrité des adultes.
Les moindres sentiments sont exposés avec minutie.
Les adultes se montrent égoïstes, inconséquents, indifférents.
On ne ressent de compassion que pour une enfant dépassée par ce qu'elle voit et qui va la transformer en adulte dure et forte, peaufinant sa vengeance.